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L'Âge d'Homme

L'Âge d'Homme est une maison d'édition fondée en 1966 à Lausanne par l'éditeur d'origine yougoslave Vladimir Dimitrijevic. Son siège est aujourd'hui situé à Paris.

D'abord connue pour sa diffusion d'auteurs slaves grâce à la collection « Classiques slaves », l'Âge d'Homme diversifie sa ligne éditoriale avec le temps, publiant des revues, des travaux universitaires, des ouvrages de fiction et plusieurs auteurs suisses dont Charles-Ferdinand RamuzLéon SavaryGaston Cherpillod et Charles-Albert Cingria ou français dont Pierre Gripari et Alain Paucard.

Des années 1960 à 1980, L'Âge d'Homme était l'un des principaux éditeurs francophones d'écrivains dissidents soviétiques, avec des auteurs comme Alexandre Zinoviev.

Durant les guerres civiles en Yougoslavie, la maison d'édition publie plusieurs ouvrages soutenant la Serbie.

L'Âge d'Homme publie de nombreux essais consacrés à des thèmes politiques, historiques, culturels ou philosophiques d'auteurs en général très à droite comme Alain de BenoistPierre Marie GalloisFreddy BuacheÉric WernerIbn Warraq ou Alexandre Del Valle. Mais il a aussi publié plusieurs volumes d'Octave Mirbeau : trois tomes de saCorrespondance générale, ses Combats littérairesL'Abbé Jules et Sébastien Roch, ainsi que le monumental Dictionnaire Octave Mirbeau.

La maison d'édition s'est également engagée dans la défense de poètes tels que Lucien Noullez, Ferenc Rákóczy ou Monique Laederach.

En 2007, la maison d'édition comptait environ 3 000 titres à son actif.


Le Temps et le fleuve, Thomas Wolfe (par Yann Suty)

Ecrit par Yann Suty , le Vendredi, 10 Juillet 2020. , dans L'Âge d'Homme, Les Livres, Critiques, La Une Livres, USA, Roman

Le Temps et le fleuve (1935), trad. USA Camille Laurent, 782 pages . Ecrivain(s): Thomas Wolfe Edition: L'Âge d'Homme

 

Ce livre est un fleuve, un fleuve en crue qui déborde de partout. Pendant près de 800 pages, son cours ne s’interrompt jamais et la pression du courant ne se relâche pas sur le lecteur. Thomas Wolfe donne l’impression que c’est lui-même qui n’est pas capable d’endiguer le flot de mots qui le submerge. Et pourtant quelle maîtrise. Il déverse des longues phrases, comme s’il voulait rendre compte du réel dans ses moindres détails. Chaque rencontre avec un personnage est le prétexte à dresser un portrait qui s’étend sur trois, quatre, cinq pages, voire plus. Et quels personnages ! A l’instar de ce père tailleur de pierres atteint d’un cancer, mais qui ne meurt pas, ou du truculent oncle, un prédicateur, qui est aussi érudit qu’il a l’air fou.

Tous les lieux sont décrits avec minutie, comme s’il fallait les assécher, qu’il n’existe plus aucune autre possibilité de les saisir. On en fait un tour si complet qu’il ne reste plus rien à dire. On sait tout, on visualise tout, sous tous les angles possibles. De même, une conversation peut s’étendre sur des pages et des pages, comme s’il fallait rapporter tout ce qui a été échangé.

Eloge des fantômes, Portraits, Jean-Michel Olivier (par Philippe Chauché)

Ecrit par Philippe Chauché , le Vendredi, 06 Décembre 2019. , dans L'Âge d'Homme, Les Livres, Critiques, Essais, La Une Livres

Eloge des fantômes, Portraits, Jean-Michel Olivier, octobre 2019, 200 pages, 22 € Edition: L'Âge d'Homme

 

« Pour un écrivain, Paris est peuplé de fantômes. Des fantômes familiers, silencieux, bienveillants. Nous sommes dans l’ancien hôtel particulier de Beaumarchais, où l’écrivain, musicien, homme d’affaires, mais aussi marchand d’armes et espion, aimait se réfugier quand les fâcheux le harcelaient » (Simone Gallimard).

Eloge des fantômes est un merveilleux livre, habité de fantômes admirés, rendus à la vie par la plume miraculeuse de Jean-Michel Olivier. Des portraits d’écrivains, de penseurs, d’éditeurs, de graveurs que l’auteur a croisés, longuement ou furtivement, et admirés. Des artistes devenus des amis d’un temps passé, des complices en lettres, et en art éphémère, dont il a partagé des instants de complicité, de travail, qu’il décrit comme l’on décrit un miracle, une visite, un éblouissement, mais aussi une profonde tristesse lorsqu’il apprend leur disparition.

La petite galère, Sacha Desprès

Ecrit par Patryck Froissart , le Mercredi, 18 Janvier 2017. , dans L'Âge d'Homme, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman

La petite galère, 195 pages, 16 € . Ecrivain(s): Sacha Desprès Edition: L'Âge d'Homme

 

Laura, dite Lo, lycéenne, vit avec sa grande sœur Marie, dite La Jolie, depuis qu’à l’âge de treize ans elle a assisté en direct à la tragédie du suicide de leur mère, Caroline. Elle voit rarement son père, divorcé avant le drame.

Marie est une jeune femme de mœurs très libres, anti-conventionnelles, qui joue sans scrupule de son exceptionnelle beauté.

Marie.

La Jolie.

Cette fille, c’est Frida, Judith, Ophelia. Réunies dans un seul et même tableau. Une bande dessinée pour adultes. Une comptine pour enfants. La Dame Tartine de l’érotisme. Le Miel des poètes…

Entre les deux sœurs, l’union est fusionnelle. Elles partagent un secret dont la nature sera seulement suggérée par l’auteure. Elles sont complices. Laura admire Marie qui veut faire de Laura une seconde Marie…

Tous les hommes sont des causes perdues, Mabrouck Rachedi

Ecrit par Pierrette Epsztein , le Mercredi, 29 Avril 2015. , dans L'Âge d'Homme, Les Livres, Critiques, Livres décortiqués, La Une Livres, Roman

Tous les hommes sont des causes perdues, mars 2015, 228 pages, 19 € . Ecrivain(s): Mabrouck Rachedi Edition: L'Âge d'Homme

 

C’est la chanson de Christophe, Les mots bleus, qui sert d’exergue au nouveau roman de Mabrouck Rachedi, Tous les hommes sont des causes perdues. Cela paraît tout à fait pertinent. Mais les paroles d’une autre chanson celle de Cora Vaucaire peuvent nous revenir en tête lancinantes : « Plus je repense à nos amours/ A ses bonheurs et à ses peines/ Plus je me dis que tu avais/ Le génie de la mise en scène/ Comme au théâtre/ Comme au théâtre. Comme au théâtre, comme au théâtre ».

En effet c’est une pièce de théâtre qui se déroule devant nos yeux dès que nous ouvrons ce roman. Une pièce en quatre actes. L’intrigue prend son envol juste avant l’engagement définitif des deux amoureux. Le premier acte est un court prologue qui met en place la situation. Deux personnages, Adam et Sofia, s’aiment et sont à deux jours de leur mariage. Le deuxième acte est un long monologue où Adam se raconte et raconte à la première personne tous les prémisses de cette histoire. Le troisième acte Sofia, à son tour, déroule sa vision de la vie et de l’amour. En quelques pages, le quatrième acte conduit au dénouent où l’auteur dévoile le fin mot de ce récit.

La Confession d’un voyou suivi de Pougatcheff, Sergueï Essenine

Ecrit par Marc Ossorguine , le Mardi, 16 Septembre 2014. , dans L'Âge d'Homme, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Russie, Poésie

La Confession d’un voyou (1921) suivi de Pougatcheff (1921)traduit du russe par Marie Miloslawsky et Franz Hellens, préface de Franz Hellens . Ecrivain(s): Sergueï Essenine Edition: L'Âge d'Homme

Sergueï Essenine fait partie de ces poètes russes dont le lyrisme enflamme et illumine nos représentations – plus ou moins imaginaires – de l’enthousiasme révolutionnaire d’octobre 17, l’exaltation politique et artistique que l’on aime y découvrir. Une Révolution qui consuma aussi les poètes, musiciens, cinéastes, peintres dont elle avait elle-même fait ses icônes. Pour la poésie, son nom brille aux cotés de ceux d’Anna Akhmatova et de Vladimir Maïakovski. Au-delà de la légende qui nimbe pour beaucoup d’entre nous ces poètes à la fois adulés et maudits, de leur vivant même, quelques traducteurs nous permettent de découvrir vraiment leur œuvre.

Il faut dire que Sergueï Essenine, mort à tout juste 30 ans, rassemble bien des éléments de la mythologie du « Poète » : une œuvre inscrite dans l’histoire de son temps, une vie qui semble vouée toute entière à l’œuvre et qui n’aura pas le temps de s’épuiser dans les honneurs ou l’oubli. Né dans les dernières années du XIXe siècle, sont œuvre s’affirme au moment même où la Révolution prend son essor. Il côtoiera quelques-unes des grandes figures cosmopolites de l’époque (il fut brièvement le mari d’Isadora Duncan lorsque celle-ci vint dans la toute jeune Union Soviétique) et sa vie s’achèvera par un suicide plus ou moins suspect.