Identification

Plon

Son activité couvre trois grands domaines : l’histoire politique, la littérature et les sciences humaines.

Sa production est divisée en plusieurs collections :

  • Documents et Mémoires (grands personnages politiques)
  • Romans (grands auteurs, surtout du xxe siècle)
  • Feux Croisés (littérature étrangère)
  • Terre Humaine
  • Romans jeunesse, plusieurs collections dont une toute récente collection fantasy avec des auteurs français contemporains, comme La Saga des Cavaliers des Lumières, de Brigitte Aubert et Gisèle Cavali.
(Wikipédia)

Le Bal des cendres, Gilles Paris (par Philippe Leuckx)

Ecrit par Philippe Leuckx , le Vendredi, 20 Mai 2022. , dans Plon, Les Livres, Recensions, La Une Livres, Roman

Le Bal des cendres, avril 2022, 300 pages, 19 € . Ecrivain(s): Gilles Paris Edition: Plon

 

Le Bal des cendres de Gilles Paris profite du décor extraordinaire de l’île volcanique pour chorégraphier les relations sentimentales, intimes, amoureuses, filiales et amicales d’un vrai chœur de personnages liés ou étrangers. Le talent de l’auteur consiste à donner à chacun la voix narrative à même de dérouler les pans d’une histoire au pied du volcan à contempler, à gravir. Toute relation peut très vite être déstabilisée et le romancier prend plaisir à épicer ce « Stromboli » des cœurs.

A l’ombre du film de Rossellini, l’ouvrage romanesque à souhait nous invite à tresser une belle dizaine d’histoires, sous l’angle même des protagonistes : Guillaume, le directeur de l’hôtel, Matheo, son ami de toujours, sa fille Giulia, adolescente attachante à laquelle s’attachent nombre de personnages. Les couples se forment ou se reforment sous nos yeux. C’est la sensualité ordinaire, tactile ou éphémère des corps en désir, en attente. Thomas, toujours en deuil d’Emilio a trouvé en Lior un nouveau compagnon de vie. Eytan a repris place auprès de sa maîtresse. Elena pleure la perte d’Enzo. Abigale se rapproche de Guillaume.

Un jour, Maurice Genevoix (par Didier Smal)

Ecrit par Didier Smal , le Mardi, 14 Décembre 2021. , dans Plon, Les Livres, Les Chroniques, La Une CED, Roman

Un jour, Maurice Genevoix, Plon, septembre 2021, 208 pages, 19 €

 

 

En 1976, Maurice Genevoix est âgé de quatre-vingt-six ans et publie un bref et intensément paisible roman, Un jour. Que ce roman soit une somme, une synthèse ou un testament importe peu, ce ne sont que des étiquettes. À vrai dire, malgré les références faites à la propre œuvre et à la propre biographie de l’auteur, ce roman peut (doit ?) être lu comme un récit indépendant de toute littérature, de toute histoire littéraire, de toute considération universitaire – un peu comme l’œuvre de Genevoix, qui se méfiait voire se gaussait des théories littéraires ou psychanalytiques, surtout appliquées à ses livres. Juste, mais c’est suffisant pour l’âme, une déambulation entre amis silencieux malgré les mots prononcés, un de ces moments rares de proximité absolue avec l’Autre – qui est peut-être au fond soi-même, on y reviendra.

Contes philosophiques du monde entier, Jean-Claude Carrière (par Didier Smal)

Ecrit par Didier Smal , le Mercredi, 24 Novembre 2021. , dans Plon, Les Livres, Critiques, Essais, La Une Livres

Contes philosophiques du monde entier, Jean-Claude Carrière, août 2021, 384 pages, 12 € Edition: Plon

Feu Jean-Claude Carrière avait la passion des histoires, celles qui, sans aucunes distinctions géographiques ou temporelles, nous fondent, nous les humains, qui nous disent qui nous sommes de façon symbolique, qui nous incitent à nous poser des questions auxquelles il n’y a pas nécessairement de réponses – peut-être les plus intéressantes parmi les questions, soit dit en passant – un exemple ? Pourquoi j’aime telle personne – aucune réponse, aucune certitude, juste le sentiment. Il suffit pour se sentir humain.

Le présent recueil, dans sa première édition datant de 2008, était sous-titré Le Cercle des menteurs 2, et donc présenté comme une sorte de suite au recueil Le Cercle des menteurs, publié quant à lui en 1998. Des menteurs ? Non, des diseurs de vérités, ces vérités simples que la psychanalyse moderne a dévoyées – le plus bel exemple étant le supposé « complexe d’Œdipe », auquel aucun helléniste ne comprend rien puisque toutes les histoires, de celle de la famille des Labdacides à celle de Blanche-Neige ou même d’une petite fille devant échapper à l’emprise de sa grand-mère-loup, disent ceci : le parent a toujours tort de chercher à empêcher l’enfant de grandir, de lui échapper, de le dépasser, de prendre sa place, alors que telle est pourtant la destinée commune.

Dictionnaire amoureux de l’esprit français, Metin Arditi (par Didier Smal)

Ecrit par Didier Smal , le Lundi, 08 Novembre 2021. , dans Plon, Les Livres, Critiques, Essais, La Une Livres

Dictionnaire amoureux de l’esprit français, août 2021, 688 pages, 13 € . Ecrivain(s): Metin Arditi Edition: Plon

Une logique se dégage de la présente chronique, relative à un Dictionnaire amoureux de l’esprit français : l’ouvrage est signé d’un écrivain suisse francophone d’origine turque séfarade, Metin Arditi, et la chronique est signée d’un Belge – c’est dire le pouvoir de fascination qu’exerce l’esprit français, fascination à certains égards plus puissante en dehors de l’Hexagone qu’à l’intérieur de ses frontières. Pour les Français, baignés de cet esprit, de cette recherche d’élégance, de ce désir de plaire, quoi de plus naturel, quoi de moins remarquable ? Dans quel autre pays un futur président de la République a-t-il publié une Anthologie de la poésie française toujours rééditée soixante ans plus tard ? (Remarquons au passage que Pompidou est absent de ce Dictionnaire amoureux, comme nombre d’hommes d’état – dommage, certains y avaient leur place aux côtés de Charles De Gaulle.) Certes, l’élégance, le désir de plaire semblent en voie de disparition – ou du moins n’ont-ils plus la même définition, le même sens, dans une société elle-même de moins en moins élégante ou plaisante, mais il suffit de gratter la surface moderne pour retrouver l’éclat de l’esprit français, ne fût-ce que dans des programmes scolaires qui font la part belle aux classiques, ou dans certaines élégances artistiques.

L’Unique goutte de sang, Arnaud Rozan (par Stéphane Bret)

Ecrit par Stéphane Bret , le Mercredi, 22 Septembre 2021. , dans Plon, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman

L’Unique goutte de sang, Arnaud Rozan, août 2021, 265 pages, 18 € Edition: Plon

 

Peut-on radiographier la haine, disséquer les mécanismes du racisme avec une rigueur quasi scientifique ?

C’est à ce voyage, lugubre, à travers l’histoire du phénomène du racisme que nous convie Arnaud Rozan. Dans le roman, Sydney, un jeune adolescent noir, commet l’erreur fatale de céder à son désir pour deux jeunes filles blanches ; celles-ci provoquent sans scrupules ni le moindre regret le massacre de sa famille en l’accusant de viol. Ce qui frappe tout au long des pages de ce roman, c’est la précision des descriptions, la décomposition des actes et gestes, la distanciation avec le côté dramatique et cruel des situations décrites. Ainsi, Arnaud Rozan évoque-t-il la pendaison de deux jeunes filles, Ella et Eulma, par un rappel historique : « Certaines contrées sont maudites par le sort. Le sang s’y verse à doses régulières, comme une rivière sort périodiquement de son lit et se transforme en coulée de boue. La fureur des hommes revenait faire trembler cette terre, où avaient déjà succombé des milliers de soldats dans un fracas de sabots ».