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Héloïse D'Ormesson

Héloïse Le Fèvre d'Ormesson, née le 10 octobre 1962, est éditrice et a donné son nom à sa maison d'édition.

Elle est la fille de Jean d'Ormesson.

 


La désobéissance d'Andreas Kuppler, Michel Goujon

Ecrit par Stéphane Bret , le Mardi, 26 Février 2013. , dans Héloïse D'Ormesson, Les Livres, Recensions, La Une Livres, Roman

La désobéissance d’Andreas Kuppler, février 2013, 205 p. 18 € . Ecrivain(s): Michel Goujon Edition: Héloïse D'Ormesson

 

Comment la terreur issue d’une idéologie totalitaire telle que le nazisme s’implante-t-elle parmi les individus ? Par leurs silences et par la peur. Ce sont les thèmes majeurs abordés dans le roman de Michel Goujon La désobéissance d’Andreas Kuppler.

Andreas Kuppler est chroniqueur sportif dans un grand journal berlinois dirigé par Ralph Becker, patron de presse compétent, nazi militant et convaincu des bienfaits du régime. Il couvre en 1936 les Jeux Olympiques d’hiver de Garmisch-Partenkirchen, station de sports d’hiver à la mode en Allemagne. Il y trouve l’occasion de réfléchir sur l’état du couple qu’il forme avec Magdalena, femme conservatrice, réactionnaire et n’ayant pour seul but que la maternité, l’accroissement de la population du Reich, voulue par le Führer.

Andreas rencontre dans l’hôtel où il séjourne des journalistes américains. Ces contacts lui permettent de s’aérer l’esprit, de s’affranchir, même fugitivement, de la chape de plomb que fait peser le régime sur la vie culturelle allemande. Un soir, sur la piste de danse du bar de l’hôtel, il succombe aux charmes d’une jeune femme, Susanna Rosenberg, dont il apprendra plus tard le rôle actif dans l’aide à l’émigration des opposants allemands au nazisme…

Le contenu du silence, Lucia Etxebarria

Ecrit par Guy Donikian , le Vendredi, 06 Juillet 2012. , dans Héloïse D'Ormesson, Les Livres, Recensions, La Une Livres, Roman

Le contenu du silence, juin 2012, 400 pages, 23 € . Ecrivain(s): Lucia Etxebarria Edition: Héloïse D'Ormesson

Gabriel vit à Londres. Sa vie semble toute tracée, puisqu’il a un bon job, et puisqu’il doit épouser Patricia, deux paramètres qui lui permettent de ne pas se poser les questions dérangeantes qu’un passé tourmenté ne peut que lui imposer. Mais cette vie volontairement étriquée va basculer quand Gabriel apprend que sa sœur, Cordelia, dont il n’a pas de nouvelles depuis dix ans, serait l’une des victimes d’un suicide collectif de la secte « Thule Solaris » à Ténérife. « Après dix années d’espoirs maladroits et obstinés, qui lui faisaient guetter en vain un coup de téléphone ou chercher dans la boîte une lettre jamais écrite, après dix années passées à chercher son visage à chaque fois qu’il retournait à Edimbourg », ainsi s’exprime-t-il quand il se remémore la longue absence de sa sœur.

Il quitte donc Londres et Patricia, sa fiancée, pour élucider ce qui s’est réellement passé. Commence alors une enquête qu’il va mener avec Héléna, l’amie de sa sœur. Et là, la rencontre sera déterminante pour lui. Héléna sera celle qui va lui permettre de mieux comprendre ce que fut la vie de sa sœur volontairement exilée sur l’île, mais aussi celle par qui la remise en question de sa vie professionnelle et amoureuse devient possible, celle grâce à qui il sera capable de mettre des mots sur ce qu’il tenait inconsciemment dans le flou :

Une année à Venise, Lauren Elkin

Ecrit par Anne Morin , le Dimanche, 29 Avril 2012. , dans Héloïse D'Ormesson, Les Livres, Recensions, La Une Livres, USA, Roman

Une année à Venise, Avril 2012, trad. USA par Jean Lineker, 334 p. 22 € . Ecrivain(s): Lauren Elkin Edition: Héloïse D'Ormesson

Oscillant entre la terre ferme et l’eau, entre la certitude, les certitudes, une vie toute tracée où n’affleurent même pas les questions, et l’incertitude, les questions sans réponse, le flottement. Entre Charles, son fiancé éditeur américain de l’upper middle class, et Marco, le batelier vénitien qui s’invente une histoire de vengeance, fuyant avenir et passé, Catherine hésite, Catherine balance : « je suis allée à Venise parce que Venise est un libro d’ore. Un livre d’heures. Un livre doré » (p.14).

Au fond d’elle-même, en quête d’elle-même, des failles s’ouvrent, profondes, où elle s’interroge. D’un côté, New York, le nouveau monde, engoncé dans un monolithisme étouffant, de l’autre Venise, l’ancien monde, berceau flottant, épave ? Les deux, peut-être, où passé et avenir se rejoignent, se joignent et se distendent, se distancient.

Doctorante, Catherine s’interroge sur ses racines. Dans une ville qui prend pied sur l’eau, elle ne choisit pas par hasard pour aimer y vivre, le seul quartier ferme : le Dorsoduro. Par l’eau – et Marco servira de passeur –, Catherine et Neva, une Croate en quête de la scuola segreta de ses ancêtres, ré-inventeront une très ancienne synagogue entre immersion et émersion aux magnifiques mosaïques : « Je savais que c’était à Venise, et dans un endroit improbable » dira Neva (p.136).

Effets secondaires probables, Augusten Burroughs

Ecrit par Anne Morin , le Mercredi, 22 Février 2012. , dans Héloïse D'Ormesson, Les Livres, Recensions, La Une Livres, USA, Nouvelles

Effets secondaires probables, Nouvelles traduites de l’anglais (USA) par Samuel Sfez, sortie le 23 Février 2012, 334 p. 22 € . Ecrivain(s): Augusten Burroughs Edition: Héloïse D'Ormesson

Délirant, peu souvent méchant, grinçant, le ton acéré d’Augusten Burroughs, révélateur. A travers un prisme déformant, un kaléidoscope de sentiments, de pensées infuses, changeant mais mettant à chaque fois l’accent sur une malformation, un travers, une anomalie, le génome d’une certaine Amérique, valant d’autant que la révélation émane d’un Américain et non du regard (souvent) critique d’un étranger. Un regard qui s’en prend, d’abord, dès l’abord, à soi-même, exagéré et caustique :

– La consommation, (p.29) « Nous – les Américains – ne voulons que des produits fabriqués en laboratoire, testés sur des femmes et des animaux, puis emballés dans du plastique et estampillés à l’image du dernier film de Disney ».

– La course au dédommagement, (p.98) « Rien n’impressionne plus les personnes – ni la gloire, ni un diplôme dans une université de l’Ivy League – qu’une grosse compensation financière à la suite d’un problème médical ».

– Les mauvaises habitudes alimentaires, (p.256) « Alors comme ça, ces enfoirés de Crocker Farms pouvaient manger des frites et des Big Mac tous les jours ? – à la cantine scolaire – Tandis que nous avions des pizzas plates au goût sucré, encore congelées au milieu ».

La symétrie ou les maths au clair de lune, Marcus du Sautoy

Ecrit par Christophe Gueppe , le Lundi, 13 Février 2012. , dans Héloïse D'Ormesson, Les Livres, Critiques, Essais, La Une Livres

Symétrie, ou les maths au clair de lune, Essai traduit de l’anglais par Raymond Clarinard, 528 p. 26 € . Ecrivain(s): Marcus du Sautoy Edition: Héloïse D'Ormesson

 

Comment devient-on mathématicien ? Et qu’est-ce que c’est que les mathématiques ? S’agit-il d’une succession de nombres sans fin, de calculs fastidieux et de symboles abstraits et incompréhensibles, accessibles aux seuls initiés ? Ce sont à ces questions que répond l’auteur, professeur de mathématiques à Oxford, dans un langage d’une clarté limpide qui est un modèle de pédagogie. Car il ne se contente pas de nous faire comprendre un pan du monde mathématique, mais il nous le fait aussi aimer. Il nous fait rentrer dans la subjectivité du chercheur, qui va à la rencontre des mystères de la nature. Lui qui initialement s’est essayé à l’apprentissage des langues, a été rebuté par leur caractère aléatoire et arbitraire, et il a très vite compris qu’elles ne pourraient satisfaire son désir de logique et de sens. Seule, la rencontre fortuite, mais pour laquelle il a su se rendre disponible, d’un professeur de mathématiques, lui a fait comprendre que celles-ci étaient aussi un langage, porteur de significations.