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Asphalte éditions

Asphalte est une jeune maison d'édition indépendante

 

Avaler du sable, Antônio Xerxenesky

Ecrit par Cathy Garcia , le Mercredi, 08 Avril 2015. , dans Asphalte éditions, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Amérique Latine, Roman

Avaler du sable, février 2015, traduit du portugais (Brésil) par Mélanie Fusaro, 178 pages, 15 € . Ecrivain(s): Antônio Xerxenesky Edition: Asphalte éditions

 

« Un fils qui ne savait même pas boire. Ça ne pouvait pas être un homme, un vrai. Surtout dans une ville où, selon Miguel, la sobriété est déraison ».

Ce roman parle d’un homme qui nous raconte comment il écrit un roman sur l’histoire de ses ancêtres, et en même temps ce roman que nous lisons est aussi le roman que cet homme écrit, et le roman qu’écrit cet homme démarre comme un western : Mavrak, petite ville perdue au milieu d’un désert du Far-West, sable, poussière, saloon, prostituées, une église qui a brûlé, deux familles rivales depuis des lustres, les Marlowe et les Ramirez… Un western donc, qui va finir comme un remake de La nuit des morts vivants. Sang, sable et poussière.

« Il y avait la peur. Il y avait la peur partout. Aujourd’hui, les hommes ont peur pour un rien ; autrefois ils craignaient la nuit et la mort. Même avec un révolver dans la poche. Peu importait l’arme qui pesait dans l’étui ».

Prague, Faubourgs Est, Timothée Demeillers

Ecrit par Philippe Chauché , le Lundi, 20 Octobre 2014. , dans Asphalte éditions, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman, La rentrée littéraire

Prague, Faubourgs Est, octobre 2014, 160 pages, 16 € . Ecrivain(s): Timothée Demeillers Edition: Asphalte éditions

 

« J’étais parti. Quand tout était devenu trop confus dans ma tête. Une sorte de déserteur. Déserteur au temps du fleurissement de la nation. A l’arrivée des magnats allemands, des investisseurs américains, des émissaires européens, du vent de la liberté, des foules libérées en costume-cravate, des grosses berlines, des crédits à la consommation, des Tesco ouverts vingt-quatre heures sur vingt-quatre, j’étais parti ».

Marek, le déserteur, revient, comme l’on revient toujours sur les lieux du crime. Il a vécu sous la glace communiste, puis au centre de La Révolution de Velours, avant d’aller voir ailleurs, ce qui s’y danse, de l’autre côté de l’Atlantique. Il revient à Prague, pour y saisir ce qui s’y trame, y retrouver Jakub et Katarina, ce passé ensorcelé que le temps précipite dans une dérive qui ne débouche sur rien, sauf sur quelques frémissements de nostalgie. Le Théâtre des Opérations n’a pas vraiment changé, on y boit toujours beaucoup, la drogue circule, les corps se vendent et se louent en plein jour. Les personnages de Timothée Demeillers ne croient plus à grand-chose, ils dérivent entre deux arnaques, et trois mauvaises passes. A croire que tous les malfrats de l’Est se sont installés à Prague, à croire que tous les promoteurs véreux de la planète s’y sont donné rendez-vous, à croire que le velours de la révolution cachait en ses trames des lames de rasoir, et ce n’est pas le Roi qui est nu, mais son peuple.

Depuis que la samba est samba, Paulo Lins

Ecrit par Stéphane Bret , le Mardi, 09 Septembre 2014. , dans Asphalte éditions, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Langue portugaise, Roman, La rentrée littéraire

Depuis que la samba est samba, Trad. du portugais (Brésil) par Paula Sainot, septembre 2014, 287 pages, 22 € . Ecrivain(s): Paulo Lins Edition: Asphalte éditions

 

 

Le roman de Paulo lins se déroule dans le Rio des années 20, et plus précisément dans le quartier de l’Estácio, où se croisent des malfrats, des proxénètes, des prostituées, des homosexuels, des immigrés. On y trouve également des artistes, des musiciens susceptibles d’incarner la bohème locale. Ismael Silva est compositeur, il aspire à changer la musique, à l’adapter à la culture de tous les Brésiliens, autrement dit, d’incorporer dans la musique les traditions issues des origines indienne et africaine du Brésil. Son ami, Brancura, ambitionne d’écrire des sambas ; il apparaît très vite beaucoup plus doué pour le proxénétisme, qu’il développe dans son quartier, en proie aux bagarres dans les bars, au trafic de drogue, aux descentes fréquentes de la police. Brancura a un rival, Sodré, fils d’immigrés portugais ayant passablement bien réussi. Ils aiment la même femme, Valdirène, l’une des plus belles filles de l’Estácio, prostituée de son état. Sodré est blanc, Brancura est noir, descendant d’esclaves.

Marseille Noir, nouvelles noires présentées par Cédric Fabre

Ecrit par Philippe Chauché , le Samedi, 07 Juin 2014. , dans Asphalte éditions, Les Livres, Critiques, Polars, La Une Livres, Nouvelles

Marseille Noir, anthologie de nouvelles noires inédites présentée par Cédric Fabre, mai 2014, 256 p., 21 € Edition: Asphalte éditions

 

 

Tout écrivain est un jour ou l’autre géographe de son propre corps – s’il a lu Montaigne – mais aussi de sa ville, qu’elle soit réelle ou imaginaire. Les écrivains de romans noirs, qui ont le réel chevillé à la plume, ont depuis toujours attaché grande attention aux rues et aux places qu’ils parcourent chaque jour. Qui peut oublier le Paris de Léo Malet et de son détective Nestor Burma, qui arpente les arrondissements de la capitale, du Soleil naît derrière le Louvre, en passant par Micmac moche au Boul’ Mich’, ou encore Brouillard au pont de Tolbiac et Corrida aux Champs-Elysées pour sa série des Nouveaux Mystères de Paris. La ville ne dort jamais sous la plume de l’écrivain, et si elle s’assoupit, on a toutes les chances de penser que de bien vilaines choses s’y trament.

Moscow, Edyr Agusto

Ecrit par Yann Suty , le Mardi, 25 Mars 2014. , dans Asphalte éditions, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Langue portugaise, Roman

Moscow, traduit du portugais (Brésil) par Diniz Galhos, février 2014, 112 p. 12 € . Ecrivain(s): Edyr Agusto Edition: Asphalte éditions

 

Moscow. Un titre presque trompeur. Car il n’est pas question de Russie. On est même de l’autre côté de la planète. Moscow, c’est le surnom de l’île de Mosqueiro, à côté de Belém, au Brésil. On y suit les vacances de Tinho Santos. Le lieu est paradisiaque. Un paysage de carte postale, mais le narrateur du roman n’est pas un touriste comme un autre et ses passe-temps sont la bagarre, les agressions, les vols et le sexe.

On n’y verra pas non plus de palmiers ni de belle mer turquoise. D’ailleurs on n’y verra pas le jour.

« J’ai choisi la nuit. Le jour me blouse ».

Le livre commence par une agression. Tinho et sa bande trouvent un couple sur la plage. Un fils à Papa qu’ils vont passer à tabac et violer. Sa compagne connaîtra le même sort. C’est donc une soirée réussie pour le gang. Ils ont pris du plaisir, à défaut d’en donner.

« Plus je sens la peur, plus mon désir est grand », confie le narrateur.