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Quai Voltaire (La Table Ronde)

Editions liés à La Table Ronde

 


La Princesse de Bakounine, Lorenza Foschini

Ecrit par Philippe Leuckx , le Vendredi, 29 Septembre 2017. , dans Quai Voltaire (La Table Ronde), Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman, La rentrée littéraire

La Princesse de Bakounine, septembre 2017, trad. italien Karine Degliame-O’Keeffe, 224 pages, 20 € . Ecrivain(s): Lorenza Foschini Edition: Quai Voltaire (La Table Ronde)

 

Auteur d’un remarquable essai sur Le manteau de Proust, Lorenza Foschini retrace plusieurs destins russes dans cet essai qui prend la forme d’une enquête quasi policière en plein XIXe siècle.

Les figures de Bakounine, grand révolutionnaire, et de Zoé Obolenskaia, princesse rebelle qui a quitté son mari, gouverneur de Moscou, avec ses cinq enfants pour vivre en Europe occidentale et se livrer à sa passion de la politique, trouvent ici des portraits saisissants de vérité historique.

La recherche minutieuse entreprise par Lorenza Foschini a profité des services de descendants de cette princesse révolutionnaire, grande amie des anarchistes, modèle d’Anna Karénine pour Tolstoï. Zoé Petersen, son arrière-petite-fille, a transmis nombre de documents à l’auteure, ce qui fait de ce livre un ouvrage historique, et tout à la fois romanesque, tant la matière – exil, refuges, poursuites, rumeurs, méconduite, etc. – nourrit le lecteur, comme s’il était plongé dans le roman intime de personnages authentiques. Du reste, aux incertitudes livrées par le manque parfois de sources sûres, l’auteur répond en comblant les lacunes de « récits plausibles » des événements.

À malin, malin et demi, Richard Russo

Ecrit par Catherine Dutigny/Elsa , le Mardi, 22 Août 2017. , dans Quai Voltaire (La Table Ronde), Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman, La rentrée littéraire

. Ecrivain(s): Richard Russo Edition: Quai Voltaire (La Table Ronde)

 

La plupart des romans de Richard Russo se situent dans le nord de l’Etat de New-York, près des contreforts des monts Adirondack, dans des villes imaginaires, comme celle de Mohawk dans Quatre saisons à Mohawk, son premier roman publié en 1986, Empire Falls, dans Le Déclin de l’empire Whiting (Empire Falls, 2001), ou North Bath dans deux livres : Un homme presque parfait (Nobody’s fool, 1994) et le tout récent À malin, malin et demi (Everybody’s fool, 2016).

Toutes ces petites villes de l’Amérique provinciale, après avoir connu quelques heures de gloire, souffrent de calamités diverses d’origine économique, parfois écologique, souvent les deux, et abritent une population qui végète, hante les bars pour fuir l’ennui, se résigne à vivre sans réel espoir d’améliorer leur quotidien.

Des hommes et des femmes de la « middle class » qui, à force d’être confrontés à une absence d’horizon, au délabrement de leurs cités, sombrent dans la mélancolie et le doute, vivent par procuration tant sur le plan sentimental que professionnel.

A Rome avec Nanni Moretti, Paolo Di Paolo & Giorgio Biferali

Ecrit par Philippe Leuckx , le Mercredi, 05 Avril 2017. , dans Quai Voltaire (La Table Ronde), Les Livres, Critiques, Essais, La Une Livres, Italie

A Rome avec Nanni Moretti, mars 2017, trad. italien Karine Degliame-O’Keeffe, 176 pages, 17,50 € . Ecrivain(s): Paolo Di Paolo & Giorgio Biferali Edition: Quai Voltaire (La Table Ronde)

 

Deux jeunes essayistes romains (l’un né en 1983, l’autre en 1988) tentent, par cet essai à la fois intime et très documenté, de montrer la relation particulière qu’un cinéaste noue avec la Ville éternelle.

Onze films, de Je suis un autarcique (1976) à Mia madre (2015), se déroulent à Rome, prennent Rome, non seulement comme toile de fond à des intrigues, mais encore comme parties essentielles de la vie d’un cinéaste qui ne peut décemment se passer de sa ville comme on ne peut le faire de sa propre mère. Du Monte Mario à Ostiense, en passant par Nomentana, le quartier Prati, Monteverde (où vécurent Pasolini et le cinéaste lui-même), Garbatella, tout Rome défile, jusqu’à montrer des coins tout à fait périphériques, des vues des bourgs plus éloignés encore. En ce sens, Moretti ne fait là que poursuivre une longue tradition de cinéastes romains puisant à la capitale des pans entiers de leurs films (De Sica, Monicelli, Scola, Emmer, Di Gregorio, Pasolini, Fellini…).

Parmi les cendres, Manuel Arroyo-Stephens

Ecrit par Philippe Chauché , le Mardi, 03 Janvier 2017. , dans Quai Voltaire (La Table Ronde), Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman, Espagne

Parmi les cendres, novembre 2016, trad. espagnol Serge Mestre, 288 pages, 21 € . Ecrivain(s): Manuel Arroyo-Stephens Edition: Quai Voltaire (La Table Ronde)

 

« C’est dans sa petite boutique de la ruelle de Preciados que j’avais commencé à acheter des éditions originales des poètes de la génération de 27, et des livres publiés avant la guerre civile ».

Parmi les cendres est le roman de l’Espagne, l’Espagne marquée à jamais par la guerre et la dictature. Un roman des livres – un art secret de la résistance –, des toreros, les trois Rafael, El Gallo, Ortega et de Paula, des écrivains, José Bergamín, Rafael Alberti, mais aussi Antonio Machado, Miguel de Cervantès, des libraires clandestins, des collectionneurs, des livres rares, des villes, Madrid, Saint-Sébastien, Séville, des rues et des hommes qui durant la dictature faisaient passer les livres, de mains en mains, de villes en villes, comme des chargements d’or clandestins venus du Nouveau Monde, des travailleurs de la nuit, comme l’on dit en basque des contrebandiers. Parmi les cendres est un roman familial, roman d’une trace laissée dans la cendre des disparus par une main invisible et clandestine. Parmi les cendres est aussi un roman de la mémoire, des mémoires qui surgissent, comme des fleurs d’été qui poussent sur les cendres des oubliés, le roman élégant du souvenir vivace de celles et ceux qui ont traversé le regard de l’auteur.

Les années à rebours, Nadia Terranova

Ecrit par Philippe Leuckx , le Mardi, 03 Janvier 2017. , dans Quai Voltaire (La Table Ronde), Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman, Italie

Les années à rebours (Gli anni al contrario), octobre 2016, trad. italien Romane Lafore, 176 pages, 18 € . Ecrivain(s): Nadia Terranova Edition: Quai Voltaire (La Table Ronde)

 

 

Ce roman – un premier roman – brosse avec talent et acuité deux décennies de l’histoire italienne : les fameuses années 70 et les désillusions des années 80.

Fin des années soixante-dix, Aurora et Giovanni se rencontrent à l’université. Tous deux Siciliens mais de familles au destin politique opposé, vont éprouver leur nouvelle liberté. Ouvertement de gauche et rebelle, Giovanni s’engage politiquement, bien vite déçu par lui-même. Le couple a une petite fille, Mara. Les mois et les années s’écoulent. Pour tromper son désenchantement politique, Giovanni se drogue, et Aurora se débrouille seule.

L’épilogue, amer, est bien dans le droit fil d’une intrigue qui voit évoluer les personnages, au fil des années et des changements de société.