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Zulma

Zulma est une maison d'édition principalement dédiée à la littérature contemporaine, française et internationale, fondée en 1991 par Laure Leroy et Serge Safran.


C'est un poème de Tristan Corbière qui a donné à Zulma son nom, et a présidé également à la naissance de ses premières collections, dont les noms étaient issus de poèmes des Amours jaunes.

Zulma est diffusé par Le Seuil et distribué par Volumen.

 

( Source Wikipédia)


Le Maître du Jugement Dernier, Leo Perutz

Ecrit par Léon-Marc Levy , le Vendredi, 21 Novembre 2014. , dans Zulma, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Langue allemande, Roman

Le Maître du Jugement Dernier (Der Meister des Jüngsten Tages. 1923) Traduit de l’allemand par Jean-Claude Capèle, Novembre 2014. 205 p… 8,95 €. . Ecrivain(s): Leo Perutz Edition: Zulma

 

Il faut dire d’abord et essentiellement le bonheur que procure ce bijou littéraire. Leo Perutz nous plonge dans les délices d’un roman gothique, éblouissant d’habileté et d’élégance narratives, terrible et inquiétant pour nous tenir en haleine jusqu’au bout.

Perutz est un grand écrivain. La virtuosité que l’on connaissait du « Judas de Léonard » ou du « Tour de cadran » par exemple est ici intacte. Il est d’usage de rapprocher Perutz de Kafka. Les rapprochements spontanés ici sont plutôt du côté de Poe ou de Maupassant. Le Horla plane sur ce roman, avec cette obsession qu’avait le XIXème pour le dédoublement de personnalité. La mise en place narrative, sorte de voix off du narrateur, est un premier dédoublement énonciatif : le narrateur semble ne plus croire vraiment à ce qu’il a vécu, semble en tout cas s’en dissocier pour ne pas avoir à revivre, même en mémoire, l’épouvante qu’il a traversée. La technique est rigoureusement la même que dans la troisième et dernière version du « Horla » de Maupassant :

Le Complexe d’Eden Bellwether, Benjamin Wood

Ecrit par Cathy Garcia , le Mardi, 30 Septembre 2014. , dans Zulma, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Iles britanniques, Roman, La rentrée littéraire

Le Complexe d’Eden Bellwether, traduit de l’anglais par Renaud Morin, août 2014, 497 p. 23,50 € . Ecrivain(s): Benjamin Wood Edition: Zulma

« La vérité est la torche qui luit dans le brouillard sans le dissiper » (Helvétius)

 

Ici, ce qui capte le lecteur sur presque cinq cents pages, ce n’est pas tant l’histoire elle-même, bien qu’elle soit absolument digne d’intérêt, mais bien l’art de l’auteur de lui donner une tension et un souffle vraiment très particuliers, et quand on sait que c’est un premier roman, on ne peut que saluer la prouesse. La plume de Benjamin Wood nous promène toujours sur le fil du rasoir, dans ce qui pourrait être un thriller cérébral, dans une ambiance qui frôle parfois le gothique, mais sans jamais basculer dedans.

Bien que l’intrigue prenne place à Cambridge en juin 2003, l’ensemble du roman semble légèrement teinté de sépia, sans qu’il ne sente pour autant la poussière. Il y a bien sûr en fond de décor l’illustre université, beaucoup de livres et une maison de retraite et puis, il y a la musique aussi, musique de chambre ou de chapelle, et l’instrument central du roman, presque un personnage à lui tout seul : l’orgue. Un orgue qui va servir à des rituels bien étranges, et peut-être même dangereux…

La Condition magique, Hubert Haddad

Ecrit par Marc Michiels (Le Mot et la Chose) , le Lundi, 22 Septembre 2014. , dans Zulma, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman

La Condition magique, Zulma, coll. de poche, 18 septembre 2014, 288 pages, 9,95 € . Ecrivain(s): Hubert Haddad Edition: Zulma

 

« L’erreur des cartésiens c’est de séparer la pensée de l’imaginaire. Il n’y a pas de pensée sans imaginaire. Dans un roman, ça ne m’intéresse pas de faire une coupe. Je veux qu’on traverse un monde. Quant au romantisme, je crois qu’on y reviendra toujours : le romantisme, c’est la passion. Ce qui ne tient pas, c’est la pose »

Hubert Haddad

 

L’auteur est né à Tunis en 1947 et suit l’exil de ses parents quelques années plus tard, à Belleville, Ménilmontant, puis dans les banlieues populaires. Il est à la fois poète, romancier, nouvelliste, dramaturge, essayiste, peintre et illustrateur. Il explore, depuis son premier recueil de poèmes, Le Charnier déductif, en 1967, toutes les voies de la littérature, de l’art et de l’imaginaire. Pour Haddad, la poésie a vite pris une place particulière : « multiple et exclusive dans ses investigations tant verbales que plastiques ».

Dans la chambre obscure, R. K. Narayan

Ecrit par Patryck Froissart , le Mercredi, 27 Août 2014. , dans Zulma, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Asie, Roman, La rentrée littéraire

Dans la chambre obscure, traduit de l’anglais (Inde) par Anne-Cécile Padoux, 28 août 2014, 186 pages, 8,95 € . Ecrivain(s): R. K. Narayan Edition: Zulma

 

 

Le hasard du calendrier éditorial permet parfois de bien heureuses correspondances.

Lire Dans la chambre obscure de Narayan quelques semaines après avoir savouré Kumudini de Rabindranath Tagore est une coïncidence plaisante dont il faut remercier les éditions Zulma.

Savitri, l’héroïne de ce roman, est, comme Kumudini, une épouse indienne qui subit douloureusement les contraintes de la tradition socio-culturelle locale de totale soumission au mari et qui est tenue de souffrir sans broncher les moindres fantaisies de son « maître ».

La mise en relation de ces deux héroïnes offre au lecteur deux visions différentes et complémentaires, sur une thématique assez similaire, de la condition de la femme indienne dans la première moitié du 20e siècle (le roman de Tagore est paru en 1929, celui de Narayan en 1938).

Notre quelque part, Nii Ayikwei Parkes

Ecrit par Cathy Garcia , le Mardi, 26 Août 2014. , dans Zulma, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Afrique, Roman

Notre quelque part, février 2014, traduit de l’anglais (Ghana) par Sika Fakambi, 304 p. 21 € . Ecrivain(s): Nii Ayikwei Parkes Edition: Zulma

 

Kayo Odamtten est un jeune médecin légiste qui a fait ses études à Londres et qui vient de retourner au pays, c’est-à-dire au Ghana. Sa candidature n’a pas été retenue par les services de police, aussi il travaille sans grand enthousiasme comme manager dans un laboratoire d’analyse biochimique et vit chez ses parents, à Accra, la capitale, tout en espérant mieux, malgré un contexte difficile pour exercer dans son pays.

Pendant ce temps, de mystérieux restes humains sont retrouvés dans la case de Kofi Atta, un cultivateur de cacao à Sonokrom. Le légisse, comme le nomment les villageois, n’a pas su déterminer de quoi il s’agissait réellement : « ça pourrait être n’importe quoi. Personnellement, je pencherais plutôt pour de la matière placentaire, mais en même temps ça me paraît un peu trop gros pour que ce soit ça ». Sonokrom est un petit village situé à quelques heures d’Accra qui sert de rendez-vous discret pour le ministre du Développement des routes et autoroutes avec sa jeune maîtresse, originaire de Tafo, proche de Sonokrom. C’est justement parce que c’est cette fille qui, alertée par l’odeur alors qu’elle poursuivait un oiseau à tête bleue, a découvert ces restes humains dans la case, que Kayo va être recruté de façon plutôt inhabituelle par l’inspecteur principal Donkor.