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Gallimard

Les éditions Gallimard, appelées jusqu’en 1919 les éditions de la Nouvelle Revue française et jusqu’en 1961 la librairie Gallimard, sont ungroupe d'édition français. La maison d'édition a été fondée par Gaston Gallimard en 1911. Le groupe Gallimard est actuellement dirigé par Antoine Gallimard. Considérée comme l'une des plus importantes et influentes maisons d'édition en France, notamment pour la littérature du xxe siècle et contemporaine, Gallimard possède en 2011 un catalogue constitué de 35 prix Goncourt, 36 écrivains ayant reçu le prix Nobel de littérature, et 10 écrivains récompensés du prix Pulitzer.


L'averse, Fabienne Jacob

Ecrit par Matthieu Gosztola , le Samedi, 25 Mai 2013. , dans Gallimard, Les Livres, Recensions, La Une Livres, Roman

L’averse, juin 2012, 136 pages, 12,50 € . Ecrivain(s): Fabienne Jacob Edition: Gallimard

 

Ce roman est un exercice de style.

Pour Fabienne Jacob, il s’agit, d’un bout à l’autre de L’averse, la trame romanesque servant de prétexte à ce déploiement, de dire le désir, dans son mouvement, dans son élan irrépressible (bien que constamment empêché par les contraintes face auxquelles le réel et le social continument nous placent, – vrai mur).

Dans son élan, c’est-à-dire dans sa vérité intrinsèque, qui est d’être ontologiquement non socialisé, de communier avec le feu, l’eau, les parfums de mousse en automne dans les sous-bois, les coulées de lave qui rejoignent le crépitement – ineffable – et la vapeur de l’eau de mer.

Mais encore ne s’agit-il pas pour Jacob de dire tout à la fois le désir masculin et le désir féminin (car il est bien, pour elle, deux formes très distinctes de désir). Sa visée dans L’averse est de dire uniquement le désir masculin.

Une ceinture de feuilles, Patrick White

Ecrit par Yann Suty , le Mardi, 21 Mai 2013. , dans Gallimard, Les Livres, Recensions, La Une Livres, Roman, Océanie

Une ceinture de feuilles (A fringe of leaves), traduit de l’anglais (Australie) par Jean Lambert, réédition avril 2013, 430 p. 11 € . Ecrivain(s): Patrick White Edition: Gallimard

 

Un portrait de femme. Depuis qu’elle s’est mariée, Ellen Roxburgh ne s’est jamais sentie à sa place nulle part. Surtout pas avec son mari de trente ans son aîné, qui ne sait pas exprimer ses sentiments. Pas non plus avec les relations de son époux qui ont tendance à prendre de haut celle qu’ils considèrent comme une fausse dame, celle qui reste, pour eux, « la fille du fermier ».

« Faire plaisir et protéger devient le but constant d’Ellen Roxburgh ; être acceptée par les amis de son mari et mériter ainsi son approbation ; montrer aux Roxburgh sa reconnaissance par des moyens discrets et sans s’abaisser, parce que toute autre chose les embarrassait. Ce qu’elle ne voulait pas admettre, ou seulement à moitié, c’était son désir d’aimer son mari d’une façon acceptable pour tous les deux ».

Mr et Mrs Roxburgh quittent l’Angleterre pour entreprendre un long voyage qui les mènera jusqu’à Van Diemen’s Land, l’ancien nom de la Tasmanie, au sud de l’Australie. C’est quasiment l’endroit le plus éloigné de la planète. En 1830, la région n’a rien d’un havre de paix. Le Van Diemen’s Land est en effet une colonie pénitentiaire où vivent les pires rebuts de la société anglaise.

Lettres à Eugène, Hervé Guibert/Eugène Savitzkaya

Ecrit par Arnaud Genon , le Lundi, 20 Mai 2013. , dans Gallimard, Les Livres, Recensions, La Une Livres, Correspondance

Lettres à Eugène, correspondance 1977-1987, Hervé Guibert, Eugène Savitzkaya, 2013, 144 pages, 15,90 € . Ecrivain(s): Hervé Guibert Edition: Gallimard

 

Il y a toujours quelque chose d’émouvant à lire un livre que l’on sait être le dernier d’un écrivain. Depuis la mort d’Hervé Guibert, en décembre 1991, une dizaine d’inédits ont paru. Des romans, des recueils de textes courts, d’articles, des livres de photographies et le journal de l’auteur, Le Mausolée des amants. Mais cette correspondance constitue le dernier texte fantôme, renferme les derniers mots d’outre-tombe : « Avec ces Lettres à Eugène s’achève donc la publication des œuvres inédites posthumes d’Hervé Guibert, telle qu’il en avait fixé le plan, avant sa disparition » note l’éditeur de la présente édition. Guibert, ici, nous envoie ses dernières lettres.

Ces lettres, ce sont celles qui furent échangées entre Hervé et Eugène Savitzkaya. Tous deux firent partie des « jeunes écrivains de Minuit ». De la fin des années 70 jusqu’en 1982, ils contribuèrent à la Revue Minuit, d’abord dirigée par Tony Duvert puis par Mathieu Lindon. Dans l’avant-dernier numéro, figurait Une rencontre entre Eugène Savitzkaya et Hervé Guibert précédé d’une Lettre à un frère d’écriture. Ce frère, c’était Eugène, et Hervé lui écrivait :

Vice, Hervé Guibert

Ecrit par Arnaud Genon , le Vendredi, 10 Mai 2013. , dans Gallimard, Les Livres, Recensions, La Une Livres, Biographie, Récits

. Ecrivain(s): Hervé Guibert Edition: Gallimard

 

 

Vice occupe une place particulière dans l’économie générale de l’œuvre d’Hervé Guibert. Publié pour la première fois en 1991 aux Editions Jacques Bertoin, il a été écrit à la fin des années 1970, peu de temps après La Mort propagande, son premier livre. Il est aussi contemporain de Suzanne et Louise, le roman-photo que l’écrivain consacra à ses deux grand-tantes.

En ce sens, comme le remarque justement Thomas Simonet dans sa note préliminaire, il témoigne des « préoccupations d’écrivain et de photographe de l’auteur à cette période ».

L’ouvrage est constitué de trois parties.

C'est fort la France !, Paule Constant

Ecrit par Theo Ananissoh , le Mardi, 30 Avril 2013. , dans Gallimard, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman

C’est fort la France !, janvier 2013, 251 pages, 17,90 € . Ecrivain(s): Paule Constant Edition: Gallimard

 

Nul ne pouvant planer comme Dieu au-dessus des choses humaines afin d’en voir et d’en ressentir la totalité sans parti pris, difficile de conduire un récit sur ce sujet – la colonisation – sans angle mort pour ainsi dire. Mieux vaut commencer par assumer cela ; et c’est ce que fait explicitement Paule Constant. « Il n’y a pas de vérité mais des points de vue », dit la narratrice vers la fin du roman. Cette conviction d’une impossible objectivité génère, autant que le sujet de fond lui-même, C’est fort la France !

Revenant sur un précédent roman qu’elle a publié sur le même thème, la narratrice – appelée Brigitte une seule fois dans tout l’ouvrage – traite d’une période et d’un lieu circonscrits. C’est un roman expérimenté. Il focalise donc dans le temps et surtout dans l’espace – en l’occurrence un coin perdu du Cameroun colonial nommé Batouri – et confronte plusieurs vécus et donc des points de vue différents et même divergents sur ce dont il est question. C’est un roman dont la complexité est voilée par une narration agréable et aisée en apparence. Une fiction qui prend le masque d’un récit ; ou plutôt de plusieurs récits en confrontation plus ou moins douce afin de s’emboîter en une reconstitution la plus logique possible. Réussite.