Identification

Hermann

Aujourd’hui présidées par Arthur Cohen et dirigées par Philippe Fauvernier, les éditions Hermann ont retrouvé leur siège d’origine, rue de la Sorbonne. Arthur Cohen dirige la politique éditoriale dans la droite tradition de la maison, tout en ouvrant la ligne des publications.

Le prestige de la maison continue d’attirer à elle de nombreux grands intellectuels d’aujourd’hui, parmi lesquels Michel SerresAndré Comte-SponvilleRoger-Pol DroitPhilippe SollersJacqueline RissetMarcelin PleynetPaul Badura-Skoda ou Bernard Diu.

En 2006, les éditions Hermann renouent avec l’épistémologie avec la création de la collection Visions des sciences.

En 2005, à la rentrée littéraire, Hermann crée un département de littérature générale, Hermann Littérature, inauguré par Philippe Sollers avec, à la rentrée 2007, la publication du premier roman de toute son histoire : Giovanni Pico deGuillaume de Sardes.


Sous le roman la poésie, Le défi de Roberto Bolaño, Florence Olivier

Ecrit par Marie-Josée Desvignes , le Samedi, 27 Août 2016. , dans Hermann, Les Livres, Critiques, Livres décortiqués, Essais, La Une Livres

Sous le roman la poésie, Le défi de Roberto Bolaño, juillet 2016, 196 pages, 29 € . Ecrivain(s): Florence Olivier Edition: Hermann

 

Dans cet essai intitulé Sous le roman la poésie, et sous-titré Le défi de Roberto Bolaño, publié aux Editions Hermann, Florence Olivier propose une analyse de l’œuvre de Roberto Bolaňo et en particulier de ses deux œuvres majeures : Les Détectives sauvages, et 2666, deux romans monstrueux et géniaux qui font aujourd’hui la renommée de son auteur.

Par ce titre, elle démontre comment l’œuvre de fiction de Bolaňo emprunte les voies mystérieuses de la poésie qui « seule supporte l’absence de réponse, les dangers et la beauté du mystère », sans ignorer le talent de Bolaňo pour la satire qu’elle soit politique ou sociale et le rire (cf. la critique universitaire si drolatiquement moquée dans le premier livre, 2666).

L’engouement aujourd’hui pour l’œuvre de Bolaňo que Florence Olivier nomme « épidémie » se traduit de par le monde par « une série d’explosions successives » qui fait l’unanimité au-delà du paysage latino-américain, puisqu’il y a désormais un Bolaňo chilien, un Bolaňo mexicain, un Bolaňo espagnol, un Bolaňo américain, un Bolaňo français, un Bolaňo global !

La Méguila d’Esther, Gérard Garouste

Ecrit par Jean-Paul Gavard-Perret , le Jeudi, 24 Mars 2016. , dans Hermann, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Arts

La Méguila d’Esther, février 2016, 128 pages, 30 € . Ecrivain(s): Gérard Garouste Edition: Hermann

 

C'est aujourd'hui la fête juive de Pourim qui célèbre Esther, épouse du roi Assuérus.

 

Gérard Garouste dans les « pas » d’Esther

Quoique « canonisé » avec retard peut-être parce qu’il relevait davantage du genre romanesque que de genre historique, le livre d’Esther fait néanmoins partie du patrimoine historique du peuple juif. Qu’importe si les Sages du Talmud l’ont d’abord considéré comme hétérodoxe. L’œuvre est singulière sous son apparence profane : elle fait exception dans la conception du lien entre Dieu et les hommes. Les prières n’existent pas dans ce livre mais uniquement des manifestations qui lui sont associées : « Mardochée déchira ses vêtements, se couvrit d’une silice et de cendres ». Tout au long du récit s’affiche une confiance déterminée dans le salut du peuple juif enraciné dans les textes plus anciens. La Providence est distillée tout au long du récit et c’est elle qui retient Garouste. Comprenant que la situation du secret est de l’ordre de l’exil de la Face le peintre cherche à exhumer le caché, à accorder une rédemption à la trace enfouie dans les ténèbres.

Langage et langue de la poésie française contemporaine, Giovanni Dotoli

Ecrit par Patryck Froissart , le Mercredi, 09 Septembre 2015. , dans Hermann, Les Livres, Critiques, Essais, La Une Livres

Langage et langue de la poésie française contemporaine, janvier 2015, 335 pages, 30 € . Ecrivain(s): Giovanni Dotoli Edition: Hermann

Qu’est-ce que la poésie ?

Comment définir la spécificité du langage poétique ? Où se situe et comment se manifeste, parmi les diverses fonctions de la langue, la fonction poétique de la langue ? Qu’est-ce qui oppose et qu’est-ce qui unit la poésie française contemporaine et la poésie française classique ?

Giovanni Dotoli, universitaire, critique et poète italien, brillant francophone, parfait connaisseur de l’art poétique français et de son histoire, fouille et trifouille en ce riche ouvrage les œuvres de poètes de tous horizons qui ont choisi notre langue pour en faire leur langage poétique.

Fondant sa réflexion sur l’étude d’un corpus impressionnant d’extraits de poèmes et de professions de foi poétique formulées dans l’espace et le temps de la poésie francophone par un vaste panel de poètes, Dotoli aligne et confronte les multiples fonctions du langage poétique et les représentations innombrables du fait poétique qui s’en dégagent, soit affirmées et revendiquées explicitement par les auteurs francophones de toutes époques, soit exprimées de façon plus ou moins subliminale dans l’œuvre même de nos poètes.

Mémoires du serpent, Michel Host

Ecrit par Cathy Garcia , le Mardi, 10 Avril 2012. , dans Hermann, Les Livres, Recensions, La Une Livres, Roman

Mémoires du serpent, 2010, 170 pages, 22 € . Ecrivain(s): Michel Host Edition: Hermann


Dans ces Mémoires du Serpent, on y entre et on y plonge même, avec un plaisir quasi enfantin, et il s’agit bien de cela, d’une fable fantaisiste et ludique, mais néanmoins pleine de fond et de sens. Ces Mémoires du Serpent ne sont rien de moins que la véritable histoire de la Genèse, narrée par celui qui en fut le maître d’œuvre, connu sous le nom de Satan et bien d’autres noms encore plus ou moins désobligeants, et à côté de laquelle la version de la Bible fait figure de mauvaise et lugubre plaisanterie.

« Pourquoi ne m’ont-ils pas reconnu, moi leur créateur, si visible, à leurs pieds parmi les herbes, dans les trous de la terre, ou sous leurs yeux dans les branches des arbres ? Mon nom est Heywa. Je suis l’envers et l’endroit, je suis la vie riante et belle, la vie sombre et laide, je suis le commencement et la fin, le serpent coloré qui aime à dérouler ses anneaux dans les ténèbres et dans la lumière ».

Eros au pays de la balle jaune, Franck Evrard

Ecrit par Arnaud Genon , le Samedi, 21 Mai 2011. , dans Hermann, Les Livres, Critiques, Essais, La Une Livres

L’érotique du tennis, préface de Denis Grozdanovitch, 2011, 22 € . Ecrivain(s): Franck Evrard Edition: Hermann

Peut-être se souvient-on de la lettre T de L’Abécédaire de Gilles Deleuze où le philosophe conceptualisait brillamment les jeux de Borg et de Mc Enroe. Le suédois, affirmait-il, était le représentant des principes populaires, incarnait le style d’un tennis de masse (lift, fond de court, balle haute) alors que l’américain, autre grand créateur du monde de la balle jaune se faisait le héraut d’une pratique aristocratique car inimitable (art de déposer la balle). Le tennis, selon Deleuze, était donc avant tout un sport dans lequel se posait le « problème du style ».

Même si cette « problématique » est évoquée par Franck Evrard, l’angle d’approche théorique du tennis se situe pour lui ailleurs : dans son érotique1. Alors que ce sport a souvent été  le véhicule de « valeurs hygiéniques et éthiques » (p.15), il choisit de l’appréhender comme « un spectacle sexué qui séduit par sa monstration de corps dénudés, accessoirisés, qui trouble par l’ambiguïté de ses danses sensuelles » (p.17). Mais son analyse ne s’arrête pas là : « Si une érotique du tennis se fonde nécessairement sur les rapprochements réels ou métaphoriques entre Eros (et ses motifs comme l’amour, le désir, le corps ou la séduction) et l’univers du tennis, elle ne peut occulter la dimension littéraire de la fiction et de la représentation » (p.20).