Une très particulière ambiance dans ce roman, nimbé par une sorte de douceur, sans doute due à l’ambiance de bord d’océan dans le golfe du Bengale, dans la petite ville sainte de Jarmuli ; mais une douceur, une langueur même, qui contraste avec une vraie violence. Notamment celle d’un passé que Nomi, personnage central du roman, retourne chercher en Inde. Née là-bas, elle avait passé les dernières années de son enfance enfermées dans un ashram, alors que tous les siens avaient été avalés par la guerre.
Nomi est une jeune femme qui vit en Norvège où elle a été adoptée et c’est la première fois qu’elle retourne en Inde, officiellement pour y faire des repérages pour un documentaire. Sur place, elle est accompagnée par un assistant, Suraj, un homme un peu perdu qui fuit dans l’alcool. Dans le train pour Jarmuli, Nomi partage la cabine de trois femmes assez âgées, qui se font pour la première fois de leur vie une virée entre copines. L’une d’elle Gouri, commence à perdre la tête. Ces trois femmes, Nomi, Suraj et d’autres personnes encore, chacune aux prises avec ses espoirs, ses tourments ou un passé douloureux, vont pendant quelques jours se croiser et se recroiser à Jarmuli, leurs histoires individuelles tissant peu à peu une toile qui les relie.