Identification

Zulma

Zulma est une maison d'édition principalement dédiée à la littérature contemporaine, française et internationale, fondée en 1991 par Laure Leroy et Serge Safran.


C'est un poème de Tristan Corbière qui a donné à Zulma son nom, et a présidé également à la naissance de ses premières collections, dont les noms étaient issus de poèmes des Amours jaunes.

Zulma est diffusé par Le Seuil et distribué par Volumen.

 

( Source Wikipédia)


L’étoile Absinthe, Jacques Stephen Alexis (2ème critique)

Ecrit par Marc Ossorguine , le Vendredi, 25 Août 2017. , dans Zulma, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman

L’étoile Absinthe, février 2017, 157 pages, 17,50 € . Ecrivain(s): Jacques Stephen Alexis Edition: Zulma


« Pour moi, être romancier

c’est plus que faire de l’art,

c’est donner un sens à sa vie ».

(Jacques Stephen Alexis)

 

Sans doute L’étoile Absinthe n’est-elle pas la meilleure entrée dans le monde de Jacques Stephen Alexis, même si l’œuvre a pris une dimension de mythe, laissée inachevée par son auteur assassiné à 39 ans, en 1961 (fort probablement par les hommes de main à la solde des Duvalier). C’est que l’homme était de ceux pour qui l’œuvre littéraire allait de pair avec l’engagement social et politique. Avec Gérald Bloncourt, il fut l’un des fondateurs du journal La Ruche et l’un des principaux acteurs des « Cinq Glorieuses » de 1946, des journées de révolte qui firent tomber le gouvernement en place. Une vie militante qui l’a mené souvent loin de son île et l’a amené à de singulières rencontres : André Breton, Mao, Khrouchtchev, Hô Chi Min, Che Guevara…

Dans l’épaisseur de la chair, Jean-Marie Blas de Roblès

Ecrit par Sylvie Ferrando , le Mercredi, 23 Août 2017. , dans Zulma, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman, La rentrée littéraire

Dans l’épaisseur de la chair, août 2017, 384 pages, 20 € . Ecrivain(s): Jean-Marie Blas de Roblès Edition: Zulma

 

Dans l’épaisseur de la chair est le magnifique hommage d’un fils à son père, un roman passionnant, brillant, parfois drôle, qui interroge l’Histoire autant que la fiction, dans un jeu de miroir et de mémoire.

C’est un texte qui fraye avec l’histoire familiale et l’Histoire de l’Algérie française, un texte qui soulève un pan du mystère de l’identité pied-noir, terme qui désigne les Français d’origine européeenne installés en Algérie française depuis 1930 jusqu’à l’indépendance de juillet 1962.

Ces allers et retours entre le temps du fils, Thomas, et le temps du père, Manuel Cortes, fils de Juan et petit-fils de Francisco, Espagnol émigré à Sidi-Bel-Abbès, devenu chirurgien puis médecin, prennent place alors que le père est âgé de 93 ans au moment de l’écriture et non loin du seuil de la mort.

Monsieur Han, Hwang Sok-Yong

Ecrit par Patryck Froissart , le Lundi, 27 Mars 2017. , dans Zulma, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Asie, Roman

Monsieur Han, octobre 2016, trad. coréen Choi Mikyung, Jean-Noël Juttet, 133 pages, 8,95 € . Ecrivain(s): Hwang Sok-Yong Edition: Zulma

Roman du déchirement d’un pays, la Corée, et de la déchirure pour la plupart des Coréens, exprimés par le cours de l’histoire chaotique d’un homme que le tsunami de l’Histoire du monde emporte dans ses lames dévastatrices.

Le roman commence par le portrait d’un vieil homme solitaire, Monsieur Han, pauvre et peu communicatif, employé comme croque-mort subalterne dans une petite entreprise de pompes funèbres, locataire d’une chambre misérable dans un immeuble délabré d’un quartier défavorisé d’une ville de Corée du Sud au début des années soixante-dix, soit près de vingt ans après la signature de l’armistice de Panmunjeom en 1953.

Atmosphère sombre de roman réaliste (on pense irrésistiblement à la maison Vauquer et au Père Goriot), voisins d’immeuble tantôt méprisants, tantôt hostiles, tantôt charitables, tous à l’affût de la vacance prévisible et souhaitée de la chambre sordide occupée par Monsieur Han et ardemment convoitée par les résidents obligés, en conséquence de la crise du logement qui a suivi la signature de l’armistice entre les deux Corées et l’afflux de réfugiés du Nord vers le Sud, de vivre entassés les uns sur les autres dans une promiscuité difficile à supporter.

L’étoile Absinthe, Jacques Stephen Alexis

Ecrit par Marie-Josée Desvignes , le Samedi, 18 Mars 2017. , dans Zulma, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman

L’étoile Absinthe, février 2017, 160 pages, 17,50 € . Ecrivain(s): Jacques Stephen Alexis Edition: Zulma

 

Dans ce roman inédit, demeuré incomplet, où manquent quelques mots dans la première page, qui ne comprend que trois chapitres, et enfin disponible, on retrouve l’héroïne brûlante de l’Espace d’un cillement, Niña Estrellita, dans la deuxième partie de sa vie, après avoir quitté son grand amour El Caucho, le magnifique géant courageux défenseur des plus déshérités du roman-poème des cinq sens du chef-d’œuvre de Jacques Stephen Alexis. La revoilà donc dans une fugue solitaire ou plutôt un retour à elle-même, en femme téméraire bien décidée à vivre et à exister par elle-même « petite pelote d’électricité vivante », « Eglantine retrouvée qu’une dérobade – fuite et refuite –, qu’une panique d’amour fait brasiller, éblouie, chaleureuse, vers un ailleurs dont elle attend de grandes eaux purificatrices ».

Sa rencontre avec Célie va l’entraîner dans une aventure en haute mer sur le voilier le « Dieu-Premier » où elle sera mise au défi des vents et de la tempête, une tempête dont la violence des éléments n’est pas sans rappeler celle du régime Duvalier. Une violence jusque dans la langue d’une beauté fulgurante comme peut l’être la littérature caribéenne, une langue brassée d’apocalypse où s’entrechoquent les images, les sens, où tout est amplifié, démesuré.

Premières neiges sur Pondichéry, Hubert Haddad (2ème critique)

Ecrit par Sylvie Ferrando , le Lundi, 27 Février 2017. , dans Zulma, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman

Premières neiges sur Pondichéry, janvier 2017, 192 pages, 17,50 € . Ecrivain(s): Hubert Haddad Edition: Zulma

 

Le récent livre de Hubert Haddad est un hymne à l’amour, dans chacune des formes qu’il peut prendre dans cette vie et sur cette terre.

C’est d’abord l’amour porté à une ville : Si je t’oublie Jérusalem est inscrit en lettres blanches sur le bandeau rouge de la couverture de l’ouvrage, comme un leitmotiv subliminal. Jérusalem considérée comme un paradis perdu, en quelque sorte retrouvé au cours d’un voyage en Inde, de Pondichéry à Chennai. L’Inde comme refuge, « destination privilégiée des jeunes refuzniks de Jaffa et de tel-Aviv ».

Hochéa Meintzel, violoniste virtuose maintenant âgé, a échappé par miracle, avec sa fille adoptive Samra, à un attentat à Jérusalem ; il s’agit d’un drame qui a eu lieu il y a vingt-sept ans et qui l’a marqué à vie.

« Chez nous, au Kerala – lui raconta Naudi-Naudi un jour de verve –, les juifs ont été accueillis à bras ouverts par les rajahs, voici des siècles. […] Les juifs se sont si bien intégrés à la société indienne qu’ils ont adopté ses festivités petit à petit, sa cuisine, ses modes vestimentaires, et même ses castes, Blancs et Noirs bien séparés, les Pardesi et les Malabari ! »