Identification

Gallimard

Les éditions Gallimard, appelées jusqu’en 1919 les éditions de la Nouvelle Revue française et jusqu’en 1961 la librairie Gallimard, sont ungroupe d'édition français. La maison d'édition a été fondée par Gaston Gallimard en 1911. Le groupe Gallimard est actuellement dirigé par Antoine Gallimard. Considérée comme l'une des plus importantes et influentes maisons d'édition en France, notamment pour la littérature du xxe siècle et contemporaine, Gallimard possède en 2011 un catalogue constitué de 35 prix Goncourt, 36 écrivains ayant reçu le prix Nobel de littérature, et 10 écrivains récompensés du prix Pulitzer.


Le venin du papillon, Anna Moï

Ecrit par Patryck Froissart , le Mercredi, 05 Avril 2017. , dans Gallimard, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Asie, Roman

Le venin du papillon, février 2017, 296 pages, 19,50 € . Ecrivain(s): Anna Moï Edition: Gallimard

 

Dans la société post-coloniale du Vietnam du sud, alors que les armées françaises ont quitté le terrain et que s’affrontent les communistes du nord d’une part et les forces américaines installées au sud du 17e parallèle d’autre part, le destin chaotique de deux familles de la région de Saïgon est un microcosme symptomatique des bouleversements incohérents que connaît alors cette partie du monde.

D’un côté, la jeune Xuan, fille de Mae et de Ba, officier de l’armée vietnamienne.

De l’autre, la jeune Odile et son frère Julien qui vivent, livrés à eux-mêmes, leur mère ayant refait sa vie en Europe, dans la grande maison coloniale d’un père français régulièrement absent.

Les vies des trois adolescents vont se croiser dans les turbulences d’un pays en état de guerre.

Enfance, dernier chapitre, René de Ceccatty

Ecrit par Philippe Leuckx , le Mardi, 28 Mars 2017. , dans Gallimard, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Biographie

Enfance, dernier chapitre, février 2017, 440 pages, 22 € . Ecrivain(s): René de Ceccatty Edition: Gallimard

 

 

L’écrivain né à Tunis, il y a soixante-cinq ans, se penche, dans ce lourd volume, sur son enfance, en Tunisie d’abord, à Montpellier ensuite. Mais est-il possible de faire resurgir toute cette masse confuse de souvenirs, « de souvenirs de souvenirs », quand il y a tant d’altérations, de pertes, de rationalisation de la mémoire ?

Que fut son enfance de 1955 à 1962 ? Qu’a-t-il vécu, dans cette maison de Mégrine en Tunisie, qu’il dut quitter dès 1958 à cause des événements d’Algérie ? Que sont devenues les demeures de ses grands-mères paternelle et maternelle ? Quel souvenir a-t-il de son frère aîné Michel, mort en 1947, dont on lui a tant parlé ? Il partage aujourd’hui la mémoire des choses avec Jean, de vingt-sept mois son aîné.

Retourner à la mer, Raphaël Haroche

Ecrit par Jeanne Ferron-Veillard , le Mardi, 14 Mars 2017. , dans Gallimard, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Nouvelles

Retourner à la mer, février 2017, 166 pages, 17,50 € . Ecrivain(s): Raphaël Haroche Edition: Gallimard

 

Sa terre à lui c’est la mer, et la mer pour lui c’est ça. Une voix, un ton, une lecture en images.

Plus d’un avant lui ont plongé dans l’abîme, du chanteur au peintre, de l’écrivain au parolier, l’artiste toujours qui te dirait qu’écrire ce n’est point affirmer ou confirmer mais déformer. Un auteur-compositeur qui écrit ses chansons comme des nouvelles. Des nouvelles en chansons.

Raphaël a retrouvé son tréma, révélé son nom de famille pour démarquer là l’exercice. Chaque voyelle ici se prononce. La musique dans les dialogues, le rythme et d’emblée le pied qui tape le sol. La première nouvelle te plaque au sol.

La débiteuse à bois et l’incinérateur des carcasses, le couperet, le coup, le couteau, les sucs, les graisses, le sang sur le sol de l’abattoir. Les odeurs. Les arbres coupés et les corps des bêtes menées à la mort. La chair dans la terre. Les hommes, les hommes bien sûr qui font leur métier en fermant leur âme, juste un peu, les hommes sont d’un autre pays, ça se passe dans un autre pays. Il faut que ce genre de choses se passe en dehors.

Nouvelles définitions de l’amour, Brina Svit

Ecrit par Jean-Paul Gavard-Perret , le Lundi, 06 Mars 2017. , dans Gallimard, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Nouvelles

Nouvelles définitions de l’amour, Brina Svit, février 2017, 256 pages, 19,50 € . Ecrivain(s): Brina Svit Edition: Gallimard

 

Pour Brina Svit, écrire n’est pas forcément défendre la solitude dans laquelle ses personnages se trouvent mais la constater. Les nouvelles « actionnent » des isolements affectifs que les narrations rendent communicables, dans la mesure où à cause de l’éloignement de tous les êtres autres que les héros ou héroïnes, le dévoilement de leurs « relations » est rendu possible.

Selon la créatrice, la solitude n’a rien d’une nécessité qui doit être défendue, elle est même sans justification ce qui la rend plus âpre. Personne ne peut s’y retrouver sauf à être des ascètes ou une Maria Zambrano.

La romancière prouve que la solitude non choisie appartient à ces sentiments existentiels que nous assumons mal au moment où elle envahit et que sa pression vient du dehors. Elle est devenue un piège imposé par les circonstances (limogeage, décès, etc.). Et la parole de Svit ne prétend pas en libérer. Au contraire. Elle souligne une circonstance assiégeante et immédiate, un usage excessif obligé et qui désagrège.

Beauté, Philippe Sollers

Ecrit par Philippe Chauché , le Mercredi, 01 Mars 2017. , dans Gallimard, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman

Beauté, février 2017, 224 pages, 16 € . Ecrivain(s): Philippe Sollers Edition: Gallimard

« Et voici l’événement : un éclair en plein jour, un coup de foudre sans le moindre orage. C’est stupéfiant et très bref. Zeus vient de parler, on est traversé par cet éclat, on en pleurerait de joie. Il est donc toujours là le vieux Zeus, « l’assembleur de nuées », le Père ? On est pétrifiés, on ne bouge pas, on se tait ».

Commençons par le commencement : Beauté est un roman qui ne se lit pas comme un autre. En même temps que nos yeux fixent les lignes imprimées, les pages enchantées, nos oreilles écoutent Les suites françaises de Jean Sébastien Bach sous les doigts de Glenn Gould, la connexion nerveuse est parfaite, le roman des sens s’ouvre, comme un enchantement – Il a un drôle de geste hiératique pour souligner une brève interruption, il tend le bras en avant, paume ouverte –, et tout s’éclaire ! Le pianiste et l’écrivain : même concentration, même justesse de style, de ton, même vivacité, foisonnement, richesse, justesse, même légèreté, concentration, éloignement du monde et présence au Temps, même musique, et quelle musique ! Beauté est un livre heureux et musical, un livre enchanté. Preuve s’il en est, que la littérature s’entend, s’écoute, comme la musique se voit, elle vérifie la vérité d’un roman, son style, ses manières et sa matière. Les romans de Philippe Sollers s’écrivent et se lisent en musique, ce n’est pas un effet de style, rien de démonstratif, la musique est cette aventure romanesque, le roman cette partition éclairée et éclairante.