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Gallimard

Les éditions Gallimard, appelées jusqu’en 1919 les éditions de la Nouvelle Revue française et jusqu’en 1961 la librairie Gallimard, sont ungroupe d'édition français. La maison d'édition a été fondée par Gaston Gallimard en 1911. Le groupe Gallimard est actuellement dirigé par Antoine Gallimard. Considérée comme l'une des plus importantes et influentes maisons d'édition en France, notamment pour la littérature du xxe siècle et contemporaine, Gallimard possède en 2011 un catalogue constitué de 35 prix Goncourt, 36 écrivains ayant reçu le prix Nobel de littérature, et 10 écrivains récompensés du prix Pulitzer.


Le Grand Rafraîchissement, Benoît Duteurtre (par Patrick Abraham)

Ecrit par Patrick Abraham , le Jeudi, 06 Novembre 2025. , dans Gallimard, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman

Le Grand Rafraîchissement, Benoît Duteurtre, Gallimard, 2024, 215 pages, 20 euros. Edition: Gallimard

 

On ne lira pas, hélas ! Le Grand Rafraîchissement de Benoît Duteurtre comme on lisait n’importe quel autre livre de Benoît Duteurtre, et pour une raison imparable : Benoît Duteurtre est mort en juillet 2024 ; il s’agit donc, sauf inédits posthumes, d’un ouvrage ultime, paru en janvier de la même année.

Il ne faut cependant pas exagérer cette circonstance et voir à toute force dans Le Grand Rafraîchissement, qui complète une œuvre déjà importante mais ne prétend pas la parachever, un exercice testamentaire. Benoît Duteurtre n’avait pas prévu de mourir si soudainement, à soixante-quatre ans, des suites d’un malaise cardiaque, alors qu’il séjournait avec son compagnon au Valtin, dans les montagnes vosgiennes, où il possédait une maison et où il a été inhumé. Il n’avait pas l’intention de nous transmettre une vérité définitive. Il ne s’adresse pas à nous d’outre-tombe.

Nicolas Le Flahec – Jean-Patrick Manchette : écrire contre (par Jean-Jacques Bretou)

Ecrit par Jean-Jacques Bretou , le Mercredi, 17 Septembre 2025. , dans Gallimard, Les Livres, Critiques, Essais, La Une Livres

Nicolas Le Flahec – Jean-Patrick Manchette : écrire contre – Éditions Gallimard – 729 p. – 30 € Edition: Gallimard

 

Ce livre anniversaire parait pour les trente ans de la disparition de Manchette et les soixante dix ans de la Série Noire (SN). Si la lecture d’Eliott Chaze (numéro196 de la SN) a marqué fortement à l’âge de 11 ans Jean-Patrick Manchette, on apprend en parcourant son journal que son cursus scolaire fut sinon normal tout du moins celui d’un jeune homme qui ne se prépare pas à écrire des polars. Le Flahec dans son gros mémoire qui à l’origine était une thèse de doctorat nous livre ainsi une multitude de choses sur celui qui en onze livres fut l’auteur français phare de la SN. Il a exploité chez le littérateur qui écrivait énormément : livres, correspondances (Paul Buck, Maud Mannoni, Richard Morgiève, Echenoz, Siniac etc,) auxquels il faut ajouter son journal (qui a fait l’objet d’une publication), ses carnets, les manuscrits de scénarios, et la littérature purement alimentaire y compris érotique ; enfin toute la somme représentant la construction de ce qu’était J-P M.

La marchande d’oublies, Pierre Jourde (par Philippe Chauché)

Ecrit par Philippe Chauché , le Jeudi, 04 Septembre 2025. , dans Gallimard, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman

La marchande d’oublies – Pierre Jourde – Gallimard – 25 euros – 656 p. - 2025

 

« La lune a fait son apparition entre les nuages, enveloppée de vapeurs changeantes, pleine et rouge, gonflée de sang, gibbeuse, soufflée de cicatrices comme un organe malade. Personne d’autre que moi ne levait les yeux vers elle. Enfant, la lune qui se levait m’attirait à la fenêtre, je savais qu’elle serait là, elle m’avait appelé silencieusement. »

Les voyages physiques et mentaux forment le roman, comme ils forment la jeunesse, et les oublies ces petits gaufres en forme de cornet forment et hantent ce roman, ces charmantes douceurs qui fondent dans la bouche : l’oublie fait plaisir et fait mourir, lit-on dans cet étourdissant roman ; ces oublies à l’image de la madeleine de La Recherche, mettent en lumière ce que l’on pourrait appeler le miracle de la fiction romanesque. La marchande d’oublies est une œuvre éblouissante, foisonnante, au verbe altier, qui s’appuie sur deux personnages, un frère et une sœur, Alastair et Thalia, d’une famille de clowns anglais, friande de spectacles macabres, une famille du cirque, avec ses jalousies, et ses rancœurs.

J’écris l’Illiade, Pierre Michon (par Gilles Cervera)

Ecrit par Gilles Cervera , le Lundi, 30 Juin 2025. , dans Gallimard, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman

J’écris l’Illiade, Pierre Michon, Gallimard 269 p. 21 € Edition: Gallimard

 

J’écris Michon

Ou plutôt je le crie !

Car Michon peut crier aussi. On le savait savant. On le savait minuscule et immense, on le savait montagnard des montagnes, ombré de vallées d’arbres, profondes, obscures, et on savait, grâce à lui, de savants pas moins les zincs où boire et apprendre, les rivières de sources blanches et les Beunes, bon, on savait tout ça de Michon, mais de Pierre que savait-on ?

Le lire s’impose plus que jamais. Il est vieux, il a son âge, deux mille ans pas moins.

Il est jeune, pubère à peine. Il baise en fontaines les princesses de jupes courtes, d’ailées jarretelles. Il n’est pas politiquement ni wokement correct. Il se moque de woke et se fout de MeToo, il est Pierre et sur ce royaume, in saecula saeculorum, Pierre Michon est notre Grand Auteur et Lecteur Difficile.

Les Parrhésiens – Philippe Bordas (par Philippe Chauché)

Ecrit par Philippe Chauché , le Jeudi, 05 Juin 2025. , dans Gallimard, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman

Les Parrhésiens – Philippe Bordas – Gallimard – 464 p. – 25 euros – 17/04/25 Edition: Gallimard

 

« Mon balcon sur la falaise fait amphi à mille degrés ; Sous moi, c’est une enclave marbrière et forestière de morts célèbres, où pullulent les oiseaux légaux installés là sous Saint Louis et les nichées exogènes récentes, migrées comme moi, de petites perruches vert vif, à bec rouge, qui solfient jour et nuit et supplantent le basson des vieux corbeaux. »

« Levallois artillait ses débuts de phrases à l’air comprimé et les finissait au calibre douze pour le gros gibier. J’attendais une forte dispute, comme celle que j’avais vue derrière le hublot, mais ce n’étaient qu’algarades à blanc, chamailles forcées, pour garder fusil chaud, dague tranchante, avant l’authentique raffut. »