Identification

L'Olivier (Seuil)

Les Editions de l'Olivier, que caractérise leur sobre et élégante couverture noire et blanche marquée d'une silhouette d'olivier, sont fondées en 1991 par Olivier Cohen comme filiale des éditions du Seuil.

Dès le départ, le parti pris est de mettre l'accent sur la littérature anglo-saxonne, avec des auteurs tels que Raymond CarverJay Mc InerneyCormac McCarthy, Henry Roth, Hubert Selby Junior, Michael Ondaatje ou, parmi une plus jeune génération, Rick Moodyou Jonathan Franzen.

 


Œuvres complètes, II et III, Roberto Bolaño (par Philippe Chauché)

Ecrit par Philippe Chauché , le Vendredi, 29 Janvier 2021. , dans L'Olivier (Seuil), Les Livres, Critiques, La Une Livres, Amérique Latine, Roman

Œuvres complètes, II et III, trad. Roberto Amutio, Jean-Marie Saint-Lu ; juin 2020, Volume II, 1184 pages, 29 € ; octobre 2020, Volume III, 1008 pages, 29 € . Ecrivain(s): Roberto Bolaño Edition: L'Olivier (Seuil)

 

« La célèbre photo où Hitler tient dans ses bras la petite fille âgée de quelques mois l’accompagne toute sa vie », La Littérature nazie en Amérique, Luz Mendiluce Thompson.

« Ce sont les choses : Mauricio Silva, qu’on appelait l’œil, essaya d’échapper à la violence au risque même d’être pris pour un lâche, mais la violence, à la véritable violence, personne ne peut échapper, du moins pas nous, qui sommes nés en Amérique latine pendant les années cinquante, nous qui avions une vingtaine d’années quand Salvador Allende est mort », Des putains meurtrières, L’œil Silva.

Ouvrir ces deux nouveaux volumes des Œuvres complètes de Roberto Bolaño, c’est faire l’expérience d’une immersion littéraire unique. Celle d’un bonheur littéraire, fait d’étonnements, de surprises, d’étourdissements, et d’éblouissements. Les Editions de l’Olivier nous ouvrent le grand Livre de Bolaño, un vitrail de romans, aux noms plus troublants, les uns que les autres – c’est un savoir d’écrivain que de bien baptiser ses romans :

Mon Père et ma Mère, Aharon Appelfeld (par Gilles Banderier)

Ecrit par Gilles Banderier , le Jeudi, 21 Janvier 2021. , dans L'Olivier (Seuil), Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman, Israël

Mon Père et ma Mère, octobre 2020, trad. hébreu, Valérie Zenatti, 298 pages, 22 € . Ecrivain(s): Aharon Appelfeld Edition: L'Olivier (Seuil)

 

Il paraît qu’à mesure qu’on vieillit, les souvenirs d’enfance se font de plus en plus nets et précis. Des scènes qu’on croyait totalement effacées de la mémoire (ou jamais enregistrées) ressurgissent avec la couleur d’un événement qui se serait déroulé hier. « Les années n’améliorent pas la mémoire, mais les scènes d’enfance ont une longue vie » (p.264). Chacun, à condition de bénéficier d’une belle vieillesse, pourra le moment venu vérifier si cela est vrai ou faux. Pour l’écrivain, il y a là un matériau de premier choix : « Contrairement au souvenir précis, la réminiscence puise dans le réservoir de visions qui se sont déposées en vous. Vous puisez lentement, comme lorsqu’on remonte un seau du fond d’un puits sombre » (p.65). En 2013, Aharon Appelfeld publiait Mon Père et ma Mère. L’écrivain israélien, né en 1932, avait atteint les rives du grand âge et pouvait donc observer le phénomène décrit plus haut.

Un mal qui répand la terreur, Stewart O’Nan (par Léon-Marc Levy)

Ecrit par Léon-Marc Levy , le Mardi, 16 Juin 2020. , dans L'Olivier (Seuil), Les Livres, Critiques, La Une Livres, USA, Roman

Un mal qui répand la terreur (A Prayer for the Dying, 1999), Stewart O’Nan, trad. américain, Jean-François Ménard, 256 pages, 11 € Edition: L'Olivier (Seuil)

 

La petite ville s’appelle Friendship, quelque part dans le Wisconsin. Avec un nom pareil, des habitants travailleurs, tranquilles et pieux, des familles unies et de l’amitié (bien sûr) qui lie les gens entre eux, on ne peut qu’attendre une chronique populaire, rurale, heureuse. Mais le mal veille.

Pour Jacob Hansen il prend les traits d’un cadavre de soldat mort trouvé dans les bois. Jacob est… un peu tout. Shérif, pasteur, croquemort. Il est la figure centrale de Friendship : il veille aux hommes, il veille aux âmes, il veille aux morts. Avec Doc, le médecin local, il constitue le toit de la bourgade, sa seule protection, le regard attentif qui rassure et secourt.

Nous sommes dans les années immédiates de l’après-guerre civile, le mal est encore dans les têtes et les cœurs. Ce soldat mort, sorti de nulle part, ressemble étrangement aux fantômes qui errent dans les cauchemars des gens, dans leurs souvenirs récents, dans les blessures de leur esprit et de leur corps. Il est la figure d’un mal enfoui à jamais. Il est aussi le porteur d’un mal qui va répandre la terreur.

Œuvres complètes I, Roberto Bolaño (par Philippe Chauché)

Ecrit par Philippe Chauché , le Jeudi, 30 Avril 2020. , dans L'Olivier (Seuil), Les Livres, Critiques, La Une Livres, Amérique Latine, Roman

Œuvres complètes I, février 2020, trad. espagnol (Chili) Robert Amutio, Jean-Marie Saint-Lu, 1227 pages, 29 € (25 € jusqu’au 31 août 2020) . Ecrivain(s): Roberto Bolaño Edition: L'Olivier (Seuil)

 

« Celui qui cligne des frontières s’appelle Destin

mais moi je l’appelle Petite fille Folle.

Celle qui court très vite sur les lignes de ma main

s’appelle Destruction

mais je l’appelle Petite fille Silencieuse

Avui i sempre,

Amics ».

 

Les Editions de l’Olivier se lancent dans une étourdissante aventure éditoriale : publier l’ensemble des poèmes, des courtes histoires et des romans de Roberto Bolaño, qui doit s’achever en 2022.

Lake Success, Gary Shteyngart (par Léon-Marc Levy)

Ecrit par Léon-Marc Levy , le Mercredi, 22 Janvier 2020. , dans L'Olivier (Seuil), Les Livres, Critiques, La Une Livres, USA, Roman

Lake Success, Traduit de l’américain par Stéphane Roques. 380 p. 24 € . Ecrivain(s): Gary Shteyngart Edition: L'Olivier (Seuil)

 

Peut-on quitter Manhattan ? Peut-on sortir de ses tours, de ses rues, de ses appartements à 5 millions de dollars (au moins nous dit Gary Shteyngart – pour compter vraiment), de ses millionnaires spéculateurs hallucinés dont le cerveau est imprégné de chiffres, de courbes, de hausses et de gouffres boursiers ? Manhattan est n’est pas un quartier de NYC, c’est un « dedans » halluciné et hallucinant. Hors de Manhattan, il y a le « dehors », c’est-à-dire le monde réel, avec sa crasse, ses pauvres, sa boue. Le héros de ce roman est fasciné par le dedans-dehors. Il l’enseigne même à son jeune fils autiste, comme une leçon fondamentale :

« Avant le diagnostic, Barry s’allongeait à côté de son fils quand il avait peur du tonnerre et des éclairs et lui disait : « Tout va bien, Shiva. Parce que le tonnerre gronde dehors. Dedans, tu es à l’abri avec maman et papa. Tu comprends la différence ? Dehors et dedans. »