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Zulma

Zulma est une maison d'édition principalement dédiée à la littérature contemporaine, française et internationale, fondée en 1991 par Laure Leroy et Serge Safran.


C'est un poème de Tristan Corbière qui a donné à Zulma son nom, et a présidé également à la naissance de ses premières collections, dont les noms étaient issus de poèmes des Amours jaunes.

Zulma est diffusé par Le Seuil et distribué par Volumen.

 

( Source Wikipédia)


Épépé, Ferenc Karinthy

Ecrit par Ivanne Rialland , le Vendredi, 29 Novembre 2013. , dans Zulma, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Pays de l'Est, Roman

Épépé, traduit du hongrois par Judith et Pierre Karinthy et présenté par Emmanuel Carrère, septembre 2013, 285 pages, 9,95 € . Ecrivain(s): Ferenc Karenthy Edition: Zulma

 

 

En route pour un congrès de linguistique se tenant à Helsinki, un linguiste hongrois se retrouve, sans savoir comment, dans une ville tout à fait inconnue, dont les habitants parlent une langue hermétique à cet érudit polyglotte.

Ce roman, publié en Hongrie en 1970, pourrait en somme amuser, décrivant les tribulations d’un Huron hongrois dans une contrée inconnue. Il pourrait aussi paraître banal comme le souligne Emmanuel Carrère dans sa préface, dénonciation, parmi d’autres, des perversions de la métropole moderne, en une sorte de dystopie évoquant l’ancien bloc de l’Est, et plus directement encore Budapest – l’intervention d’une armée étrangère dans la répression d’une révolte fait signe de façon évidente vers l’insurrection hongroise de 1956.

Contrebande, Enrique Serpa

Ecrit par Catherine Dutigny/Elsa , le Mercredi, 20 Novembre 2013. , dans Zulma, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Amérique Latine, Roman

Contrebande, traduit de l’espagnol (Cuba) par Claude Fell, septembre 2013, 288 pages, 9,95 € . Ecrivain(s): Enrique Serpa Edition: Zulma

Contrebande est le premier roman majeur de l’écrivain journaliste cubain Enrique Serpa, après le texte Felisa y yo, écrit à l’âge de 25 ans et publié en 1925. L’action du roman se situe à Cuba dans les années 20 au moment où la prohibition est promulguée aux Etats-Unis qui dans le même temps établissent des restrictions migratoires. La situation économique de l’île est catastrophique pour les paysans avec la chute du cours du sucre et pour les pêcheurs confrontés à une concurrence nord-américaine implacable. Le narrateur, propriétaire et armateur de trois bateaux de pêche, voit sa vie basculer dans l’illégalité, lorsque son capitaine de bord, surnommé Requin, patron de la goélette La Buena Ventura, tente de le convaincre d’abandonner son activité suite à l’effondrement du cours du mérou, pour se lancer dans un business beaucoup plus lucratif, la contrebande d’alcool en direction de l’Amérique.

Roman d’aventures ? pas vraiment… Sur une trame romanesque qui aurait pu verser dans l’exotisme, l’auteur prend délibérément le parti, tout au long des 288 pages, au gré d’un monologue intérieur ponctué de dialogues criants de vérité, de disséquer l’ambivalence de son héros et narrateur, d’en faire la pierre angulaire d’un récit d’hommes pétris de contradictions qui vont se jauger, s’affronter, pactiser ou se mépriser dans l’ambiance délétère d’une île où règnent et se côtoient misère sordide et scandaleuse richesse.

Grand-père avait un éléphant, Vaikom Muhammad Basheer

Ecrit par Patryck Froissart , le Mercredi, 04 Juillet 2012. , dans Zulma, Les Livres, Recensions, La Une Livres, Asie, Roman

Grand-père avait un éléphant, trad. du malayalam par Dominique Vitalyos, 2005, 136 p. . Ecrivain(s): Vaikom Muhammad Basheer Edition: Zulma

Comment est le monde selon Kounnioupattouma, la fille de la fille chérie d’Anamakkar ?

Kounnioupattouma voit tout en rose, y compris les éléphants, surtout celui de son grand-père.

En effet, lui répète-t-on à longueur de jour, son grand-père avait un éléphant ! Et pas un petit, un maigre, un efflanqué ! Non, le plus grand, le plus fort et le plus beau des éléphants : un mâle gigantesque avec de grandes défenses, qui avait tué pas moins de quatre de ses cornacs, des kafir, évidemment.

Kounnioupattouma, enfant de sucre, ornée des plus précieux bijoux, grandit sur un piédestal, symbole vivant de la réussite sociale de ses parents, au milieu de sa maison, qu’elle ne quitte quasiment jamais, parée dans l’attente du mariage que ses parents arrangeront pour elle avec un jeune homme de son rang et de sa communauté avant d’accomplir leur pèlerinage du Hadj.

Toutes les femmes qui étaient déjà venues l’examiner croulaient sous l’or. Toutes des maîtresses de grandes maisons… Certaines lui avaient ouvert la bouche pour regarder à l’intérieur si elle avait toutes ses dents…

Kounnioupattouma n’avait pas une seule dent gâtée…

Ici comme ailleurs, Lee Seung-U

Ecrit par Cathy Garcia , le Lundi, 18 Juin 2012. , dans Zulma, Les Livres, Recensions, La Une Livres, Asie, Roman

Ici comme ailleurs, 2012, trad. du coréen par Choi Mikyung et Jean-Noël Juttet, 220 p. 21 € . Ecrivain(s): Lee Seung-U Edition: Zulma

 

Kafkaïen est le premier qualificatif qui vient à l’esprit en lisant ce roman, pour l’univers dans lequel il se déroule et l’absurdité qui émane du parcours du personnage principal. Yu est muté par sa boite, le Gangsan Complex Resort, à Sori, une ville perdue entre un lac et des montagnes à l’Ouest du pays. « Lorsque, dans son guide, il a lu que “la petite ville de Sori, du fait de sa topologie particulière avait servi de lieu de bannissement”, son cœur s’est de nouveau mis à balancer ».

L’histoire démarre sur ses mots qui donnent d’emblée le ton :

« Le vent a des hurlements de bête féroce. Au moment de quitter sa voiture, Yu a l’impression qu’un molosse enragé se jette sur lui. Il a un mouvement de recul. Le long des rues, papiers sales et sacs plastique tourbillonnent sous la bourrasque. Quelques véhicules cahotent sur la chaussée éventrée en soulevant des nuages de poussière ocre. Les rares passants, silencieux, font la gueule ».

Ici comme ailleurs est un roman hybride, indéfinissable. Il tient du polar, du roman noir, psychologique, métaphysique, à la limite du fantastique, et on pense à des films de cet extrêmement riche cinéma sud-coréen, en particulier ceux de Kim Ki-Duk, qui de même échappent à toute définition.

Le Talisman, Vaikom Muhammad Basheer

Ecrit par Patryck Froissart , le Samedi, 16 Juin 2012. , dans Zulma, Les Livres, Recensions, La Une Livres, Asie, Nouvelles

Le Talisman, trad. du malayalam par Dominique Vitalyos, 2012, 210 p. . Ecrivain(s): Vaikom Muhammad Basheer Edition: Zulma

Douze nouvelles, les unes drôles, les autres sombres, d'autres sombres et drôles à la fois, sont rassemblées dans ce précieux petit  recueil de VM Basheer.

Douze nouvelles, et autant de plongées au coeur de l'Inde fourmillante, grouillante, foisonnante.

 

Douze histoires tirées de la vie quotidienne d'une société, toujours extraordinaire pour l'occidental cartésien,  où se mêlent religions, croyances, de légendes, superstitions, traditions, interdits, où ce qui pour nous est irrationnel trouve son explication et passe pour normal, réel, faisant partie de l'ordre raisonnable du monde.

Ainsi, une "banale" histoire d'amour entre un chien musulman et une chienne hindoue peut avoir des conséquences sur un crucial problème de calvitie, et cela n'étonne personne.

Ainsi le narrateur lui-même se retrouve mêlé à des évènements auxquels il participe pleinement tout en glissant dans son texte, sans grande conviction : "Disons que c'est une histoire de fantôme". Métalangage ironique amusant...