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Robert Laffont

Les Éditions Robert Laffont sont une maison d'édition française fondée en 1941 par Robert Laffont.

Elle publie des biographies, des témoignages, des livres d'ésotérisme, de la littérature de langue française, de la littérature traduite de langue étrangère, des mémoires, desromans policiers, des romans d'espionnage, des livres de spiritualité et l'encyclopédie annuelle Quid.

La collection « Bouquins », créée par Guy Schoeller, qu'elle héberge depuis sa création, est probablement celle qui la distingue le plus de ses concurrents bien qu'elle ait lancé les collections « Vécu » et « Best Sellers ».

Elle possède les éditions JulliardSeghers et NiL. Elle diffuse dans différents pays francophones et possède des bureaux en Belgique et au Canada.

Elle a été acquise au début des années 1990 par le groupe de la Cité. En 2010, elle est dirigée par Leonello Brandolini, avec pour directrice générale Nicole Lattès.

L'éditeur fait partie intégrante du groupe Editis, deuxième groupe d'édition français.


Écrits stupéfiants, Drogues & littérature d’Homère à Will Self, Cécile Guilbert (par Jean-Paul Gavard-Perret)

Ecrit par Jean-Paul Gavard-Perret , le Jeudi, 17 Octobre 2019. , dans Robert Laffont, Les Livres, Critiques, Essais, La Une Livres

Écrits stupéfiants, Drogues & littérature d’Homère à Will Self, Cécile Guilbert, septembre 2019, 1440 pages, 32 € Edition: Robert Laffont

 

Drogue et Littérature ou les poisons du rêve

Entre enfer et paradis, produit et dose, Cécile Guilbert rappelle que la drogue offre une dualité. Il y a là extase et souffrance. Les adjuvants illicites font sombrer mais aussi ils sont capables d’ouvrir des portes (particulièrement les psychédéliques). La drogue est donc souvent au seuil de la littérature et ce, depuis la poésie védique et donc quasiment les origines de l’humanité. Mais les écrivains s’en servent véritablement beaucoup plus tard.

Cécile Guilbert nous rapproche de lieux étranges voire – comme Michaux – des « rencontres avec les Dieux », bref d’un ailleurs inatteignable – source de savoir ou paradis. La mesure de l’être est donc métamorphosée par le « poison noir » de l’Opium qui provoque « la rencontre de Pommard et du Pernod » selon Cocteau qui est bien plus qu’un dandy de la drogue auquel il fut réduit. La drogue est souvent une esthétique qui dilate le temps. Et Cécile Guibert fait le tour de la question dans une classification judicieuse abondamment illustrée de textes significatifs.

Une boîte de nuit à Calcutta, Nicolas Idier, Makenzy Orcel (par Philippe Chauché)

Ecrit par Philippe Chauché , le Vendredi, 05 Juillet 2019. , dans Robert Laffont, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman

Une boîte de nuit à Calcutta, mai 2019, 306 pages, 20 € . Ecrivain(s): Nicolas Idier, Makenzy Orcel Edition: Robert Laffont

 

« … Calcutta m’a regardé, et j’ai baissé les yeux. Je n’aurais pas dû les baisser. J’ai vu s’allonger à même le sol cette Nouvelle jeunesse (1) qui se cherche, cherche une sortie, à travers une foule aussi compacte que les murs des palais vides, dans les ordures, le regard éteint des dieux » (Makenzy Orcel).

« … Quand un écrivain écrit, ce n’est pas seulement le monde qui entre dans son rythme, c’est la création d’un rythme du monde. Un mélange de bénédiction et de malédiction. Car il faut prendre sur nous tant de poids, traverser tant de strates de pierre sèche encombrée de mots et d’espoirs avortés… » (Nicolas Idier).

Une boîte de nuit à Calcutta est le roman épistolaire de deux écrivains, deux voyageurs, entre Pékin, Paris et Calcutta, deux amis qui se livrent et livrent ce qu’ils voient, pensent, sentent, et lisent. Deux écrivains armés d’un sismographe qu’ils maîtrisent à merveille : la littérature. Le roman est une arme qui fait voir le réel, même lorsqu’il semble s’en détourner, et Une boîte de nuit à Calcutta en est au centre.

Diaboliques, Sept femmes sous l’Occupation, Cédric Meletta (par Catherine Dutigny)

Ecrit par Catherine Dutigny/Elsa , le Mardi, 09 Avril 2019. , dans Robert Laffont, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Récits, Histoire

Diaboliques, Sept femmes sous l’Occupation, février 2019, 221 pages, 20 € . Ecrivain(s): Cédric Meletta Edition: Robert Laffont

On le sait, le chiffre sept est considéré dans beaucoup de religions comme un nombre sacré. Il marque les esprits en bien comme en mal, et ce n’est sans doute pas un hasard si Cédric Meletta a choisi de sortir d’un relatif oubli historique le destin de sept femmes afin d’illustrer la figure féminine du Diable sous l’Occupation.

Sept femmes aux origines sociales, aux nationalités, aux cultures et aux activités délictueuses différentes. Un choix judicieux qui est le premier attrait de ce livre. Pas ou très peu de redites, de similitudes dans ces sept chemins pavés d’horreurs, de chantages, de vols et de crimes. Il y a tant de manières d’être une hyène, une diabolique, quand on croit dur comme fer pouvoir faire son beurre et son miel du malheur des autres.

Peu de points communs également sur des fins de vie écourtées de manière expéditive ou au contraire protégées, voire mystérieuses. Être une femme à la fin de la Seconde Guerre mondiale, même suspectée des pires travers ou au minimum d’avoir œuvré de concert avec des ultra-collaborateurs et/ou des membres de la Gestapo, peut valoir (parfois) l’indulgence des tribunaux présidés par des hommes. Souvent considérées comme des exécutantes de second ordre, certaines échapperont à la peine capitale.

L’espérance d’un baiser, Témoignage de l’un des derniers survivants d’Auschwitz, Raphael Esrail

Ecrit par Martine L. Petauton , le Vendredi, 22 Décembre 2017. , dans Robert Laffont, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Biographie, Histoire

L’espérance d’un baiser, Témoignage de l’un des derniers survivants d’Auschwitz, septembre 2017, 284 pages, 19 € . Ecrivain(s): Raphael Esrail Edition: Robert Laffont

 

« En situation de survie, l’homme est vrai ».

Raphaël Esrail, ancien déporté, ancien résistant, et Président de l’Union des déportés d’Auschwitz, a passé une partie notable de sa vie à « dire Auschwitz » – sa mission – aux autres, ceux qui n’avaient pas cette expérience unique, qui ne savaient pas, ou mal. Aux jeunes, en particulier, pour apporter cet outil d’un genre à part, sans quoi aucune vie d’honnête homme ne saurait ici, en Occident, prendre forme…

Et la voix, douce et ferme, et la pédagogie, et – oui, parfois – comme un zeste d’humour en guise de distance, ont fait merveille partout où on l’écoutait dire « ce que des hommes avaient fait à d’autres hommes », dans un  silence étrange, que j’ai encore en mémoire, moi qui ai connu Raphaël lors d’un voyage pour les professeurs dans les grands camps de la mort de Pologne.

Mais qui sont les assassins de l’école ?, Carole Barjon

Ecrit par Vincent Robin , le Samedi, 21 Janvier 2017. , dans Robert Laffont, Les Livres, Critiques, Essais, La Une Livres

Mais qui sont les assassins de l’école ? 2016, 225 pages, 18 € . Ecrivain(s): Carole Barjon Edition: Robert Laffont

 

Paideia : A l’époque hellénistique, le mot qui signifiait dans toute son ampleur ce qu’on rend actuellement par « civilisation », et dont le contenu rassemblait ce que nos disciplines séparent méthodiquement (ne serait-ce que la religion), a pris le sens un peu sec de « système éducatif » (Histoire grecque/C. Orrieux-P. Schmitt Pantel/Puf 1995).

Celui qui s’interroge sur la provenance de notre héritage occidental en matière d’éducation ne gagnera pas moins qu’à la lecture des précisions ci-dessus la faveur d’un double enseignement. En premier lieu que, cinq siècles avant notre an zéro par convention et dans la Grèce antique, des dispositions encadraient déjà la prise en charge et la formation des couches juvéniles. C’était alors, en-dehors du clan familial, que l’on inculquait ou transmettait aux sujets en devenir toute une palette pratique de connaissances et d’apprentissages. Plus subtil et plus abstrait, mais peut-être plus précieux également sous le jour d’un second éclairage, ce glissement de sens du mot « civilisation » vers celui de « système éducatif ».