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Gallimard

Les éditions Gallimard, appelées jusqu’en 1919 les éditions de la Nouvelle Revue française et jusqu’en 1961 la librairie Gallimard, sont ungroupe d'édition français. La maison d'édition a été fondée par Gaston Gallimard en 1911. Le groupe Gallimard est actuellement dirigé par Antoine Gallimard. Considérée comme l'une des plus importantes et influentes maisons d'édition en France, notamment pour la littérature du xxe siècle et contemporaine, Gallimard possède en 2011 un catalogue constitué de 35 prix Goncourt, 36 écrivains ayant reçu le prix Nobel de littérature, et 10 écrivains récompensés du prix Pulitzer.


Une artiste du sexe, Richard Millet

Ecrit par Martine L. Petauton , le Lundi, 04 Novembre 2013. , dans Gallimard, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman

Une artiste du sexe, octobre 2013, 231 pages, 17,60 € . Ecrivain(s): Richard Millet Edition: Gallimard

 

Millet et le sexe. Millet et les femmes, ou plutôt « la » femme selon Millet… Encore ? diront certains. Ne nous a-t-il pas habitués – mais s’y habitue-t-on ? à ces pages, où, habillée d’une langue crue, presque labellisée, l’odeur de son antiféminisme, voire de sa misogynie légendaire nous sautait à la gorge. Alors, encore !!

Oui, mais c’est Millet, et derrière chaque livre se trouve le bouleversement littéraire qu’on ne trouve nulle part ailleurs. Et ce dernier ouvrage pourrait bien être un millésime-Millet, un très haut. Un superbe.

Histoire sobre, comme toujours avec lui, avec en note de tête « sa » relation très compliquée avec l’affaire… Un écrivain, américain, séjournant en France, a une relation amoureuse, à tout le moins, sexuelle avec une – jeune – Rebecca, d’origine Danoise, « malgré des traits majoritairement asiatiques, un visage plutôt large, des cheveux très bruns mais bouclés… une taille moyenne presque courtaude, comme tant d’Asiatiques, mais sans ces jambes tortes des Japonaises… ». On croirait des pouliches d’un haras, vues par un acquéreur ? tout juste, on est donc bien dans un Millet.

Intérieur, Thomas Clerc

Ecrit par Martine L. Petauton , le Mercredi, 16 Octobre 2013. , dans Gallimard, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman, Récits

Intérieur, Gallimard l’arbalète, Juin 2013, 386 pages, 22,90 € . Ecrivain(s): Thomas Clerc Edition: Gallimard

 

Conseil : ne pas laisser traîner ce livre, n’importe où, exposé à l’œil curieux de vos visiteurs… le risque serait trop grand de la salve des « quoi !!! c’est fou ce bouquin ? Tu appelles ça comment ? de la littérature !! »… et d’accompagner le commentaire de rires qui vous moqueront encore, la nuit tombée.

Cet Intérieur est effectivement fou, parfaitement inimaginable, et totalement littéraire. Une sorte d’épice nouvelle jamais goûtée et définitivement adoptée.

Explication qui vaut baptême : l’auteur « a passé ses premiers mois rue de Lille, et se souvient d’avoir entendu, bébé, les plaintes des analysants de Jacques Lacan, dont le cabinet était proche, puis d’avoir habité plus tard rue de Quatrefages, où il reçut les voix de Georges Perec, et de ses Choses, avant d’aménager le 11 Septembre 2001 dans son intérieur… ». 50 m2, rue du Faubourg Saint Martin, et presque 400 pages de… visite ? certainement pas, plutôt de parcours initiatique dans le chez lui de Thomas Clerc. « Autobiographie d’une maison », nous est-il dit.

La formation du système soviétique, Moshe Lewin

Ecrit par Victoire NGuyen , le Jeudi, 03 Octobre 2013. , dans Gallimard, Les Livres, Critiques, Essais, La Une Livres, USA

La formation du système politique, traduit de l’anglais par Pierre-Emmanuel Dauzat, avril 2013, 524 p. 17,50 € . Ecrivain(s): Moshe Lewin

Comprendre le stalinisme


Il n’est pas aisé pour un lecteur de lire cet ouvrage d’un trait comme s’il lisait un roman. Il faut prendre du temps pour comprendre la complexité et les ramifications de la pensée de Moshe Lewin. Il est nécessaire pour cela de lire sans précipitation et entre les lignes pour apprivoiser les mots et les arguments en faveur d’une nouvelle école critique de la pensée politique russe.

En effet, dès l’introduction le ton est donné : « (…) l’étude de la société russe de ce siècle est encore un domaine sous-développé, voire à peine développé – fait qu’ignorent ou se refusent parfois à admettre certains spécialistes d’autres aspects des études russes (…). J’insiste sur ce point, parce qu’il est évident que l’on se trompe du tout au tout en affectant de croire qu’il n’y a rien à attendre de ce type d’étude. Le système social soviétique et son régime politique sont loin d’être assez bien connus et compris. Il ne manque pas de jugements à la légère, mais les erreurs fourmillent, et beaucoup trop d’appréciations demeurent artificielles, au regard des exigences scientifiques certes, mais aussi pour les besoins de la vie politique et le bien-être de notre petite planète ».

Ma grand-mère russe et son aspirateur américain, Meir Shalev

Ecrit par Anne Morin , le Lundi, 09 Septembre 2013. , dans Gallimard, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman, Israël

Ma grand-mère russe et son aspirateur américain, traduit de l’hébreu par Sylvie Cohen, mai 2013, 239 pages, 18,90 € . Ecrivain(s): Meir Shalev Edition: Gallimard

 

 

Fable fondée sur un terreau de réalité ou produit de l’imagination de son auteur, Ma grand-mère russe et son aspirateur américain donnent en 239 pages une idée de ce qu’était la vie au mochav pour les populations juives chassées de leurs pays respectifs et condamnées à assimiler une autre langue, à découvrir et adopter un nouvel horizon, à repartir de rien, en un mot à vivre à l’envers la création de Babel.

Tout cela, conté sur un ton léger, effleurant comme en passant la gravité et la dureté de la vie des personnages qui, tant bien que mal, et souvent dans des conditions extrêmes, apprivoisent une terre inhospitalière.

Toute histoire juive recouvre plusieurs interprétations, tout détail donnant lieu à débat :

La fiancée libanaise, Richard Millet

Ecrit par Martine L. Petauton , le Vendredi, 26 Juillet 2013. , dans Gallimard, Les Livres, Recensions, La Une Livres, Roman, La rentrée littéraire

La fiancée libanaise, 20 €, août 2011 . Ecrivain(s): Richard Millet Edition: Gallimard


Comme on dit en sciences humaines, on peut lire ou regarder avec le regard du structuraliste ; c’est le cas ici ; ce livre est un Millet/structural ; un somptueux spécimen, qu’on ouvre, émerveillé d’y trouver un refrain réussi de tous ses autres livres.

Tout y est : l’écriture exceptionnellement aboutie – chef-d’œuvre d’un compagnon du tour de France – mieux, classiquement parfaite : « l’ombre gagnait les jardins de Siom où l’on ne distinguait que le dos luisant des toits d’ardoise et les masses plus sombres des sapins, de l’autre côté du lac qui ressemblait à une pièce de soie grise légèrement froissée » ; l’architecture si particulière à la respiration littéraire de Millet : pas moins de 38 lignes pour une phrase à la hauteur de la page 149 ! Balzac, quelque part.

Le cadre ; Millevaches et le haut plateau limousin ; l’écoute de R. Millet, son approche à nulle autre pareille, sa capacité à donner le sentir, le voir, bien sûr, le toucher aussi : « vous n’avez pas l’habitude du silence, de l’obscurité, des bêtes qui détalent dans les fourrés… vous ne savez rien de la terre, ni des ombres… vous êtes… une urbaine effrayée par l’obscurité ».