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Le Cherche-Midi

Le Cherche midi éditeur (ou Le Cherche midi) est une maison d'édition française fondée en 1978 par Philippe Héraclès et Jean Orizet, dans une librairie de la rue du Cherche-Midi, à Paris.

Sa production est axée sur un choix précis de thématiques : documents, littérature française et étrangère, poésie, humour, livres pratiques et beaux livres.

En 2005, la maison d'édition comptait 27 salariés, 10 directeurs de collection, des collaborateurs extérieurs et un rythme de publication de 120 titres par an ; elle fut rachetée en avril par le groupe d'édition Editis puis en 2008 par le groupe Planeta.

En 1991, avec le concours de la société Schering et sous le Haut patronage du Ministère de l'Agriculture, le Cherche midi a créé le prix littéraire sur manuscrits Olivier de Serres. En 2005, et dans le même esprit, est lancé le prix Terra, du nom de la collection créée en 1991, destiné à récompenser les meilleurs ouvrages inédits traitant « de l'agriculture, de l'alimentation et des territoires ».

 


Mon Amérique, Jim Fergus

Ecrit par Léon-Marc Levy , le Jeudi, 10 Octobre 2013. , dans Le Cherche-Midi, Les Livres, Critiques, La Une Livres, USA, Récits, La rentrée littéraire

Mon Amérique( Nature writing), trad. (USA) Nicolas de Toldi, septembre 2013, 300 p. 20 € . Ecrivain(s): Jim Fergus Edition: Le Cherche-Midi

Jim Fergus s’inscrit dans les figures de la grande littérature américaine. Passionné de nature, de chasse, de pêche, il est dans la lignée prestigieuse du Montana avec ses amis Jim Harrison et Rick Bass. Ce dernier est d’ailleurs un des personnages de ce livre puisqu’il partage avec l’auteur des journées de chasse aux oiseaux. Ce livre est un journal de chasseur, de pêcheur, constitué de petites nouvelles qui sont autant d’histoires dont raffolent, on le sait, ceux qui pratiquent ces activités.

Histoires d’hommes (les femmes sont très rares ici), de chiens, d’animaux sauvages, Fergus distille ses souvenirs comme un hymne à la nature, aux grands espaces américains, aux amitiés éternelles.

A la manière des romantiques, Fergus ne regarde pas la nature comme objet en soi mais comme jouissance pour soi. Il en attend un retour, la contemplation ne lui suffit pas et en cela il rejoint une tradition rousseauiste. Rick Bass, dans la préface qu’il offre à son ami, ne s’y trompe pas :

 

« L’important n’est pas le paysage, mais l’homme et ce qu’il ressent. Et Jim est un homme intensément amoureux de la vie. »

Pour en finir avec l'espèce humaine, et les Français en particulier, Pierre Drachline

Ecrit par Sophie Galabru , le Mercredi, 02 Octobre 2013. , dans Le Cherche-Midi, Les Livres, Critiques, Essais, La Une Livres, La rentrée littéraire

Pour en finir avec l'espèce humaine, et les Français en particulier, septembre 2013. 177 p. 15 € . Ecrivain(s): Pierre Drachline Edition: Le Cherche-Midi

 

Dans ce livre de Pierre Drachline nous découvrons comme un nouveau Discours de la servitude volontaire, mais depuis le monstre froid de l'Etat a bien grandi et c'est un mal tentaculaire et omnipotent qui nous enserre dans le renoncement de nous-mêmes. Comme La Boétie, Pierre Drachline constate ahuri la force d'inertie des hommes, l'auto-conformation à l'ordre, ce vice de la servilité. Mais point de généalogie de la lâcheté, de simples coups de pinceaux pour tirer le portrait de la médiocrité humaine. La voix tonitruante, l'auteur se déchaîne contre ces abonnés absents du monde, incapables de passions et de désordre, ces nouveaux morts-vivants entre lesquels il passe avec aversion et refus. Il fait partie de ces rares qui conservent le souvenir de leurs droits naturels et sont indomptables. Il y a alors étalé le plus crument possible le dégoût des autres, sauf de quelques rares amis. Mais le misanthrope est son premier poison, tant il est plus aisé de se fondre dans la masse que de la fuir, "il faudrait pouvoir se perdre de vue. Un rêve d'aveugle." Pourtant, nulle envie de plaire, plutôt celle de déplaire comme il le prétend dans ce livre.

Zazen, Vanessa Veselka

Ecrit par Yann Suty , le Samedi, 11 Mai 2013. , dans Le Cherche-Midi, Les Livres, Recensions, La Une Livres, USA, Roman

Zazen, trad. (USA) Anne-Sylvie Hommassel, (2011, 2013 pour la traduction française), 340 pages, 19,50 € . Ecrivain(s): Vanessa Veselka Edition: Le Cherche-Midi

 

Dans une Amérique parallèle.

Della vit dans le grenier de la maison de son frère, Credence, et de sa femme, Annette, enceinte de jumeaux. Au mur, elle a scotché des photos d’immolation trouvées sur Internet. C’est une de ses petites lubies. Quand il a vu les images, son frère lui a conseillé de faire du yoga.

Della travaille dans le restaurant végétalien Si on chantait, mais il ne fait pas non plus mauvais accueil aux clients qui aiment la viande. De temps à autre, elle trouve des rats agonisants qui ont ingurgité le poison laissé par son patron. Un cimetière leur est dédié.

Avant d’être serveuse, Della a étudié la paléontologie des invertébrés. Elle ne voit plus à quoi ça lui sert maintenant.

Elle aime dormir. Elle aime aussi le bruit des mûres qu’on écrase.

Juliette ou le chemin des immortelles, Tristan Cabral

Ecrit par Michel Host , le Mardi, 23 Avril 2013. , dans Le Cherche-Midi, Les Livres, Recensions, La Une Livres, Récits

Juliette ou le chemin des immortelles, Couverture Laetitia Queste, janvier 2013, 108 p. 13 € . Ecrivain(s): Tristan Cabral Edition: Le Cherche-Midi

 

Une lecture est une aventure personnelle, sinon « à quoi bon ? »

Michel Host

 

Sur la couverture de ce récit, une photo que l’on reconnaît pour l’avoir déjà vue à l’occasion d’articles et de livres sur l’Épuration. Elle fut prise à Montélimar, dans la Drôme, le 29 août 1944. Photo émouvante, attristante, cruelle, et d’une certaine façon répugnante. Une jeune femme belle, élégante en sa robe d’été, et qui durant l’Occupation « fréquenta » des soldats allemands, est tondue en pleine rue. C’est son châtiment : humiliation publique, défiguration. Certes, ailleurs peut-être on l’eût massacrée. Répugnante pourtant cette vision de mains expertes – des mains de coiffeur, semble-t-il –, s’activant sur la tête de cette femme, une autre main lui tenant le menton levé…

La tragédie d'Arthur, Arthur Phillips

Ecrit par Léon-Marc Levy , le Jeudi, 21 Février 2013. , dans Le Cherche-Midi, Les Livres, Recensions, La Une Livres, USA, Roman

La tragédie d’Arthur, traduit de l'anglais (USA) par Bernard Hoepffner, janvier 2013, 617 p. 22 € . Ecrivain(s): Arthur Phillips Edition: Le Cherche-Midi

 

On sort de la lecture de ce livre avec le sentiment d’avoir passé des heures dans un labyrinthe et de n’être pas sûr du tout d’en être vraiment sorti ! La sortie utilisée est-elle la bonne, la vraie, une illusion ? Car tout ce livre a pour thème le faux. « F for fake » titrait Orson Welles dans le film qu’il dédiait à un grand faussaire pictural, Elmyr. Et ce film avait pour titre français « vérités et mensonges » qui conviendrait fort bien à cette variation sur le thème du faux littéraire.

Pour commencer qui a écrit quoi ? Ce livre est signé bien sûr par Arthur Phillips. Mais pas que. L’autre auteur s’appelle William … Shakespeare. Plus de cent pages placées à la fin du livre sont constituées de la publication d’un inédit du Barde : la tragédie d’Arthur. Vous avez bien lu, un inédit de Shakespeare. D’où vient cet OLNI (Objet Littéraire Non Identifié) ?

C’est là le propos central de ce livre : Arthur Phillips nous raconte qu’il fut affublé d’un père improbable. Passionné de Shakespeare, il voulut transmettre dès leur enfance sa passion à ses enfants. Et ça marche plutôt bien pour la sœur d’Arthur, Dana, qui devient une fan et une spécialiste du Barde. Moins bien pour Arthur … jugez-en :