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Asphalte éditions

Asphalte est une jeune maison d'édition indépendante

 

J’ai été Johnny Thunders, Carlos Zanon

Ecrit par Guy Donikian , le Mardi, 05 Juillet 2016. , dans Asphalte éditions, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman, Espagne

J’ai été Johnny Thunders, mars 2016, trad. De l’espagnol Olivier Hamilton, 321 pages, 22 € . Ecrivain(s): Carlos Zanon Edition: Asphalte éditions

 

La soumission aux formules consacrées est une facilité qui ici, malgré tout, s’impose : n’est pas Johnny Thunders qui veut ! Carlos Zanon nous conte la trajectoire de Francis, « Mr. Frankie », dont la première analogie avec le héros new-yorkais est la musique, le rock. Mais qui se souvient de Johnny Thunders ?

Qui se souvient de ce guitariste né à New-York, qui rejoint le groupe qui deviendra le mythique New York Dolls ? Il quitte ce groupe pour fonder en 1975 les Heartbreakers avec le bassiste de Television. Il entame une carrière solo à partir de 1978. Il meurt en 1991 à la Nouvelle-Orléans. Il reste la musique dont l’album LAMF (like a mother fucker), emblématique du mouvement punk.

Francis a été à Barcelone un rocker adepte de cette musique et qui a connu son heure de gloire locale avec un ou deux albums. On le retrouve dans cette même ville quelque trente ans après, sans le sou, ventru, avec dans la tête des souvenirs et surtout la volonté de prendre un nouveau départ ; il cherche un travail régulier pour pouvoir voir un fils qu’il n’a pas beaucoup vu et aider financièrement à son éducation, d’autant qu’il doit passer devant un juge en raison d’une pension alimentaire qu’il n’a pas payée.

Puerto Apache, Juan Martini

Ecrit par Cathy Garcia , le Samedi, 21 Novembre 2015. , dans Asphalte éditions, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Amérique Latine, Roman

Puerto Apache, traduit de l’espagnol (Argentine) Julie Alfonsi et Aurélie Bartolo, octobre 2015. 224 p., 21 €. . Ecrivain(s): Juan Martini Edition: Asphalte éditions

Puerto Apache est un polar social, trempé dans un humour noir et amer sur des airs de cumbia, qui à travers le récit d’un seul narrateur, aborde le quotidien d’un des bidonvilles autogérés de Buenos Aires. Bâti sur une ancienne friche industrielle sur la rive du río de la Plata, c’est un des lieux où ont atterri bon nombre de personnes pendant la crise monumentale qui a frappé l’Argentine, au début des années 2000. Des exclus porteurs d’un élan malgré tout, qui espéraient donner à ce lieu une forme de dignité.

Et celui qui raconte, c’est Le Rat.

Le Rat, c’est le fils du Vieux, celui qui tient les rênes de Puerto Apache, qui fait marcher la boutique… Les filles surtout. Comme tout lieu à la marge, faut bien se débrouiller, car même si les habitants s’autoproclament comme « un problème du XXIe siècle », ils savent bien que ce n’est pas de l’extérieur qu’il va se résoudre ce problème. Alors tout le monde se débrouille et la débrouille ça finit souvent par tremper dans la magouille, on fait un peu de rapine, des petits trafics, des petits boulots, comme faire passer des messages chiffrés, juste des chiffres, c’est ce que fait le Rat pour le Pélican, un caïd de la ville. Ça paye un peu et le Rat ne se pose pas trop de questions, rien de mal, juste délivrer des chiffres, jusqu’au soir où trois hommes déboulent chez lui et l’embarquent pour un passage à tabac conséquent et incompréhensible.

Tout ce qui fait BOUM, Kiko Amat

Ecrit par Marc Ossorguine , le Jeudi, 10 Septembre 2015. , dans Asphalte éditions, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman, Espagne

Tout ce qui fait BOUM (Cosas que hacen BUM), mai 2015, traduit de l’espagnol par Margot Nguyen Béraud, 296 pages, 22 € . Ecrivain(s): Kiko Amat Edition: Asphalte éditions

Drôle de type que Pànic Orfila. S’il n’y avait que son nom pas ordinaire. Lui non-plus n’est pas ordinaire, même, surtout, s’il est en pleine recherche d’il ne sait trop quoi dans une adolescence qui n’arrive pas à finir. Devenu orphelin à 8 ans et alors élevé par la grande tante Angels, passablement allumée mais très maternelle, il a étudié dans les livres qu’elle avait à la maison. Rien que de la subversion de première bourre : anarchistes, situationnistes… La grande référence de son éducation, c’est Stirner. Max Stirner. L’unique et sa propriété. La mythique référence de l’anarchisme. Il a aussi bien retenu quelques devises que la grande tante lui rappelle à l’occasion entre deux expéditions activistes et subversives : « bouge ton esprit et tes fesses le suivront » ou « ne les laisse pas te transformer en fourmi ouvrière ».

Entre recherche de l’amour idéal (nécessaire pour atteindre le 9e niveau), éthique de la masturbation et recherche d’identité, Pànic débarque pour une nouvelle vie à Barcelone, en principe, mais vraiment en principe, pour suivre des cours de philologie à la fac. Hébergé par une « fausse tante », Lola, il va vite apprendre à vivre d’autres vies. Une autre vie surtout, où son personnage va devoir apprendre à évoluer et se transformer, en commençant par changer de look puis en apprenant à se contenter de ce qui se présente, de ce qu’on veut bien lui lâcher.

N’appelle pas à la maison, Carlos Zanón

Ecrit par Marc Ossorguine , le Mercredi, 29 Avril 2015. , dans Asphalte éditions, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman, Espagne

N’appelle pas à la maison (No llames a casa), avril 2014, traduit de l’espagnol par Adrien Bagarry, 284 pages, 22 € . Ecrivain(s): Carlos Zanon Edition: Asphalte éditions

 

 

L’important dans ce roman de Carlos Zanón, ce n’est pas tant la ville, « ce désert sans foi ni loi qu’est Barcelone », mais ce que vivent ceux qui y vivent ou y survivent, dans un réel parfois irréel, peuplé de rêves et de souvenirs. Qu’il s’agisse de Cristian, Raquel ou Bruno, de Max, Merche ou Gero, ils cherchent tous quelque chose, quelque chose à fuir ou à atteindre. « A les écouter, ils ont tous connu un passé mythique, merveilleux, et seules la malchance, la méchanceté et la drogue les ont conduits là où ils en sont. Tout est mensonge, tout est vérité ». Cela vaut pour les premiers qui squattent où ils peuvent et vivent de petits chantages, flambant leurs bénéfices en grands seigneurs, mais aussi pour les seconds qui vivent déchirés entre la tentation d’une vie tiède et bien réglée et le romantisme possessif de leurs rêves d’amour et d’absolu.

La ballade des misérables, Anibal Malvar

Ecrit par Marc Ossorguine , le Vendredi, 24 Avril 2015. , dans Asphalte éditions, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman, Espagne

La ballade des misérables (La balada de los miserables, 2012, Aka Ed.), novembre 2014, traduit du castillan par Hélène Serrano, 364 pages, 23 € . Ecrivain(s): Anibal Malvar Edition: Asphalte éditions

 

Anibal Malvar et les éditions Asphalte seront à la Comédie du livre de Montpellier les 29, 30 et 31 mai 2015


C’est dans une plongée à la fois terrible, poétique, effrayante et révoltante qu’Anibal Malvar nous entraîne, avec cette Balade des misérables. L’auteur nous emmène en effet à la rencontre d’un Madrid que l’on risque peu de rencontrer lorsque l’on s’y aventure en tant que touriste, sauf à s’égarer dans des quartiers qui ne figurent sans doute sur aucun guide. Un monde où immeubles en ruines, en fait jamais construits car dynamités avant même d’être achevés, et montagnes d’immondices sont l’habitat ordinaire de tout un peuple abandonné de chômeurs, de junkies, de voleurs, d’enfants sans parents, de parents aux enfants perdus. Un monde sur lequel règnent les plus réprouvés de tous dans la société espagnole (et dans beaucoup d’autres contrées européennes) : les gitans.