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Editions Maurice Nadeau

 

Les Éditions Maurice Nadeau est une maison d'édition française fondée à Paris en 1984 par Maurice Nadeau (1911-2013). Le catalogue des éditions compte aujourd'hui près de deux cents titres.

Les Éditions Maurice Nadeau est le nom que prend en 1984 la maison Les Lettres nouvelles fondée en 1977 par Maurice Nadeau.

 

Carnets secrets du Boischaut, Catherine Dutigny (par Patryck Froissart)

Ecrit par Patryck Froissart , le Jeudi, 05 Mai 2022. , dans Editions Maurice Nadeau, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman

Carnets secrets du Boischaut, mai 2022, 275 pages, 19 € . Ecrivain(s): Catherine Dutigny Edition: Editions Maurice Nadeau

 

 

Sur un village rural ordinaire du Berry profond plane dans les années cinquante la menace diffuse et permanente de la révélation d’une vérité fort dérangeante pour les uns ou les autres du rôle qu’aurait joué un membre de la communauté villageoise quant à la dénonciation calomnieuse de collaboration avec les Allemands, au moment de l’épuration, du mari de Marthe, la propriétaire d’une exploitation agricole dont les terres sont avidement convoitées par certains de ses voisins. Ledit époux, dont l’innocence ne sera reconnue qu’après qu’il aura été fusillé, avait le tort, pour nombre de villageois, d’être Alsacien, donc étranger à la région, marqué comme proche des Teutons par son fort accent germanique, et d’avoir marié, à la place d’Untel qui ne l’aura pas digéré, la belle et riche Marthe.

Ecritures carnassières, Ervé (par Patryck Froissart)

Ecrit par Patryck Froissart , le Jeudi, 21 Avril 2022. , dans Editions Maurice Nadeau, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Récits

Ecritures carnassières, Ervé, Editions Maurice Nadeau, Coll. A vif, avril 2022, 150 pages, 17 € Edition: Editions Maurice Nadeau

 

Dans la droite ligne de cette nouvelle collection A vif dirigée par Adeline Alexandre et Delphine Chaume, les Editions Nadeau publient un ouvrage témoignage rendant compte d’un itinéraire asocial. L’auteur, pseudonyme Ervé, est une de ces ombres de la rue qu’on aperçoit à peine, qu’on croise avec une inattention répétée, dont on oublie ou dont on nie inconsciemment et immédiatement la réalité.

Retiré à sa mère à l’âge de six mois par décision de justice, Ervé enfant passe d’une famille d’accueil à un foyer de la DDASS aux règles de vie monacales, dans le département du Nord économiquement sinistré. Mais dans le temps de l’écriture, Ervé est un SDF (acronyme pour l’anonyme moderne qu’est ce marginal ne pouvant être localisé à une adresse « citoyenne »).

Entre ces deux époques, Ervé traîne une existence chaotique, fracturée.

Soit !

A la recherche d’Alfred Hayes, Daphné Tamage (par Patryck Froissart)

Ecrit par Patryck Froissart , le Jeudi, 27 Janvier 2022. , dans Editions Maurice Nadeau, Les Livres, Les Chroniques, La Une CED, Roman

A la recherche d’Alfred Hayes, Daphné Tamage, Editions Les Lettres Nouvelles Maurice Nadeau, janvier 2022, 200 pages, 19 €

 

En ce roman plein d’humour et d’auto-dérision, la narratrice retrace son itinéraire personnel dont une des voies parallèles est cette quête qui donne son titre au livre : « A la recherche d’Alfred Hayes ».

Qui est donc Alfred Hayes ?

Alfred Hayes est un romancier, scénariste et poète.

Né à Londres en 1911, il arrive aux États-Unis avec ses parents à l’âge de 3 ans. Il fait ses études à New York au City College. Il devient ensuite journaliste pour le New York Journal-American et le New York Daily Mirror, en même temps il commence à publier ses poésies, notamment « Joe Hill », dont la version chantée (adapté en musique par Earl Robinson) a été rendue célèbre par Joan Baez.

La Racine ombreuse du mal, Isabelle Caplet, Simone Soulas (par Patryck Froissart)

Ecrit par Patryck Froissart , le Vendredi, 26 Novembre 2021. , dans Editions Maurice Nadeau, Les Livres, Recensions, La Une Livres, Roman

La Racine ombreuse du mal, Isabelle Caplet, Simone Soulas, octobre 2021, 242 pages, 19 € Edition: Editions Maurice Nadeau

 

Un tout jeune homme, Henri Montfort, brillant étudiant, fils « de bonne famille » au visage d’ange, est retrouvé mort, allongé dans un décor bucolique rappelant celui du Dormeur du Val, avec, détail intrigant, de la cendre d’origine mystérieuse dans la bouche et dans la main droite. L’autopsie révèle que le décès est dû à l’ingestion d’un mélange de curare et de matières hautement toxiques très rares. Suicide ? Crime ? Mise en scène macabre d’un rituel sectaire ?

Le roman commence, juste avant la découverte du corps, par le récit du cauchemar qui agite en son sommeil un des personnages principaux, Juliette, détentrice aléatoire de pouvoirs divinatoires intermittents. Réveillée par le malaise qu’a provoqué en elle son rêve inachevé, Juliette « sait » que son cauchemar contient « une annonce, un péril imminent ». Mais lequel ? Il se trouve que Juliette est l’amie fidèle du commissaire Louis Gardeur, à qui est confiée la mission d’enquêter sur l’affaire.

Vi♀lence(s), Paule Andrau (par Patryck Froissart)

Ecrit par Patryck Froissart , le Jeudi, 26 Août 2021. , dans Editions Maurice Nadeau, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman

Vi♀lence(s), Paule Andrau, septembre 2021, 189 pages, 18 € Edition: Editions Maurice Nadeau

 

Ce texte se présente et peut se lire comme un roman, mais c’est plus et c’est autre chose, c’est un cri, c’est une révolte, c’est une plainte, si on veut, c’est aussi, sur près de deux cents pages, le déroulement d’un long acte d’accusation d’une puissance, d’une évidence et d’une crudité quasi insoutenables, c’est un réquisitoire intégral, détaillé, fondé, factuel, c’est une succession de témoignages irréfutables, c’est un flux continu de dolence, de doléances, de souffrance, de dégoût, de soulèvement, de ressentiment, c’est un vomissement partiellement libératoire, c’est l’éruption volcanique brutale d’un défoulement irrépressible, l’explosion d’un magma trop longtemps contenu, retenu, comprimé dans les tréfonds les plus intimes de l’entraille à vif…

C’est aussi un testament, en ce sens que la narratrice sait qu’elle n’en a plus pour très longtemps.

« Ecrire, c’est hurler sans bruit », écrivit Duras.

Le hurlement qui jaillit de ces Vilence(s) résonnera violemment et durablement dans l’âme des lectrices et des lecteurs.