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Folio (Gallimard)

Collection de poche des éditions Gallimard

 


Petite Histoire de la Caricature de Presse en 40 Images, Dominique Moncond’huy

Ecrit par Didier Smal , le Mercredi, 14 Octobre 2015. , dans Folio (Gallimard), Les Livres, Critiques, Essais, La Une Livres

Petite Histoire de la Caricature de Presse en 40 Images, juin 2015, 192 pages, 6,40 € . Ecrivain(s): Dominique Moncond’huy Edition: Folio (Gallimard)

 

La collection FolioPlus, comme chacun le sait, est avant tout destinée à un public scolaire ; mais comme chacun le sait aussi, on peut apprendre à tout âge et nul n’a jamais perdu son temps à feuilleter voire lire un FolioPlus, d’autant que, pour celui-ci, l’actualité s’en mêle quelque peu, puisqu’il propose une Petite Histoire de la Caricature de Presse en 40 Images, conçue par Dominique Moncond’huy.

Le lien à l’actualité est évident : le 7 janvier 2015, le journal satirique Charlie Hebdo subissait un attentat, événement qui a suscité nombre de questions relatives à la liberté d’expression. Pour autant, Moncond’huy a l’intelligence de ne pas évoquer directement cet attentat, évitant ainsi à son anthologie de devenir une thèse à charge ou à décharge ; non, elle présente un phénomène éditorial, la « caricature de presse », et ne prend pas position, ainsi qu’elle l’annonce dans une brève introduction :

Le harem, suivi d’Histoire du Calife Hakem, Gérard de Nerval

Ecrit par Catherine Dutigny/Elsa , le Lundi, 05 Octobre 2015. , dans Folio (Gallimard), Les Livres, Critiques, La Une Livres, Récits

Le harem, suivi d’Histoire du Calife Hakem, septembre 2015, 144 pages, 2 € . Ecrivain(s): Gérard de Nerval Edition: Folio (Gallimard)

Publié en 1851, Voyage en Orient de Gérard de Nerval s’inscrit dans le courant orientaliste du XIXe qui a largement fécondé la littérature et la peinture française. Les récits de voyages vers un Orient mythique sont à la mode et fleurissent sous la plume de Chateaubriand, L’Itinéraire de Paris à Jérusalem (1811), de Lamartine, Voyage en Orient (1835), de Théophile Gautier, Constantinople (1853), de Gustave Flaubert, Carnets de voyage à Carthage qui serviront de base aux décors de Salammbô (1862) et qui ne seront publiés sous leur forme originelle que récemment.

La récente publication des éditions Folio regroupe deux textes extraits de Voyage en Orient : Le harem, issu de la partie intitulée « Les femmes du Caire » et Histoire du Calife Hakem, tiré de « Druzes et Maronites ».

Dans Le harem, Gérard de Narval est installé au Caire, où il vit comme « un citoyen de cette ville » afin de mieux la comprendre et l’aimer. Il s’y promène, découvre, partagé entre émotion et déception, les ruines de mosquées, s’attarde dans les bains pour échapper à l’air torride et chargé de poussières du Khamsin, ou s’assoie aux terrasses des cafés, l’oreille tendue pour y écouter les chanteurs et les conteurs, sachant qu’il ne parle pas un traître mot d’arabe. Handicap qui va s’avérer particulièrement délicat à gérer lorsqu’il se pique d’acheter une esclave musulmane d’origine javanaise.

Il Est Difficile d’Etre un Dieu, Arcadi & Boris Strougatski

Ecrit par Didier Smal , le Vendredi, 18 Septembre 2015. , dans Folio (Gallimard), Les Livres, Critiques, Science-fiction, La Une Livres, Russie

Il Est Difficile d’Etre un Dieu, janvier 2015, trad. du russe Bernadette du Crest, 304 pages, 7,50 € . Ecrivain(s): Arcadi & Boris Strougatski Edition: Folio (Gallimard)

 

Arkanar est une planète similaire à la Terre mais suffisamment éloignée d’elle pour que le Soleil ne soit qu’« étoile minuscule, à peine visible » ; peu importe comment et pourquoi, mais une civilisation humaine s’est développée sur cette planète éloignée, elle est toujours au stade féodal et des historiens russes viennent l’étudier. Parmi ces historiens, Anton « don Roumata d’Estor », qui se fait passer pour un noble dilettante aux yeux du pouvoir en place, et confronte la « théorie du Féodalisme » aux événements et évolutions en cours sur Arkanar. Car Arkanar vit une révolution :

« De belles maisons en pierre de taille bordent les rues principales, d’accueillantes lanternes brillent aux portes des auberges. Des boutiquiers bien nourris et béats, installés à des tables très propres, boivent de la bière en affirmant que le monde n’est pas si mal que ça : le prix du blé baisse, celui des cuirasses monte, les complots sont découverts à temps, on empale les magiciens et les clercs suspects, le roi, à son habitude est auguste et éclairé, don Reba est extraordinairement intelligent, ayant l’œil à tout. […] Dans les rues, le pavé résonne sous les bottes cloutées de garçons en chemises grises, trapus, rougeauds, tenant de grosses haches sur l’épaule droite ».

Considérations sur l’Etat des Beaux-Arts, Jean Clair

Ecrit par Didier Smal , le Jeudi, 10 Septembre 2015. , dans Folio (Gallimard), Les Livres, Critiques, Essais, La Une Livres

Considérations sur l’Etat des Beaux-Arts, juin 2015, 204 pages, 6,40 € . Ecrivain(s): Jean Clair Edition: Folio (Gallimard)

 

Dès sa parution en 1983, cet essai de Jean Clair (1940) fit l’effet d’une petite bombe : ces Considérations sur l’Etat des Beaux-Arts se voulaient en effet une « Critique de la Modernité » comme l’indiquait leur sous-titre, et allaient poser leur auteur en chef de file de ceux que l’art contemporain laissait au mieux indifférents, rendait au pire virulents, Jean-Philippe Domecq et Aude de Kerros en tête. Trente-deux ans après sa première publication, cette critique de la modernité artistique connaît enfin une édition de poche, la rendant ainsi accessible au plus grand nombre – ce qu’elle est, ou presque, par son style (parfois l’une ou l’autre expression en allemand ou en italien, heureusement traduite, semble quelque peu affectée). D’ailleurs, on peut admirer à quel point est accessible et compréhensible l’image de couverture, une parodie du Balloon Dog de Jef Koons, ou plutôt la baudruche de fête foraine dont s’est inpiré l’artiste de Wall Street, entourée de dangereuses punaises : qui s’y frotte, s’y pique, et que se dégonflent littéralement les baudruches (de toute façon, Koons lui-même s’est dégonflé, puisque cette parodie est due à son refus de la reproduction de Balloon Dog en couverture de ces Considérations…, comme s’il savait à quel point sa « sculpture » ne pourrait qu’être dépréciée par tout lecteur du présent essai, et tant pis si elle s’est vendue cinquante-huit millions de dollars).

Che Guevara, Alain Foix

Ecrit par Stéphane Bret , le Vendredi, 10 Juillet 2015. , dans Folio (Gallimard), Les Livres, Critiques, La Une Livres, Biographie, Histoire

Che Guevara, mai 2015, 368 pages, 9 € . Ecrivain(s): Alain Foix Edition: Folio (Gallimard)

 

Il est toujours malaisé d’évoquer la vie de l’une des nombreuses icônes du XXe siècle. Che Guevara, de son nom complet Ernesto Guevara de la Serna, en est une. Ses portraits figurent parmi les plus célèbres du monde et ce personnage a largement contribué à populariser la légende des guérilleros sud-américains. Dans le cours de sa vie, brève mais riche et remplie d’événements nombreux, des composantes semblent avoir joué un rôle décisif et influencé le cours de sa vie : son voyage en Amérique latine effectué avec son ami Alberto Granados en 1952. Ils découvrent sur une vieille motocyclette usagée la misère de ce continent, ses injustices, les terribles problèmes de santé auxquels le Che, médecin de formation, est très sensible. C’est une révélation, la mise en évidence de l’existence d’une injustice concrète, donnée, dont Ernesto avait pris connaissance, mais d’une manière théorique. C’est un voyage initiatique, mais aussi une réponse à ce qui va occuper sa vie entière : l’établissement d’une justice sociale, d’une espèce d’impératif catégorique révolutionnaire, qui va l’inciter à l’exemplarité, mais aussi parfois à la dureté et à l’exercice d’une impitoyable répression, notamment lorsqu’il doit fusiller, en plein maquis, des traîtres ou des révolutionnaires trop tièdes, ou les faire fusiller par ses compagnons d’armes pour que tout le monde ait les mains sales…