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Flammarion

Le groupe Flammarion est le quatrième groupe d'édition français et comprend plusieurs maisons d'édition dont celle qui a donné son nom au groupe, fondée en 1876. Le groupe comprend également des entreprises de distributionvente et impression.

Il appartient depuis 2000 au groupeitalien RCS MediaGroup et son PDG est depuis cette date Teresa Cremisi.


Nageur de rivière, Jim Harrison

Ecrit par Victoire NGuyen , le Samedi, 17 Mai 2014. , dans Flammarion, Les Livres, Critiques, La Une Livres, USA, Roman

Nageur de rivière, traduit de l’américain par Brice Matthieussent, mars 2014, 257 pages, 19,90 € . Ecrivain(s): Jim Harrison Edition: Flammarion

 

 

Le sacre de la nature

Le nouveau récit du maestro est composé de deux textes, Au pays du sans-pareil et Nageur de rivière. Ce dernier donnera le titre à l’ouvrage. Dans les deux récits, Jim Harrison met en scène deux hommes à des âges différents de la vie. Clive, qui a la soixantaine, est décrit comme un critique, expert en peinture, conférencier et professeur. Clive a arrêté de peindre et l’auteur le considère comme un artiste raté en proie aux malheurs et à l’incompréhension de son temps :

« A soixante ans, il vivait en célibataire depuis vingt ans, mais son divorce était toujours la rupture la plus douloureuse de son existence. Il avait ensuite perdu le feu sacré, du moins le crut-il alors, et il renonça à peindre pour devenir professeur d’histoire de l’art, courtier, expert, homme à tout faire du monde de la culture. En fait, il avait laissé le temps brouiller les cartes… »

Le vieil orphelin, Serge Moati

Ecrit par Pierrette Epsztein , le Jeudi, 17 Avril 2014. , dans Flammarion, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Biographie, Récits

Le vieil orphelin, octobre 2013, 414 pages, 21 € . Ecrivain(s): Serge Moati Edition: Flammarion

 

Le vieil orphelin de Serge Moati paru en octobre 2013 aux éditions Flammarion se présente comme un récit autobiographique. C’est cela et c’est bien plus que cela, car parfois il invente, se scrute, il regarde sa vie en surplomb avec une certaine tendresse et un humour certain. L’auteur nous présente des faits mais il ne cherche pas la neutralité.

L’affect, l’émotion, dominent dans une écriture à fleur de peau, à fleur de sensibilité. Jamais il n’est dupe de ses illusions. L’histrion s’efface ici devant l’homme blessé. Il quitte l’habit du personnage pour nous dévoiler une personne. Il se livre sans concessions, se démasque avec une grande lucidité derrière le rire qui sans cesse atténue son propos. Alors plongeons dans le bain : « J’ai soixante-sept ans. Et j’ai onze ans. On a toujours l’âge de son deuil. L’inconscient ne vieillit pas. C’est déjà ça. Mais c’est angoissant ».

Entrons dans un appartement cossu du sixième arrondissement. Nous sommes dans le salon et nous découvrons deux personnages installés dans un profond et confortable canapé propice à la confidence.

Le Mystère Fulcanelli, Henri Lœvenbruck

Ecrit par Stéphane Chemin , le Mardi, 18 Février 2014. , dans Flammarion, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman

Le Mystère Fulcanelli, octobre 2013, 450 pages, 21 € . Ecrivain(s): Henri Lœvenbruck Edition: Flammarion

Livre après livre, le romancier Henri Lœvenbruck sait comment tirer les fils d’une bonne histoire. Immédiatement, ceux qui savent et apprécient les délires d’intrigues du biker le plus cool de la littérature frenchie, pensent Rasoir d’Ockham, Les Cathédrales du vide, L’Apothicaire. Pas du roman de garage tout ça ! Pour les novices, prenez un bol d’Histoire, mettez-y une pincée d’humour, une bonne louche de gros œuvre, adjoignez-y une solide documentation, secouez le tout, saupoudrez d’imagination, décorez d’un zeste de mystère et servez sur tranches bien chaud…

Ce coup-ci, les marrons étaient chauds depuis plus d’un siècle ! Bon, pour les brêles en ésotérisme, Le Mystère Fulcanelli est aussi connu du bon peuple que la somme exacte des bâtonnets dans Rain Man. Ça n’empêche pas de s’intéresser, et même les billes en « fulcanellisme » avancé peuvent apprécier ce livre qu’Henri Lœvenbruck a mis plusieurs années à écrire. Fulcanelli, c’est l’arlésienne. Au 20e siècle, de nombreux chercheurs, des passionnés, des érudits, des exégètes se sont cassé et les dents et le cabochon à vouloir découvrir la véritable identité de ce mystérieux alchimiste du 19e siècle. La faute à un homme : son assistant, son apprenti, son « padawan », l’homme par qui le mystérieux monsieur F. prend corps (et plume) sur le papier : Eugène Canseliet.

Le charme des penseurs tristes, Frédéric Schiffter

Ecrit par Arnaud Genon , le Vendredi, 15 Novembre 2013. , dans Flammarion, Les Livres, Critiques, Essais, La Une Livres

Le charme des penseurs tristes, août 2013, 165 pages, 17 € . Ecrivain(s): Frédéric Schiffter Edition: Flammarion

 

Triste drille

Le bonheur, nous disent les philosophes antiques, est le souverain bien, le but ultime de nos actions. La joie, selon les uns, en est un degré inférieur ou, selon les autres, constitue une forme d’existence supérieure au bonheur. En conséquence de quoi, la mélancolie, qui s’y oppose, s’en trouve généralement dépréciée. Cependant, la mélancolie mène à l’art, elle est considérée pour beaucoup – pensons à Proust – comme « la mère des muses » et le mélancolique, qui se caractérise par « un ralentissement de son être », a le pouvoir de mettre la réalité à distance, ce que ne peut le joyeux « dont la conscience s’oublie dans le présent ». Si les livres des penseurs tristes n’offrent « aucune consolation ou espérance », exercent-ils tout au moins un pouvoir de séduction, un véritable charme capable d’aérer notre esprit « en en chassant le Sérieux ». Car contrairement à ce que nous fait croire la doxa, « les penseurs tristes […] ne sont pas pour autant des penseurs de la tristesse [et] nous rendent le sourire ». Et c’est sur dix d’entre eux que Frédéric Schiffter se penche dans le présent essai, de Socrate à Roland Jaccard, figures qui « forment une aristocratie transhistorique de l’ennui – montrant par là l’éternité de la maladie du temps ».

Le cas Eduard Einstein, Laurent Seksik

Ecrit par Martine L. Petauton , le Mardi, 01 Octobre 2013. , dans Flammarion, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman, La rentrée littéraire

Le cas Eduard Einstein, septembre 2013, 294 pages, 19 € . Ecrivain(s): Laurent Seksik Edition: Flammarion

 

Laurent Seksik connaît bien Albert Einstein, le père d’Eduard, dont il a rédigé une biographie, et les fils et les pères sont souvent son affaire, comme en atteste La légende des fils, un de ses – beaux – et précédents romans. Médecin, la notion de « cas » fait évidemment partie de son univers. Mais, est-ce vraiment cela qui explique la réussite de ce roman-ci ? Fallait-il seulement l’expertise biographique et scientifique pour – à ce point – emporter le lecteur dans la noria à la fois sobre et dense des émotions qu’on garde une fois le livre refermé…

Voyage terrible que celui qu’on commence, accompagnant une mère, abandonnée de son mari, « déposant » au fond d’un asile de Zurich un fils psychotique, probablement schizophrène : Eduard (« ses grands yeux clairs toujours perdus dans le vide »), le cadet d’Albert Einstein et de Mileva. On est en 1930 ; il n’en sortira plus : « Jusqu’alors, elle n’avait pas pleuré. Elle n’était pas encline à la tristesse. Seule, la peur occupait ses pensées, une frayeur immense, une terreur de mère ».