La poésie contemporaine, hum, vous avez dit poésie contemporaine ? Quoi ? Vous lisez ça ? Mais on ne comprend rien ! Et il n’y a peut-être même rien à comprendre !! La poésie contemporaine, c’est toujours très éloigné de la vie, de la langue telle qu’on la parle, telle qu’on la veut, telle qu’elle nous séduit, de la langue telle qu’on pouvait la déchiffrer, la savourer quand on était enfant. De la langue des contes. Vous vous souvenez de l’enfance ? On était là, avec les contes, on vivait dedans. Eh bien, la poésie, c’est exactement l’inverse. On ne peut pas vivre dedans, c’est un objet curieux, que l’on prend avec des pincettes, que l’on regarde de loin.
Bon. Reprenons. Et si la poésie contemporaine, c’était exactement l’inverse ? Si la poésie contemporaine pouvait au contraire revivifier le conte de l’intérieur ? L’enfance d’une part (comme c’est le cas également chez Ariane Dreyfus ou chez Jean Daive dans son très beau dernier livre Onde générale, notamment dans la section : « Noël des maisons qui n’ont plus d’enfants ») et d’autre part la parole impersonnelle : celle des contes de Grimm précisément. Il faut ouvrir et lire pour s’en convaincre Chants populaires de Philippe Beck. Ce merveilleux livre. Merveilleux, merveilleux, merveilleux. « Les Chants populaires dessèchent des contes, relativement. Ou les humidifient à nouveau », comme l’écrit l’auteur dans son avant-propos.