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Buchet-Chastel

Buchet/Chastel est une maison d’édition généraliste qui publie de la littérature française et de la littérature étrangère, des essais, des documents, des biographies, des livres sur la musique et sur l'écologie.

 


Une vie comme les autres, Hanya Yanagihara

Ecrit par Catherine Dutigny/Elsa , le Mercredi, 07 Février 2018. , dans Buchet-Chastel, Les Livres, Critiques, La Une Livres, USA, Roman

Une vie comme les autres, janvier 2018, trad. anglais (USA) Emmanuelle Ertel, 816 pages, 24 € . Ecrivain(s): Hanya Yanagihara Edition: Buchet-Chastel

 

Publié en 2015 aux États-Unis, Une vie comme les autres (A little life) a déjà conquis plus d’un million de lecteurs de par le monde. Best-seller traduit dans une vingtaine de pays, ce livre s’inscrit dans une longue tradition littéraire américaine d’épopée romanesque. On y suit sur plus de trois décennies les parcours personnels et professionnels d’un quatuor d’hommes unis depuis les bancs de la faculté par une profonde amitié.

Point commun : ils sont tous talentueux et finiront par exceller dans leurs métiers respectifs. JB, le jeune haïtien homosexuel ambitieux, couvé par une mère et des tantes convaincues de son génie, gagnera la notoriété en tant que peintre. Malcom, le métis discret élevé dans un milieu aisé et progressiste, mènera une brillante carrière d’architecte. Le beau et timide Willem, d’origine scandinave, fils d’ouvriers agricoles du Wyoming, percera en tant qu’acteur, et enfin Jude, l’homme à la personnalité secrète et magnétique, deviendra un avocat d’affaires célèbre et redouté.

Lieu de vie commun : un New-York très centré sur les quartiers sud de Manhattan et de Soho en particulier.

Ecrit dans le noir, Essais sur la littérature, Michel Schneider

Ecrit par Marie-Josée Desvignes , le Mardi, 19 Décembre 2017. , dans Buchet-Chastel, Les Livres, Critiques, Essais, La Une Livres

Ecrit dans le noir, Essais sur la littérature, septembre 2017, 348 pages, 22 € . Ecrivain(s): Michel Schneider Edition: Buchet-Chastel

 

Lire Michel Schneider c’est d’emblée entrer dans les arcanes du langage et la réflexion sur la littérature et les écrivains. Depuis Voleur de mots qui m’avait déjà subjuguée, il y a une vingtaine d’années, c’est toujours avec délectation que j’approche un nouveau livre de Schneider. Mêlant littérature et psychanalyse, chacun de ses essais est une plongée au cœur de la chose littéraire, ses affres et ses tourments, à lui comme à tant d’écrivains qu’il convoque dans ces essais et ailleurs.

Ecrit dans le noir s’ouvre sur une dédicace à Jean Starobinsky et se clôt sur un essai dédié à celui qu’il admire et qui, dit-il, lui a appris à apprendre. Vibrant hommage pour signifier la redevance et l’amitié. L’ouvrage compte treize essais tous passionnants, consacrés plus ou moins, ensemble et en particulier à Henry James, F. Kafka, Elias Canetti, Musil, Flaubert, Baudelaire, Melville, Colette, Platon, Malraux, Châteaubriant, V. Hugo et Starobinsky.

Parmi les loups et les bandits, Atticus Lish (2ème critique)

Ecrit par Martine L. Petauton , le Mardi, 10 Octobre 2017. , dans Buchet-Chastel, Les Livres, Critiques, La Une Livres, USA, Roman

Parmi les loups et les bandits, trad. anglais (USA) Céline Leroy, 558 pages, 24 € . Ecrivain(s): Atticus Lish Edition: Buchet-Chastel

 

Cinq cents pages d’histoire portée par une écriture ; toute la littérature est là.

Très peu de livres, si peu, vous happent et vous font vivre – longtemps après, définitivement souvent, dans cet entre-deux de surprises, d’émotion abyssale, de suffocation, au point que s’endormir avec le bouquin tient à la fois de l’addiction et de l’épreuve. Ce sont des œuvres qu’on peut classer « uniques », destinées à vous poursuivre. On pourrait chacun en citer un, de ces livres particuliers ; prenez Les bienveillantes de Jonathan Littell. Dans ce cas, comme dans  ce livre-ci, l’auteur est peu ou carrément inconnu, débarqué avec son histoire dont on suppose, avant même de lire, qu’elle pèsera son poids dans l’importance qu’on accordera à l’œuvre. Ainsi d’Atticus Lish, ancien ouvrier, saisonnier, déménageur, connaisseur de bas-fonds, ça va de soi, et ancien Marine, qui plus est. Un auteur qui en soi est un roman ; un roman qui en soi est une vie. Premier roman, que Parmi les loups et les bandits qui reçut le prestigieux prix Pen/Faulkner Award. Une écriture – essentiel atout – qui sans doute peut fabriquer autant de contempteurs que d’adorateurs. Façon Lish qui prend aux tripes ; respiration saccadée, amplifiée par les bruits d’une ville de roman d’anticipation, comme des images de David Lynch :

Nos Vies, Marie-Hélène Lafon

Ecrit par Pierrette Epsztein , le Mercredi, 20 Septembre 2017. , dans Buchet-Chastel, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman, La rentrée littéraire

Nos Vies, août 2017, 192 pages, 15 € . Ecrivain(s): Marie-Hélène Lafon Edition: Buchet-Chastel

 

Comment une nouvelle donne-t-elle un jour à un écrivain le désir de prolonger l’aventure et d’en faire un roman ? Marie-Hélène Lafon a perçu en elle ce désir quand elle a bouclé l’écriture de la nouvelle, Gordana, parue en 2012. Cela a pris plusieurs années avant que son intuition première aboutisse au roman Nos vies. La charpente était déjà construite, il ne s’agissait plus alors que de consolider les murs et de meubler l’intérieur avec des souvenirs enfouis ou des moments qui feraient saillie. Mais pas que… Il lui fallait trouver un rythme nouveau, un certain déroulé qui pouvait convenir à un récit plus ample. Alors, l’auteur a carrément changé son point de vue et modifié le rôle dévolu aux personnages principaux.

L’action de ce récit se déroule à Paris, dans un quartier qui garde encore un aspect populaire. Le point focal de l’intrigue est le Franprix du coin où l’on se croise, on se frôle, on se côtoie, on se reconnaît sans échanger une seule parole.

On retrouve dans ce roman certains types de personnages propres à l’univers de l’auteur. La plupart sont des êtres de peu.

Un dimanche de révolution, Wendy Guerra

Ecrit par Stéphane Bret , le Vendredi, 25 Août 2017. , dans Buchet-Chastel, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Amérique Latine, Roman, La rentrée littéraire

Un dimanche de révolution, 24 aout 2017, trad. Espagnol (Cuba) Marianne Millon, 211 pages, 19 € . Ecrivain(s): Wendy Guerra Edition: Buchet-Chastel

 

La littérature d’un pays peut révéler, d’une manière convaincante et efficace, les réalités de la société décrite par ses auteurs, ses blocages, ses drames, ses souffrances. C’est le cas de Cuba, pays de l’espérance révolutionnaire tiers-mondiste dans les années soixante, puis le théâtre d’un développement inexorable de la répression vis-à-vis de ceux qui « pensent autrement », les dissidents. Roberto Ampuero avait fort bien décrit la perversion des idéaux de l’origine dans son roman Quand nous étions révolutionnaires. Zoe Valdès avait évoqué cette situation de l’artiste confronté aux limitations de sa liberté d’écrire dans Chasseuse d’astres.

Dans Un dimanche de révolution, Wendy Guerra reprend cette thématique, celle de la situation de l’artiste, de son identité face à un régime hostile, omniprésent, s’immisçant sans cesse dans la vie privée des citoyens, au point de l’anéantir ou de la rendre très illusoire.