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Gallimard

Les éditions Gallimard, appelées jusqu’en 1919 les éditions de la Nouvelle Revue française et jusqu’en 1961 la librairie Gallimard, sont ungroupe d'édition français. La maison d'édition a été fondée par Gaston Gallimard en 1911. Le groupe Gallimard est actuellement dirigé par Antoine Gallimard. Considérée comme l'une des plus importantes et influentes maisons d'édition en France, notamment pour la littérature du xxe siècle et contemporaine, Gallimard possède en 2011 un catalogue constitué de 35 prix Goncourt, 36 écrivains ayant reçu le prix Nobel de littérature, et 10 écrivains récompensés du prix Pulitzer.


Quand s’arrêtent les larmes, Jean-Noël Pancrazi (par Philippe Leuckx)

Ecrit par Philippe Leuckx , le Mardi, 29 Avril 2025. , dans Gallimard, Les Livres, Recensions, La Une Livres, Récits

Quand s’arrêtent les larmes, Jean-Noël Pancrazi, Gallimard, Coll. Blanche ? mars 2025, 128 pages, 17 € Edition: Gallimard

 

Fidèle comme Bianciotti et de Ceccatty à une littérature de compassion, le romancier des Quartiers d’hiver renouvelle ici, en une prose très composée, proustienne, le miracle des récits attentifs aux siens. Jadis, ce fut pour rendre hommage à « Madame Arnoul » ou à sa mère « Renée Camps » ou encore à son éditrice si tôt disparue. Aujourd’hui, c’est à Isabelle, sa sœur, soignée pour un cancer que tout un livre est consacré.

C’est l’occasion pour lui de restituer les moments passés durant l’enfance algérienne avant l’exil pour la France et la région de Perpignan.

Des pans d’un passé très riche en souvenirs qui se mêlent à un présent préoccupant, où la maladie tient la plus grande place.

Lui-même, plusieurs années plus tôt, a été gravement malade et hospitalisé à Cognacq-Jay.

Textes retrouvés, Essais, portraits, articles, conférences, Jorge Luis Borges (par Gilles Banderier)

Ecrit par Gilles Banderier , le Lundi, 28 Avril 2025. , dans Gallimard, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Amérique Latine, Anthologie

Textes retrouvés, Essais, portraits, articles, conférences, Jorge Luis Borges, Gallimard Du monde entier, décembre 2024, trad. espagnol (Argentine) Silvia Baron Supervielle, Gersende Camenen, 354 pages, 23,50 € Edition: Gallimard

 

Les nombreux et fervents amateurs de Borges savent tous que les deux volumes d’Œuvres complètes qui furent publiés à la Bibliothèque de la Pléiade ne méritaient pas leur titre. Ils furent le résultat d’une sélection opérée par Borges lui-même, trop heureux de « coudoyer » Montaigne dans la prestigieuse collection française.

Malgré sa cécité (ou à cause d’elle ?), Borges a beaucoup lu, conversé, écrit et dicté. Combien il est paradoxal que l’art si français de la conversation lettrée et familière ait connu cette reviviscence à l’autre bout du monde… Mais Borges déclarait que par une autre étrangeté, l’écrivain jugé comme le plus représentatif d’un pays – Shakespeare pour le Royaume-Uni, Dante pour l’Italie, Goethe pour l’Allemagne, … – était celui qui correspondait le moins à son caractère national.

Personne ne quitte Palo Alto, Yaniv Iczkovits (par Anne Morin)

Ecrit par Anne Morin , le Mardi, 18 Mars 2025. , dans Gallimard, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman, En Vitrine, Israël, Cette semaine

Personne ne quitte Palo Alto, Yaniv Iczkovits, Gallimard, Coll. Du monde entier, mars 2025, trad. hébreu, Laurence Sendrowicz, 491 pages, 25 € Edition: Gallimard

 

Une histoire d’amour et de haine, une histoire étendue sur trente ans, sur ce qui a été fait, ce qu’il aurait fallu faire/ne pas faire, ce qu’il reste à faire, une histoire de temps écoulé, éculé.

Le titre de chacun des quatre chapitres au fil tenu par le temps ne révèle rien de leur substance.

On se retrouve au cœur d’une scène d’épouvante et de farce, une sorte de bizutage au cœur d’un laboratoire d’anatomie : d’où viennent les deux cadavres en trop ? Iris, policière en instance de divorce dont on évalue les capacités parentales, est envoyée sur les lieux.

Dix ans plus tard, un personnage à peine esquissé précédemment est identifié au sein de cette même salle de dissection et s’éclipse au moment d’ouvrir le thorax d’un des cadavres. C’est, en effet, une histoire de cœur : Idan a reconnu à ses mains Tobayas, un poète arabe vivant dans une maison ouverte, dans un ancien quartier misérable de Haïfa, qui l’avait abrité et dont lui-même disait qu’il n’avait pas de cœur.-

Nos insomnies, Clothilde Salelles (par Yasmina Mahdi)

Ecrit par Yasmina Mahdi , le Vendredi, 21 Février 2025. , dans Gallimard, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman

Nos insomnies, Clothilde Salelles, Gallimard, Coll. L’arbalète, janvier 2025, 256 pages, 20,50 € Edition: Gallimard

 

Si chacun d’entre nous est incommunicable en proportion de sa richesse affective, il ne peut tourner cet obstacle que par la ruse d’une évocation (Huyghe, Dialog. avec visible, 1955)

Agrypnie

Une petite fille, dont la famille vit au sein d’« un quartier presque désert, entouré de champs et de hameaux, avec au loin des habitants qui se fondaient dans une colline, et de l’autre côté de la colline, la ville la plus proche », parle à la première personne et soliloque. Elle utilise l’imparfait, tout comme la vie de cette famille est imparfaite, révélant au fur et à mesure de douloureux inconforts. Oui, quelque chose de cauchemardesque plane dans cet univers parental. Nos insomnies est le premier roman de Clothilde Salelles (docteure en sociologie, ancienne élève de l’École Normale Supérieure de Lyon, chercheuse en Science politique au sein de l’Université d’Anvers).

Lorraine brûle, Jeanne Rivière (par Guy Donikian)

Ecrit par Guy Donikian , le Mercredi, 05 Février 2025. , dans Gallimard, Les Livres, Recensions, La Une Livres, Roman

Lorraine brûle, Jeanne Rivière, Gallimard, Coll. Sygne, janvier 2025, 182 pages, 19 € Edition: Gallimard

 

Comment être au monde autrement, comment éviter le piège du conformisme rassurant mais ennuyeux ? Ce sont ces questions auxquelles tente de répondre l’auteure dans ce roman qui met en scène une narratrice qui semble toujours au bord du gouffre, sans cesse en quête d’un sens qui tarde à se faire jour, une quête perpétuelle pour échapper au pire, le piège du quotidien, du couple, de la famille…

Nous sommes, comme le titre le suggère, en Lorraine. La narratrice y vit, et la décrit d’une façon qui laisse peu de place au doute : « Metz ici Metz. On aime le crade. On érige le trash en esthétique. La turpitude est notre maison mère. On se pose des lapins, on se ment, on prend de la drogue en cachette. On fait des fanzines avec des emballages de boîtes de méthadone, on met en scène des cures de désintox. On a la gueule de bois rien qu’en passant devant un bar. On flirte un peu trop avec la mort ».