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Jigal

 

Les Éditions Jigal sont une maison d'édition fondée en 1989 par Jimmy Gallier.

Tout d'abord éditeur du Guide de la musique, et du site http://www.Delamusic.com à destination des professionnels de la musique et du spectacle, Jigal inaugure en 1998 une collection de polars et romans noirs avec la publication d'un premier titre de Del Pappas, le Baiser du Congre.

Les Éditions Jigal, basées à Marseille éditent des auteurs de polar francophone comme Maurice Gouiran, Philippe Georget, Jacques Olivier Bosco, le Juge André Fortin, Pascal Thiriet, Hugues Leforestier, Gilles Vincent, Serge Scotto, Del Pappas, Lilian Bathelot, Tito Topin, Maxime Vivas, Serge Yves Ruquet, Alain Pucciarelli, René Merle, mais également des auteurs de romans noirs et de polars urbains en provenance d'autres suds comme ceux d'Adlène Meddi (Algérie), de Janis Otsiemi (Gabon) ou Pierre Boussel (Maroc), etc

 

La tête de l’anglaise, Pierre d’Ovidio

Ecrit par Catherine Dutigny/Elsa , le Vendredi, 18 Novembre 2016. , dans Jigal, Les Livres, Critiques, Polars, La Une Livres, Roman

La tête de l’anglaise, septembre 2016, 232 pages, 17,50 € . Ecrivain(s): Pierre d’Ovidio Edition: Jigal

 

Dans une interview de 2013 donnée à BFMTV, le criminologue Laurent Montet expliquait que « les joggeuses ont un profil de victime que l’on considère comme désirable sexuellement ». Puis de comparer ces meurtres aux agressions de prostituées : « Dans les deux cas, nous avons des victimes féminines, isolées, et qui représentent une forme de désir sexuel. Mais la différence est que la joggeuse est en mouvement. Pour le tueur, cela suppose une traque, une chasse ».

Dans un petit village du centre de la France, la chasse on connaît. La chasse, la pêche, l’élevage des vaches laitières, la culture du maïs. Ça fait partie du quotidien du paysan, fils et petit-fils d’autres paysans qui ont remué avant lui cette terre, semé et récolté parce que l’avenir c’est de rentrer dans les bottes glaiseuses du père, se caler les fesses sur le tracteur et de continuer le même labeur sans se poser de questions.

Ce que le paysan connaît moins c’est la joggeuse, en l’occurrence dans ce trou du cul de nulle part, une anglaise soucieuse de garder la forme la soixantaine passée, venue avec son mari retaper une vieille ferme abandonnée, goûter aux charmes de la campagne française, se repaître de la bonne cuisine du terroir, tout bêtement profiter de la retraite.

Le printemps des corbeaux, Maurice Gouiran

Ecrit par Catherine Dutigny/Elsa , le Samedi, 29 Octobre 2016. , dans Jigal, Les Livres, Critiques, Polars, La Une Livres, Roman, La rentrée littéraire

Le printemps des corbeaux, septembre 2016, 248 p. 18,50 € . Ecrivain(s): Maurice Gouiran Edition: Jigal

 

 

Pour son vingt-sixième roman publié par Jigal, à 70 ans et des brouettes, Maurice Gouiran offre à ses lecteurs un condensé de son savoir-faire de conteur d’histoires dans l’Histoire, de professionnel de la littérature noire.

Dans Le printemps des corbeaux, il nous transporte une nouvelle fois à Marseille, en mai 1981, au moment de l’élection de François Mitterrand à la présidence. Louka, alias Luc Rio, jeune étudiant en informatique et ancien gamin de la DDASS, développe une asocialité matinée d’esprit revanchard : « J’étais simplement d’un détachement amoral envers mon prochain, sans doute parce que je crois bien n’avoir jamais aimé personne. En fait, c’est encore plus grave que ça : je n’aime rien » (p.9).

Rouge écarlate, Jacques Bablon

Ecrit par Catherine Dutigny/Elsa , le Lundi, 11 Avril 2016. , dans Jigal, Les Livres, Critiques, Polars, La Une Livres, Roman

Rouge écarlate, février 2016, 192 pages, 17,50 € . Ecrivain(s): Jacques Bablon Edition: Jigal

 

« Joseph Salkov est moins vif qu’avant, mais il bande encore dru. Au réveil. Mais c’est surtout le soir qu’on baise. Pas comme son envie de tuer qui se pointe sans prévenir. Cette nuit, il a flingué Elvis. Du sang sur les mains. En rêve. Le King est mort. En vrai, il ferait bien la peau à qui ? »

Point de départ du roman. Ce phrasé haché, syncopé, elliptique, accompagnera le lecteur par séquences jusqu’au point final du roman. Un soupçon de parfum de James Ellroy, côté style, du Bablon pur jus, côté histoire.

Joseph tuerait bien le type d’en face, Marcus, qui a écrasé avec sa voiture son jeune chien, puis la femme de celui-ci, Rosy, qui a la malencontreuse idée d’être sa maîtresse et de ne plus le faire bander, à moins qu’il ne s’attaque à leur gamin, Angelo, qui perd toujours son ballon de football dans son jardin. Salma, fille de Joseph, court après quoi le long de routes où l’on fait pousser des fraises et que vient faire La Callas dans sa vie, surtout une nuit où l’on tente de la violer ? Et si tout ceci n’était qu’une grande histoire de famille de frappadingues, de sentiments étouffés par trop de déveines, de peurs de vivre et de peurs d’aimer ?

À l’ombre des patriarches, Pierre Pouchairet

Ecrit par Catherine Dutigny/Elsa , le Vendredi, 08 Avril 2016. , dans Jigal, Les Livres, Critiques, Polars, La Une Livres, Roman

À l’ombre des patriarches, février 2016, 292 pages, 19 € . Ecrivain(s): Pierre Pouchairet Edition: Jigal

 

Retour en janvier 2016 à Jérusalem et en Cisjordanie pour le dernier roman de Pierre Pouchairet. Retour également de Guy et Dany, les deux inspecteurs de la police judiciaire israélienne aux origines pied-noir, et de Maïssa, la jeune flic franco-palestinienne, trois des principaux héros d’Une terre pas si sainte, qui vont devoir collaborer à l’occasion de deux enquêtes. Deux affaires qui démarrent de manière indépendante et vont finir par s’imbriquer. Pourtant le prologue se situe en Afghanistan à Kaboul en 2012, lors de l’attaque par des terroristes d’un hôtel fréquenté par des Occidentaux. Rien à voir ? C’est mal connaître le talent de Pierre Pouchairet.

Ceux et celles qui ont déjà lu les romans policiers de l’auteur savent qu’il bâtit ses fictions à partir de sa propre expérience professionnelle au Moyen-Orient. Ici, chaque page de ce nouvel opus est une descente aux Enfers et apporte un éclairage saisissant sur les « ir-relations » entre israéliens et palestiniens.

Les voleurs de sexe, Janis Otsiemi

Ecrit par Catherine Dutigny/Elsa , le Mardi, 01 Décembre 2015. , dans Jigal, Les Livres, Critiques, Polars, La Une Livres, Roman

Les voleurs de sexe, septembre 2015, 200 pages, 18 € . Ecrivain(s): Janis Otsiemi Edition: Jigal

 

Chaque nouveau roman de Janis Otseimi est l’occasion pour le lecteur éloigné du Gabon de découvrir de nouvelles plaies qui rongent comme un cancer ce pays aux multiples richesses naturelles. Le patchwork amorcé dans ses précédents romans (cf. les critiques publiées dans La Cause Littéraire) se complète ici de deux affaires très liées aux croyances locales et de l’évocation au travers d’un fait divers d’une réalité socio-économique qui contribue à accentuer les écarts entre les riches et les pauvres.

La première affaire qui donne le titre à l’ouvrage se réfère à la croyance relayée par le « radio-trottoir » que des hommes en serrant la main, ou en frôlant un autre mâle, lui volent son sexe. Crime odieux dans un pays où la virilité masculine est plus sacrée que les couleurs du drapeau national et où l’impuissance est maudite. Crime le plus souvent imputé à des étrangers de préférence de confession musulmane, réglé sommairement par une séance de lynchage à mort perpétrée par une population à très grande majorité chrétienne, gagnée par la psychose et prompte à relayer toutes sortes de rumeurs. Sexe, maraboutage, superstition et religions. Risque d’éclatement de la cohésion sociale.