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Gallimard

Les éditions Gallimard, appelées jusqu’en 1919 les éditions de la Nouvelle Revue française et jusqu’en 1961 la librairie Gallimard, sont ungroupe d'édition français. La maison d'édition a été fondée par Gaston Gallimard en 1911. Le groupe Gallimard est actuellement dirigé par Antoine Gallimard. Considérée comme l'une des plus importantes et influentes maisons d'édition en France, notamment pour la littérature du xxe siècle et contemporaine, Gallimard possède en 2011 un catalogue constitué de 35 prix Goncourt, 36 écrivains ayant reçu le prix Nobel de littérature, et 10 écrivains récompensés du prix Pulitzer.


L’art et la formule, Jean-Yves Pouilloux

Ecrit par Frédéric Aribit , le Jeudi, 01 Septembre 2016. , dans Gallimard, Les Livres, Critiques, Essais, La Une Livres

L’art et la formule, juin 2016, 196 pages, 18 € . Ecrivain(s): Jean-Yves Pouilloux Edition: Gallimard

 

Paru dans la collection L’Infini dirigée par Philippe Sollers, le nouvel essai de Jean-Yves Pouilloux rassemble une douzaine d’études consacrées à des œuvres pour le moins disparates. De Montaigne à Michon, de Proust à Hollan, Queneau, Paulhan, Bouvier, Jourdan… écrivains et peintres s’y côtoient, et entretiennent un passionnant dialogue qui fait fi des moyens d’expression, des genres et des siècles.

Mais loin d’être fortuite, cette accointance révèle en réalité, chevillée au corps, une conviction de l’essayiste. C’est que ces œuvres, par-delà leur hétérogénéité, sont mues par une préoccupation analogue : celle d’ouvrir à la pleine perception du monde dans l’instant du présent vécu. Ambitieux projet auquel il arrive que l’art ne renonce pas, pour peu que l’artiste sache s’abandonner à la sollicitation sensuelle qui lui livre accès à l’immédiateté de l’être dans la pleine richesse de la mémoire et de l’expérience : « l’instantané, contrairement au sentiment, à l’idée que nous nous en formons facilement, contient en réalité toute l’épaisseur du temps ; il enclot au moins en puissance tout son déploiement » (p.34).

Nouvelle jeunesse, Nicolas Idier

Ecrit par Philippe Chauché , le Vendredi, 26 Août 2016. , dans Gallimard, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman, La rentrée littéraire

Nouvelle jeunesse, août 2016, 368 pages, 20 € . Ecrivain(s): Nicolas Idier Edition: Gallimard

 

« Le calme est revenu. Tu ne sais pas où tu te trouves. Derrière ton grand front dégagé qui déjà a pris la couleur de marbre, de petites rivières de sang débordent de leurs lits habituels. Le vacarme des sirènes de police est remplacé par un vent, un vent très frais qui te soulage enfin de cette température de fournaise. Des vers de Haizi montent depuis le sol, comme la mauvaise herbe qui perce le bitume.

Le vent, si beau / Vent léger, si léger et si beau / Mère nourricière du monde naturel, si belle / L’eau, si belle / L’eau… / Seul au monde, et toi / Comme il est bon de parler ».

La Chine nouvelle, celle du marché de l’art, du rock and roll, des éclats et des clameurs, celle de la présence de Mao et de la Révolution Culturelle, celle de la poésie vivante et vivifiante, attendait son roman, le voici. Nouvelle jeunesse est le roman de cette ardente jeunesse chinoise, de nouveaux rêves de lettres et de notes. Le roman de deux phares qui vont se télescoper de front, deux enfances qui vont fatalement se retrouver, dans la tôle froissée et le sang répandu. Feng Lei, le poète, l’albatros accordé aux dissonances électriques des guitares saturées, et Zhang Xiaopo, chauffeur de taxi clandestin et sosie du Grand Timonier qui se rêvait comédien, et qui l’a vaguement été. Deux étoiles se croisent et se percutent.

Apollinaire, le regard du poète

Ecrit par Ivanne Rialland , le Lundi, 22 Août 2016. , dans Gallimard, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Poésie, Arts

Apollinaire, le regard du poète, édition publiée sous la direction de Claire Bernardi, Laurence Des Cars, Cécile Girardot, coédition Gallimard / Musées d’Orsay et de l’Orangerie, mars 2016, 320 pages, 45 € Edition: Gallimard

 

 

Il est des catalogues qui nous proposent un souvenir – plus ou moins pâli, suivant la qualité des reproductions – d’une exposition, ouvrages à feuilleter d’une main rêveuse. D’autres, comme celui-ci, offrent de véritables – et coûteuses – sommes qui prolongent de façon savante l’exposition, voire la sous-tendent, en étayent l’accrochage, qui peut paraître alors comme la partie émergée d’un iceberg scientifique.

Si le thème de l’exposition « Apollinaire, le regard du poète » appelle d’emblée un public et un regard lettrés, le catalogue fournit aux esprits les plus exigeants les analyses des meilleurs spécialistes d’Apollinaire. Dans un renversement qui n’est pas sans exemple pour les grandes expositions, l’exposition paraît illustrer le catalogue, pièce principale de l’entreprise muséale.

Tenir tête aux dieux, Mahmoud Hussein

Ecrit par Stéphane Bret , le Mardi, 05 Juillet 2016. , dans Gallimard, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman

Tenir tête aux dieux, avril 2016, 167 pages, 18,50 € . Ecrivain(s): Mahmoud Hussein Edition: Gallimard

 

C’est un texte original et pleinement actuel que nous offre Mahmoud Hussein, pseudonyme qui inclut en réalité deux essayistes, Baghad El Nadi et Adel Rifaat. Le narrateur est un jeune étudiant égyptien. Il est idéaliste, rebelle, généreux, avide de justice et d’équité pour les citoyens de son pays. Pour calmer quelque peu les ardeurs de ces révolutionnaires trop bouillants et excessivement impatients, Nasser décide de les interner au cours d’une grande rafle survenue en 1959, dans le camp de concentration du Fayoum. Le récit du narrateur pourrait ressembler à bien d’autres témoignages du même type, ceux des anciens prisonniers ou victimes de régimes autoritaires ; il ne tombe pas dans ce piège et emprunte une autre voie, beaucoup plus efficace, celle d’une autocritique lucide, celle d’une interrogation sur la nature même de ses engagements moraux. Ainsi le narrateur repense-t-il à un vieux paysan, entrevu avant son incarcération, un être humain symbole de ce qu’il veut combattre : la fatalité, le conservatisme, la résignation : « J’aurais dû lui en vouloir, mais je comprenais son indifférence. Au fond, j’éprouvais la même à son égard. Le monde dont je rêvais pour lui répondait d’abord à mes souhaits à moi. Une Egypte indépendante et fière où chacun serait libre de penser et de faire ce que bon lui semblerait, ce n’était pas son souci ».

L’apaisement, Lilyane Beauquel

Ecrit par Theo Ananissoh , le Samedi, 02 Juillet 2016. , dans Gallimard, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman

L’apaisement, mai 2016, 215 pages, 17 € . Ecrivain(s): Lilyane Beauquel Edition: Gallimard

 

D’emblée et de bout en bout, une haute qualité de phrase et d’esprit :

« J’ai quitté la France et suis venu vivre dans ce pays pour ses cinquante façons de désigner la pluie. Je traduisais, je dessinais, j’ai rencontré Itoé, nous avons eu un enfant, Kyō. Je m’occupais peu de lui, je voulais que rien ne soit grave : une vie d’approximation.

Depuis la Vague, ce temps est fini ».

Un sens de la description nette et vraie :

« … avalés routes, maisons, bateaux.

Culbutés les vivants, les lents, les pressés, les attablés, les incrédules.

Emportés les imprudents, les perchés, les curieux, les fuyards.

Engloutis les sérieux, les consentants, les croyants.