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Grasset

Les Éditions Grasset ont été successivement présidées par son fondateur, Bernard Grasset, et depuis 1955 par son neveu Bernard Privat. Parmi les premiers administrateurs figure Jean Vigneau. En1959, Grasset fusionne avec les Éditions Fasquelle, que dirigeait Jean-Claude Fasquelle depuis 1954. Il devient directeur général des éditions Grasset & Fasquelle en 1959, puis Président-directeur général en 1981. En 2000, il devient Président du conseil de surveillance et Olivier Nora lui succède en tant que Président du directoire.

Parmi les auteurs importants que Grasset a contribué à faire connaitre peuvent être cités Jean Giraudoux, ou plus récemment Pascal Quignard.

 


L’enfant d’Ingolstadt, Dernier Royaume, Tome X, Pascal Quignard (par Philippe Chauché)

Ecrit par Philippe Chauché , le Vendredi, 02 Novembre 2018. , dans Grasset, Les Livres, Critiques, Essais, La Une Livres, Histoire

L’enfant d’Ingolstadt, Dernier Royaume, Tome X, septembre 2018, 288 pages, 20 € . Ecrivain(s): Pascal Quignard Edition: Grasset

 

« C’est ainsi qu’il faut débuter les chapitres dans les histoires qu’on note : très vite. Comme d’un jet. Comme la première des lettres. Comme un taureau qui fonce.

Avançant le pied gauche dans le jour et le monde, pied droit scellé pour toujours dans la porte d’Eden ».

L’enfant d’Ingolstadt est la nouvelle suite d’une odyssée savante, goûteuse, troublante, inspirée, le nouvel opus d’une encyclopédie unique, et vibrante comme une pièce musicale de Marin Marais. Il y a seize ans, Pascal Quignard, nous offrait le premier acte de cette fresque littéraire, musicale, et historique, à la langue inspirée : Je ne cherche que les pensées qui tremblent.

Aujourd’hui, tel un augure, il découpe à l’aide de sa plume sacrée, un rectangle dans ce Royaume où se mêlent la Grèce, la Chine, des musiciens, des peintres, les rêves, et le faux et son attrait : Comme l’eau écrase le plongeur qui a gagné le fond de l’océan, le silence écrase l’homme tandis qu’il est en train de regarder ce qui le sidère.

La balade des perdus, Thomas Sandoz

, le Jeudi, 24 Mai 2018. , dans Grasset, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman

La balade des perdus, avril 2018, 208 pages, 18 € . Ecrivain(s): Thomas Sandoz Edition: Grasset

 

Quatre adolescents handicapés, chaperonnés par une éducatrice quelque peu hystérique, se retrouvent embarqués bien malgré eux dans une aventure rocambolesque, à la recherche de leur Castel, l’institution spécialisée qui les héberge. A travers le regard de Luc, tour à tour sévère et indulgent, le lecteur se familiarise avec cette équipée « boiteuse », et l’accompagne dans un voyage très mouvementé, sur les routes sinueuses des massifs alpins.

La grande originalité de ce roman tient à sa galerie de personnages, pour le moins peu banale dans le paysage romanesque, et à sa manière crue et sans complaisance d’aborder le handicap. Non que le thème de la différence n’ait pas déjà été traité de façon remarquable (pensons seulement aux chefs-d’œuvre que sont Des souris et des hommes et Le Bizarre incident du chien pendant la nuit), mais dans La balade des perdus, Luc, le narrateur, adopte volontairement la posture de l’anti-héros, de l’observateur lucide et objectif de ses propres calamités et de celles de ses camarades d’infortune :

Sauver les livres et les hommes, Père Michaeel Najeeb

Ecrit par Gilles Banderier , le Lundi, 12 Mars 2018. , dans Grasset, Les Livres, Critiques, Essais, La Une Livres, Histoire

Sauver les livres et les hommes, octobre 2017, 178 pages, 17 € . Ecrivain(s): Père Michaeel Najeeb Edition: Grasset

Pour des raisons qu’on a peur de comprendre (y a-t-il un agenda caché ?), l’Occident en général, les États-Unis en particulier, se sont acharnés contre l’Irak, la Libye et la Syrie, dont les dirigeants avaient certes des défauts (la conversion du Proche et Moyen-Orient à la social-démocratie de type suédois n’est pas pour tout de suite), mais qui étaient des pays laïcs, où la pratique de l’Islam était fermement encadrée par l’État. Par conséquent, les tenants d’autres religions pouvaient y vivre librement. Le fondateur du parti Baas (au pouvoir en Irak et en Syrie), Michel Aflak, était un chrétien, de même que le ministre des Affaires étrangères de Saddam Hussein, Tarek Aziz. En 1982, Hafez el-Assad mit brutalement un terme à l’expansion des Frères musulmans en Syrie. Saddam Hussein commença plutôt bien son « règne », avec une campagne d’alphabétisation massive, qui n’était pas sans évoquer celle menée par Mustafa Kemal en Turquie, avant – hélas ! – de saigner à blanc son pays dans un conflit absurde avec le voisin iranien et de se couper de son propre peuple. L’exécution de Saddam Hussein libéra le mauvais génie de la lampe, et l’Islam le plus rétrograde, longtemps comprimé par un régime policier, donna libre cours à sa sauvagerie. L’Irak, État artificiel, permettait à différentes communautés non-musulmanes de vivre dans des conditions à peu près sereines. Au XIXe siècle, un tiers de la population de Mossoul professait le christianisme et on y comptait 50.000 Juifs (le Talmud de Babylone fut élaboré sur ce territoire). Qu’en est-il aujourd’hui ?

Sexe, Christophe Donner

Ecrit par Arnaud Genon , le Lundi, 05 Mars 2018. , dans Grasset, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman

Sexe, janvier 2018, 272 pages, 19 € . Ecrivain(s): Christophe Donner Edition: Grasset

 

A la fin de L’Image fantôme, Hervé Guibert eut cette jolie formule : « Il faut que les secrets circulent » (1). Elle pourrait résumer à elle seule le projet littéraire de Christophe Donner, initié avec Petit Joseph (Fayard, 1982) il y a 36 ans. Celui qui avait signé un essai intitulé Contre l’imagination (Fayard, 1998) n’a jamais eu pour sujet, à quelques exceptions près, que lui-même, sa famille et ses proches (et les proches de ses proches), non pas par narcissisme béat (loin de là), mais tout simplement parce que sa vie a souvent été plus romanesque que ne le sont beaucoup de romans qui se présentent comme tels. Christophe, le narrateur de Sexe, le remarque lui-même : comme dans toute bonne autofiction, « la réalité finit toujours par écraser la fiction ».

Sexe, c’est le roman que le narrateur tente d’écrire depuis plusieurs années, mais dont les différentes versions ne le satisfont jamais. C’est un peu le roman de Christophe Donner qui contiendrait tous les autres, qui les lierait, qui ferait de ses histoires passées une histoire, son histoire. Bien sûr, il n’est jamais question que d’amour. De la relation avec son amant mexicain, Moïse, avec qui il visite les backrooms du bar gay La Casita de Mexico, de sa difficulté à échanger avec lui autre chose que du sexe…

Traité des gestes, Charles Dantzig

Ecrit par Charles Duttine , le Lundi, 08 Janvier 2018. , dans Grasset, Les Livres, Critiques, Essais, La Une Livres

Traité des gestes, octobre 2017, 416 pages, 22 € . Ecrivain(s): Charles Dantzig Edition: Grasset

 

L’encyclopédie de nos gestes


Quand on y pense sommairement, on se dit que nos gestes expriment notre banale apparence, notre surface corporelle si superficielle, bref ce à quoi on ne prête guère d’attention, ou si peu. En revanche, avec le dernier livre de Charles Dantzig, Traité des gestes, on découvre toute la richesse, la diversité et la profondeur humaine de nos gestes. On se laisse guider en suivant l’auteur dans cette sorte d’encyclopédie raisonnée ou de dictionnaire imaginatif où il y a du romanesque, de la poésie et du journal intime. De quoi laisser songeur et ébahi parfois !