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Gallimard

Les éditions Gallimard, appelées jusqu’en 1919 les éditions de la Nouvelle Revue française et jusqu’en 1961 la librairie Gallimard, sont ungroupe d'édition français. La maison d'édition a été fondée par Gaston Gallimard en 1911. Le groupe Gallimard est actuellement dirigé par Antoine Gallimard. Considérée comme l'une des plus importantes et influentes maisons d'édition en France, notamment pour la littérature du xxe siècle et contemporaine, Gallimard possède en 2011 un catalogue constitué de 35 prix Goncourt, 36 écrivains ayant reçu le prix Nobel de littérature, et 10 écrivains récompensés du prix Pulitzer.


Ce n’était que la peste, Ludmila Oulitskaïa (par Gilles Banderier)

Ecrit par Gilles Banderier , le Jeudi, 24 Juin 2021. , dans Gallimard, Les Livres, Recensions, La Une Livres, Russie, Roman

Ce n’était que la peste, avril 2021, trad. russe, Sophie Benech, 138 pages, 14 € . Ecrivain(s): Ludmila Oulitskaïa Edition: Gallimard

 

Ce fut un accident idiot – comme au fond ils le sont tous. Un biologiste travaillant dans un institut de recherches à Saratov, sur des souches de la peste pulmonaire, reçoit en pleine nuit, alors qu’il est dans son laboratoire, un appel téléphonique lui enjoignant de se rendre sans délai à Moscou. Dans l’Union soviétique de Staline, ce n’est pas le genre de convocation qui fait plaisir, et pas seulement parce que cela représente un voyage aller-retour de mille cinq cents kilomètres. Dans la précipitation, le chercheur ne rajuste pas son masque correctement et, sans le savoir ni le vouloir, il emporte ainsi la peste dans le train, puis dans la capitale, à son hôtel et à l’hôpital où son état le conduira. Il sera le premier à mourir, mais pas le seul. En 1720, la peste fit disparaître entre 30.000 et 40.000 personnes, la moitié de la population marseillaise. Moscou comptait en 1939 plus de quatre millions d’habitants…

Vols au crépuscule, Helen Macdonald (par Charles Duttine)

Ecrit par Charles Duttine , le Lundi, 21 Juin 2021. , dans Gallimard, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Iles britanniques, Récits

Vols au crépuscule, Helen Macdonald, avril 2021, trad. anglais, Sarah Gurcel, 352 pages, 23 € Edition: Gallimard

 

Pour les oiseaux.

On se souvient de ce beau conseil donné par Gustave Flaubert à l’un de ses correspondants : « Pour qu’une chose soit intéressante, il suffit de la regarder longtemps » (lettre à Alfred Le Poittevin, septembre 1845). Conseil valable pour l’artiste en général, le peintre, le romancier ou le poète en particulier, mais suggestion avisée également pour tout naturaliste ou amateur éclairé de la faune sauvage. En lisant le livre d’Helen Macdonald, Vols au crépuscule, une suite d’essais sur le monde animal, on découvre l’importance de cette patience du regard, de la lenteur et de l’attention rigoureuse pour qui veut saisir le monde animal. « Il faut se donner le temps de regarder » écrit l’auteure. La beauté de celles qu’on appelle les bêtes et surtout des oiseaux se révèle à qui sait scruter le ciel et attendre. Il faut un œil apte à contempler et qui sache regarder longtemps et prendre son temps.

L’Iris sauvage, Louise Glück (par Philippe Leuckx)

Ecrit par Philippe Leuckx , le Lundi, 21 Juin 2021. , dans Gallimard, Les Livres, Critiques, La Une Livres, USA, Poésie

L’Iris sauvage, Louise Glück, mars 2021, trad. anglais (USA), Marie Olivier, 160 pages, 17 €

 

Un prix Nobel glauquissime. Un traité de désespérance ?

Un Glück glauque, à se flinguer. Un livre du temps du Covid. Woolf revisitée.

L’Iris sauvage signe la responsabilité d’un dieu absent dans le naufrage humain. A force de plantes, dans un jardin souillé, entre aubépines et coréopsis, l’âme est bien sauvage, plaintive, inutile, sans place sans dieu, sans référent. Le jardin symbolique est poussif et la douleur là derrière la porte du vivre.

Glauque, inutile, l’âme ? Glück en est persuadée, avec sa froideur entomologique, sa désespérance de petite vieille qui scrute le ciel sans ciel, le jardin sans âme, et sa pauvre vie.

On dévide l’absurde ruban de l’existence sans existence, cloué dans un jardin, on n’ouvre pas les portes, on s’inhume avant que de naître.

Là où tout se tait, Jean Hatzfeld (par Martine L. Petauton)

Ecrit par Martine L. Petauton , le Mercredi, 16 Juin 2021. , dans Gallimard, Les Livres, Critiques, Essais, La Une Livres

Là où tout se tait, janvier 2021, 224 pages, 19 € . Ecrivain(s): Jean Hatzfeld


De tous temps, nos mémoires se sont nourries des chroniqueurs, inlassablement minutieux, accumulant et vérifiant, taiseux souvent, un rien obsédés par l’objet de leur collecte. Ainsi, des Croisades ou de la Grande Peste, de toutes les guerres ou des colonisations à l’infini… Ainsi, de Hatzfeld et de sa geste du Rwanda-année 1994, celle d’un des pires génocides de l’histoire des hommes : « jamais population civile n’avait été tuée plus efficacement de la main de l’homme », entendons « artisanalement »… Plusieurs livres, devenus viatiques indispensables. Formidable tableau en plusieurs morceaux, comme triptyques en églises médiévales, disant tout, montrant l’important et les plus infinis détails, donnant, et avec quel superbe respect et amour, la parole qu’il faut à ceux qui ont vécu les 30 jours du Rwanda. Les massacres, vus face massacrés « dans le nu de la vie », puis massacreurs « une saison de machettes », la parole des enfants « un papa de sang », celle de cet Englebert des collines, synthèse à lui seul de ce temps « des tueries ».

Poésies, Marceline Desbordes-Valmore et Le Sommet de la route et l’Ombre de la croix, Six poètes chrétiens du XXe siècle (par Didier Smal)

, le Lundi, 07 Juin 2021. , dans Gallimard, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Poésie

Poésies, Marceline Desbordes-Valmore, Folio Lycée, avril 2021 (dossier de Virginie Belzgaou), 240 pages, 5 € Le Sommet de la route et l’Ombre de la croix, Six poètes chrétiens du XXe siècle, Gallimard/Poésie, avril 2021, Édition de Jean-Pierre Lemaire Edition: Gallimard

 

Divine poésie

Le hasard des publications offre parfois de belles rencontres, de celles que permet parfois le classement alphabétique d’une bibliothèque (Melville et Mérimée, ou Neil Gaiman et Romain Gary, ça génère un sens autre) ou des lectures disparates ; c’est ici le cas, puisque Marceline Desbordes-Valmore, pour des raisons pédagogiques étant donné la collection dans laquelle est publié le présent volume intitulé Poésies, salue Charles Péguy, Paul Claudel, Francis Jammes, Marie Noël, Patrice de La Tour du Pin et Jean Grosjean, répond à travers les décennies à leurs visions de la chrétienté, de la foi, dialogue avec eux dans l’esprit du lecteur qui vient chercher ici si pas la vérité, du moins de quoi nourrir sa propre vérité – puisque aucun de ces auteurs n’est dogmatique.