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Grasset

Les Éditions Grasset ont été successivement présidées par son fondateur, Bernard Grasset, et depuis 1955 par son neveu Bernard Privat. Parmi les premiers administrateurs figure Jean Vigneau. En1959, Grasset fusionne avec les Éditions Fasquelle, que dirigeait Jean-Claude Fasquelle depuis 1954. Il devient directeur général des éditions Grasset & Fasquelle en 1959, puis Président-directeur général en 1981. En 2000, il devient Président du conseil de surveillance et Olivier Nora lui succède en tant que Président du directoire.

Parmi les auteurs importants que Grasset a contribué à faire connaitre peuvent être cités Jean Giraudoux, ou plus récemment Pascal Quignard.

 


Les loups aiment la brume, Laure Marchand, Guillaume Perrier (par Guy Donikian)

Ecrit par Guy Donikian , le Mercredi, 18 Janvier 2023. , dans Grasset, Les Livres, Recensions, La Une Livres, Roman

Les loups aiment la brume, Laure Marchand, Guillaume Perrier, Éditions Grasset, 281 pages, 20,90 euros. Edition: Grasset


Le titre de cet ouvrage est un proverbe turc auquel « l’institut de la langue turque donne le sens suivant : La brume fait ici référence à des moments de grande confusion. Une personne qui cherche une opportunité d’agir pour son propre bénéfice profite du temps troublé, grâce auquel personne ne peut l’empêcher d’accomplir sa tâche. »

Les deux auteurs ont mené une enquête minutieuse sur les «agents de l’ombre» du reis, Erdogan, et sur le redouté MIT, services de renseignements turcs, et sur ses ramifications regroupées sous le nom « Les Loups Gris » Les relations tendues entre la Turquie et l’Europe expliquent en partie les exactions commises dans nombre de villes européennes, meurtres et assassinats, intimidations et menaces de mort dont les victimes ont un point commun : toutes avaient ou ont des raisons de contrer le régime d’Erdogan.

Après les vagues, Sandrine Kao (par Yasmina Mahdi)

Ecrit par Yasmina Mahdi , le Jeudi, 15 Décembre 2022. , dans Grasset, Les Livres, Recensions, La Une Livres, Jeunesse

Après les vagues, Sandrine Kao, Grasset-Jeunesse, Coll. Lecteurs en herbe, avril 2022, 40 pages, 18,90 € Edition: Grasset

 

Un joli mirage

Sandrine Kao, d’origine taïwanaise, née en France en 1984, est diplômée de l’École supérieure d’art d’Épinal. Elle vient de créer un nouvel album destiné au jeune public, Après les vagues, dont la délicate couverture veloutée est au format de 210 x 350 mm. Le ton général est fin et s’accorde avec l’ambiance aérienne, maritime, d’une composition infiniment précieuse. L’ouvrage comporte 165 cases, tableaux carrés ou rectangulaires dont 8 pleines pages éblouissantes. Des créatures mi-chat mi-chien voguent sur l’océan, atterrissent sur un paysage vierge qui leur apparaît comme un mirage. Ces menues personnes, toutes rondes, vont explorer un monde nouveau, se promener sur une plage de sable, découvrir un bosquet fleuri puis s’endormir à la belle étoile. Le titre de cet album appétant marque l’accalmie, après le danger de l’aventure.

Petite nécropole littéraire, Gérard Oberlé (par Gilles Banderier)

Ecrit par Gilles Banderier , le Mercredi, 05 Octobre 2022. , dans Grasset, Les Livres, Critiques, Essais, La Une Livres

Petite nécropole littéraire, Gérard Oberlé, avril 2022, 414 pages, 24 € Edition: Grasset

 

On aurait tort de prendre les collectionneurs de livres anciens et ceux qui les approvisionnent pour d’aimables maniaques : les catalogues de ceux-ci et les rayonnages de ceux-là forment une mémoire de la littérature, car pour un phare, au sens baudelairien du mot, des milliers d’humbles auteurs croupissent dans l’oubli. Il est pourtant facile de les imaginer de leur vivant et de se représenter leur joie, lorsqu’ils reçurent leurs exemplaires d’auteurs, modulant en leur for intérieur ou dans leur correspondance quelque chose comme le non omnis moriar d’Horace, avant de les distribuer à leurs amis, collègues ou supérieurs. Et pourtant… les voilà presque aussi oubliés que s’ils n’avaient jamais existé. On dit que le passage de trois générations suffit à éteindre sans retour le souvenir d’un être humain. Le leur ne tient plus qu’à un fil très mince, à cette franc-maçonnerie des bibliopoles authentiques et de leurs chalands, qui se reconnaît à ses signes secrets, à ses connivences internes, comme l’évocation de Mario Praz, érudit fabuleux et grand collectionneur, à qui la superstition italienne attribuait des dons incontrôlables de nécromant.

Contes de la rue Broca, Pierre Gripari (par Olivier Verdun)

Ecrit par Olivier Verdun , le Jeudi, 29 Septembre 2022. , dans Grasset, Les Livres, Recensions, La Une Livres, Jeunesse

Contes de la rue Broca, Pierre Gripari, ill. Claude Lapointe, 25 € . Ecrivain(s): Pierre Gripari Edition: Grasset


Les Contes de la rue Broca, qu'ont réédité pour notre plus grand bonheur les Éditions Grasset-Jeunesse et qui sont superbement illustrés par Claude Lapointe, est sans conteste l’œuvre la plus célèbre du truculent Pierre Gripari. Traduite dans le monde entier, elle paraît pour la première fois en 1967 aux Éditions de la Table Ronde et passe étrangement inaperçue à cette époque. En 1982, quatre de ces contes sont adaptés pour la télévision par Patrick Le Gall et Alain Nahum.

Il s’agit d’une anthologie de treize histoires (La sorcière de la rue Mouffetard, La Fée du robinet, La patate est une star, L’idiot deviendra une star…) guidée par l’humour facétieux, la fantaisie, le sens du rythme, la magie des mots. Chaque récit a pour toile de fond la rue Broca qui est située dans le cinquième arrondissement de Paris, près des Gobelins, mais qui, note l’auteur dans la préface, n’est pas une rue comme les autres : « Tel l’univers d’Einstein, Paris, en cet endroit, présente une courbure, et passe, pour ainsi dire, au-dessus de lui-même […] la rue Broca, comme la rue Pascal, est une dépression, une rainure, une plongée dans le sub-espace à trois dimensions ».

L’homme qui peignait les âmes, Metin Arditi (par Marie-Pierre Fiorentino)

Ecrit par Marie-Pierre Fiorentino , le Lundi, 29 Août 2022. , dans Grasset, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman

L’homme qui peignait les âmes, juin 2021, 292 pages, 20 € . Ecrivain(s): Metin Arditi Edition: Grasset

 

Qui a réellement peint le Christ guerrier attribué à tort, par la tradition, à Théophraste le grec, et exposé aujourd’hui dans une église au sud de Bethléem ? Indiscutablement « un iconographe de génie » dont Metin Arditi nous raconte, en sept dates décisives, l’existence vécue entre Acre, Mar Saba et Capharnaüm.

En 1079, Avner, adolescent juif, livre au monastère orthodoxe le poisson que pêche son père. Il goûte dans ce Petit Paradis la joie de l’accueil toujours chaleureux et gourmand que lui réserve frère Thomas et découvre l’art des icônes. Seule sa cousine Myriam avec laquelle il a grandi connaît son rêve, devenir à son tour peintre. Mais il lui faudrait alors se convertir au christianisme, rompre avec ses parents qui ne lui pardonneraient pas cette trahison et surtout renoncer à épouser Myriam.

L’art vaut pourtant tous ces sacrifices. Avner va même lui sacrifier la sincérité. Ainsi, le jour de son baptême, devenu Petit Anastase il « savait qu’il trichait » car il « avait lu et relu les Textes. Il les avait étudiés, commentés. Il avait été ébloui par leur intelligence, leur finesse, leur concision. Mais il n’avait pas réussi à croire à la Révélation ».