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Gallimard

Les éditions Gallimard, appelées jusqu’en 1919 les éditions de la Nouvelle Revue française et jusqu’en 1961 la librairie Gallimard, sont ungroupe d'édition français. La maison d'édition a été fondée par Gaston Gallimard en 1911. Le groupe Gallimard est actuellement dirigé par Antoine Gallimard. Considérée comme l'une des plus importantes et influentes maisons d'édition en France, notamment pour la littérature du xxe siècle et contemporaine, Gallimard possède en 2011 un catalogue constitué de 35 prix Goncourt, 36 écrivains ayant reçu le prix Nobel de littérature, et 10 écrivains récompensés du prix Pulitzer.


L’Iris sauvage, Louise Glück (par Philippe Leuckx)

Ecrit par Philippe Leuckx , le Lundi, 21 Juin 2021. , dans Gallimard, Les Livres, Critiques, La Une Livres, USA, Poésie

L’Iris sauvage, Louise Glück, mars 2021, trad. anglais (USA), Marie Olivier, 160 pages, 17 €

 

Un prix Nobel glauquissime. Un traité de désespérance ?

Un Glück glauque, à se flinguer. Un livre du temps du Covid. Woolf revisitée.

L’Iris sauvage signe la responsabilité d’un dieu absent dans le naufrage humain. A force de plantes, dans un jardin souillé, entre aubépines et coréopsis, l’âme est bien sauvage, plaintive, inutile, sans place sans dieu, sans référent. Le jardin symbolique est poussif et la douleur là derrière la porte du vivre.

Glauque, inutile, l’âme ? Glück en est persuadée, avec sa froideur entomologique, sa désespérance de petite vieille qui scrute le ciel sans ciel, le jardin sans âme, et sa pauvre vie.

On dévide l’absurde ruban de l’existence sans existence, cloué dans un jardin, on n’ouvre pas les portes, on s’inhume avant que de naître.

Là où tout se tait, Jean Hatzfeld (par Martine L. Petauton)

Ecrit par Martine L. Petauton , le Mercredi, 16 Juin 2021. , dans Gallimard, Les Livres, Critiques, Essais, La Une Livres

Là où tout se tait, janvier 2021, 224 pages, 19 € . Ecrivain(s): Jean Hatzfeld


De tous temps, nos mémoires se sont nourries des chroniqueurs, inlassablement minutieux, accumulant et vérifiant, taiseux souvent, un rien obsédés par l’objet de leur collecte. Ainsi, des Croisades ou de la Grande Peste, de toutes les guerres ou des colonisations à l’infini… Ainsi, de Hatzfeld et de sa geste du Rwanda-année 1994, celle d’un des pires génocides de l’histoire des hommes : « jamais population civile n’avait été tuée plus efficacement de la main de l’homme », entendons « artisanalement »… Plusieurs livres, devenus viatiques indispensables. Formidable tableau en plusieurs morceaux, comme triptyques en églises médiévales, disant tout, montrant l’important et les plus infinis détails, donnant, et avec quel superbe respect et amour, la parole qu’il faut à ceux qui ont vécu les 30 jours du Rwanda. Les massacres, vus face massacrés « dans le nu de la vie », puis massacreurs « une saison de machettes », la parole des enfants « un papa de sang », celle de cet Englebert des collines, synthèse à lui seul de ce temps « des tueries ».

Poésies, Marceline Desbordes-Valmore et Le Sommet de la route et l’Ombre de la croix, Six poètes chrétiens du XXe siècle (par Didier Smal)

, le Lundi, 07 Juin 2021. , dans Gallimard, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Poésie

Poésies, Marceline Desbordes-Valmore, Folio Lycée, avril 2021 (dossier de Virginie Belzgaou), 240 pages, 5 € Le Sommet de la route et l’Ombre de la croix, Six poètes chrétiens du XXe siècle, Gallimard/Poésie, avril 2021, Édition de Jean-Pierre Lemaire Edition: Gallimard

 

Divine poésie

Le hasard des publications offre parfois de belles rencontres, de celles que permet parfois le classement alphabétique d’une bibliothèque (Melville et Mérimée, ou Neil Gaiman et Romain Gary, ça génère un sens autre) ou des lectures disparates ; c’est ici le cas, puisque Marceline Desbordes-Valmore, pour des raisons pédagogiques étant donné la collection dans laquelle est publié le présent volume intitulé Poésies, salue Charles Péguy, Paul Claudel, Francis Jammes, Marie Noël, Patrice de La Tour du Pin et Jean Grosjean, répond à travers les décennies à leurs visions de la chrétienté, de la foi, dialogue avec eux dans l’esprit du lecteur qui vient chercher ici si pas la vérité, du moins de quoi nourrir sa propre vérité – puisque aucun de ces auteurs n’est dogmatique.

Refaire le monde, Claude Minière (par Didier Ayres)

Ecrit par Didier Ayres , le Lundi, 07 Juin 2021. , dans Gallimard, Les Livres, Les Chroniques, La Une CED, Poésie

Refaire le monde, Claude Minière, Gallimard, mars 2021, 64 pages, 11 €

Poésie plurivoque

Ce petit recueil de poèmes de Claude Minière s’est présenté à moi de manière presque échevelée, hésitante, ironique et ambiguë. Cette poésie joue sur différents genres – au sens musical peut-être. Elle va du mythe à la poésie engagée (pour la défense du climat par exemple), d’un travail très fin vers le registre ironique ; en bref, de l’aria au récitatif, de l’andante au scherzo, de l’ostinato au moderato cantabile. Travail de compositeur tout autant que de tailleur, lequel coud à partir de patron – ici compris comme ton général de chaque poème, qui confectionne des chasubles spirituelles ou des chlamydes venues de la poésie grecque.

La déesse me fait un appel du pied nu

de son pied elle me fait toucher chaque lettre

elle fait d’elle une avance

et je suis son Hermès porteur d’airelles

c’est aussitôt l’herbe verte et les dalles de marbre

les courses folles

Le réveil de la bête, Jacques Moulins (par Jean-Jacques Bretou)

Ecrit par Jean-Jacques Bretou , le Mercredi, 02 Juin 2021. , dans Gallimard, Les Livres, Critiques, Polars, La Une Livres, Roman

Le réveil de la bête, Jacques Moulins, Gallimard, Coll. Série Noire, septembre 2020, 375 pages, 18 €

 

Apparemment Maryam Binebine est une jeune femme comme une autre. Après une semaine de travail passée derrière son ordinateur, elle ne dédaigne pas de s’encanailler un peu. D’ailleurs pourquoi aurait-elle pris ses distances avec sa famille d’origine marocaine et se serait-elle affranchie de la présence de son tuteur de frère si ça n’était pour profiter un peu de sa liberté ? Ce samedi, il est à peine vingt heures qu’elle danse à Belleville chez Pepe. Elle s’amuse, se détend. Et puis le lendemain, son amie Salima Duval la découvre étendue, nue sur son lit, égorgée. Aussitôt, elle appelle la police et la commissaire Annick Lebèque de la police parisienne qui ne peut que constater le décès.

Trois jours plus tard le commandant Deniz Salvere d’Europol et sa collègue Elsa Minetti, prévenus par la presse, sont là à « titre officieux ». Ils s’enquièrent auprès de leur collègue parisienne des circonstances du décès la jeune femme de trente-quatre ans. Il s’avère que Maryam était une « indic » de Salvere et que là où ce dernier voit un décès dû à des activités terroristes, son collègue d’Europol, Brenner, pense à un crime dû à la cybercriminalité islamiste.