Dans Soleil patient, Gabrielle Althen nous invite à vivre autrement le vent, les forêts : ce bal. « Le vent venait à moi / Lissant les arbres / Et me donnant raison ». « Amulette à mon cœur / Oiseau précis de ma sécurité / Dans le bal admirable du vent / J’ai visité le monde ». « [C]’est grand bal parmi les jeunes arbres ». L’auteure nous invite à vivre autrement cette nudité : « Au travers du sous-bois / Les anges vont sans perles ».
Et si l’effroi est chevillé au cœur, en ces temps – eau démesurément troublée –, y compris lorsque l’on déambule avec ses souvenirs, avec ses souvenirs d’avant les souvenirs, parmi les chênes, parmi les hêtres, parmi les bouleaux, parmi les châtaigniers, parmi les charmes, et les pins, et les sapins, et les saules, et les épicéas (« Pourquoi l’effroi va-t-il au bois ? »), rejoindre la mer, rejoindre ce bleu, vivant psaume : « [l]e monde commence ici avec son air de tissu bleu » ; « [l]e bleu habite sur la terre ».