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Gallimard

Les éditions Gallimard, appelées jusqu’en 1919 les éditions de la Nouvelle Revue française et jusqu’en 1961 la librairie Gallimard, sont ungroupe d'édition français. La maison d'édition a été fondée par Gaston Gallimard en 1911. Le groupe Gallimard est actuellement dirigé par Antoine Gallimard. Considérée comme l'une des plus importantes et influentes maisons d'édition en France, notamment pour la littérature du xxe siècle et contemporaine, Gallimard possède en 2011 un catalogue constitué de 35 prix Goncourt, 36 écrivains ayant reçu le prix Nobel de littérature, et 10 écrivains récompensés du prix Pulitzer.


La veuve enceinte, les dessous de l'histoire, Martin Amis

Ecrit par Yann Suty , le Dimanche, 19 Février 2012. , dans Gallimard, Les Livres, Recensions, La Une Livres, Iles britanniques, Roman

La veuve enceinte, Les dessous de l’histoire (The Pregnant Widow), trad. de l’anglais (R.U.) par Bernard Hoepffner, Gallimard, Janvier 2012, 540 p. 27 € . Ecrivain(s): Martin Amis Edition: Gallimard

A réserver aux amateurs. Avec La veuve enceinte, Martin Amis fait du Martin Amis. Il y a là tout ce pour quoi ceux qui l’aiment, l’aiment. Mais aussi tout ce qui peut aussi les exaspérer. Alors, quant aux autres, qui ne connaissent pas l’auteur ou veulent le découvrir… Mais qu’importent les autres !

Martin Amis pousse cependant cette fois-ci le bouchon un (petit) peu trop loin et tombe ainsi (presque) dans une caricature de lui-même. Pour le meilleur, mais pas seulement. La veuve enceinte tire un peu trop à la ligne, frise parfois la complaisance. Les dialogues abondent et auraient gagné à être raccourcis, tout comme le livre, globalement. Mais pour les fans, il y a toujours cette verve satiriste, cet humour dévastateur qui fait mouche. Des situations décalées, des phrases percutantes, et une lucidité superbement cruelle.

Le personnage principal s’appelle Keith Nearing.

Keith… voilà un prénom qui fait jubiler tout admirateur qui se respecte de l’écrivain anglais. Un prénom qui ne peut qu’évoquer cet autre Keith, ce sublime salopard joueur de fléchettes de Keith Talent, le héros de London Fields, l’un des plus grands (si ce n’est le plus grand ?) roman amisien, l’un des monuments de la littérature contemporaine.

La grandeur Saint-Simon, Jean-Michel Delacomptée (par Léon-Marc Levy)

Ecrit par Léon-Marc Levy , le Dimanche, 05 Février 2012. , dans Gallimard, Les Livres, Recensions, Essais, La Une Livres, Biographie

La Grandeur, Saint-Simon. Gallimard (L’un et l’autre). Novembre 2011. 222 p. 19 € . Ecrivain(s): Jean-Michel Delacomptée Edition: Gallimard

 

C’est un chemin étroit et rare qui est emprunté par ce livre, et de façon plus générale, par cette collection « L’un et l’autre » de Gallimard. Disons d’abord ce que cela n’est pas : ce n’est pas une biographie. Le titre de ce livre particulier aurait pu le laisser entendre. Une biographie de Saint-Simon. Ce n’est pas non plus une œuvre de fiction. Et n’étant ni l’un ni l’autre, on retrouve le nom de la collection : c’est « l’un et l’autre ».

A la fois mises en situation fictionnelles, dialogues fictionnels, événements mineurs fictionnels et pourtant tout ce récit des années « Mémoires » de Saint-Simon s’appuie sur une solide et rigoureuse connaissance biographique de l’homme Saint-Simon et de l’œuvre saint-simonienne.

On y retrouve avec délectation l’observateur génial des mœurs de la cour et des courtisans du temps de Louis XIV et Louis XV. Le moraliste intransigeant et militant qui, à sa manière, dénonce déjà les travers d’une monarchie qu’il voit avec préscience en train de scier la branche sur laquelle elle est assise.

Le Messie du peuple chauve, Augustin Guilbert-Billetdoux

Ecrit par Yann Suty , le Dimanche, 29 Janvier 2012. , dans Gallimard, Les Livres, Recensions, La Une Livres, Roman

Le Messie du peuple chauve, janvier 2012, 246 p. 18 € . Ecrivain(s): Augustin Guilbert-Billetdoux Edition: Gallimard

Ça commence bien, très bien même. Le livre est à la hauteur de son titre qui promet un programme réjouissant. Le ton est drôle et décalé, l’humour fait mouche, avec une énergie débridée. On se dit qu’avec Augustin Guilbert-Billetdoux, dont Le Messie du peuple chauve est le premier roman, on tient une vraie bonne plume.

Quelle bonne idée que de mettre en scène un jeune homme de vingt six-ans, Bastien Bentejac, qui découvre qu’il est frappé « d’alopécie androgénogénétique aiguë, accompagnée d’un léger effluvium télogène ». Autrement dit, il sera bientôt chauve. Et c’est une catastrophe pour lui.

« Les jeunes chauves entrent dans un monde parallèle. Ils ont l’apparence des vivants, sourient comme des vivants. Alors on les croit vivants. Seulement, à l’intérieur, quelque chose est brisé. Ils n’ont plus envie. Le rayonnement faiblit progressivement, puis finit par s’éteindre, comme le Soleil dans quelques milliards d’années. Pour eux, c’est plus rapide ».

La calvitie peut, à la limite, convenir aux hommes costauds, mais avec son physique de gringalet, Bastien va plutôt ressembler à un déporté ou à un cancéreux. Il peut dire adieu à toute vie sentimentale, mais aussi à toute vie sociale tout court.

Potemkine ou le troisième coeur, Iouri Bouïda

Ecrit par Yann Suty , le Mercredi, 25 Janvier 2012. , dans Gallimard, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Russie, Roman

Potemkine ou le troisième cœur. Traduit du russe par Sophie Benech, janvier 2012, 162 p. 17,50 € . Ecrivain(s): Iouri Bouïda Edition: Gallimard

Quand un film change une vie.

Paris, 1926. En prenant son ticket de cinéma pour aller voir l’une des toutes premières séances du Cuirassé Potemkine, de Sergueï Eisenstein, Fiodor Ivanovitch Zavalichine, dit Théo, n’imaginait pas que « soixante quinze minutes après le début de la séance, sa vie allait connaître un changement irréversible. »

En tant que militaire, il avait participé à la répression de 1905 et « c’est seulement alors, en découvrant sur l’écran sur qui il avait tiré bien des années auparavant, que cet homme dit avoir compris l’horreur du crime auquel il avait participé sans s’en rendre compte ».

Il se rend à la police en se déclarant coupable d’avoir commis un crime épouvantable.

« Un hasard m’a ouvert les yeux et j’ai compris que j’étais un criminel. J’ai commis un crime, il y a vingt et un ans, et je viens seulement de l’apprendre… A l’époque, je croyais juste exécuter un ordre. Je croyais tirer sur des insurgés, et voilà que maintenant, j’ai découvert que ce n’étaient pas des insurgés, mais des femmes et des enfants. »

Rue Darwin, Boualem Sansal

Ecrit par Nadia Agsous , le Vendredi, 16 Décembre 2011. , dans Gallimard, Les Livres, Recensions, La Une Livres, Roman, Maghreb

Rue Darwin, coll. Blanche, août 2011, 255 p., 17,50 € . Ecrivain(s): Boualem Sansal Edition: Gallimard


La quête des origines


« Va retourne à la rue Darwin ». C’est par cette phrase qui exprime à la fois une recommandation et le mystère que l’écrivain algérien d’expression française, Boualem Sansal, nous invite à nous immerger dans le corps de son dernier roman, Rue Darwin.

Narrée dans un style simple au sens pourtant profond, l’histoire de Yazid, dit Yaz, le personnage principal, nous entraîne, par le truchement d’une écriture intimiste, au cœur de son pèlerinage à rue Darwin. Ce lieu-mémoire où il passe « une semaine sainte ». Son objectif ? Percer le secret de sa naissance. Et tordre le coup à ce sentiment d’illégitimité et de honte qui ne cesse d’étreindre son cœur par la faute de ce mystère qui plane sur sa filiation.

Et lors de son voyage initiatique, Yaz revient sur les traces de son enfance et de son adolescence. Réveille les douleurs archaïques. Fait face à ses démons. Brise le silence. Et nous propulse dans le monde de sa défunte grand-mère, Lala Sadia dite Djéda, riche propriétaire et femme puissante.