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Gallimard

Les éditions Gallimard, appelées jusqu’en 1919 les éditions de la Nouvelle Revue française et jusqu’en 1961 la librairie Gallimard, sont ungroupe d'édition français. La maison d'édition a été fondée par Gaston Gallimard en 1911. Le groupe Gallimard est actuellement dirigé par Antoine Gallimard. Considérée comme l'une des plus importantes et influentes maisons d'édition en France, notamment pour la littérature du xxe siècle et contemporaine, Gallimard possède en 2011 un catalogue constitué de 35 prix Goncourt, 36 écrivains ayant reçu le prix Nobel de littérature, et 10 écrivains récompensés du prix Pulitzer.


L’Amante de l’Arsenal, Journal 2016-2018, Gabriel Matzneff (par Philippe Chauché)

Ecrit par Philippe Chauché , le Mercredi, 11 Mars 2020. , dans Gallimard, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman

L’Amante de l’Arsenal, Journal 2016-2018, novembre 2019, 432 pages, 24 € . Ecrivain(s): Gabriel Matzneff Edition: Gallimard

Avertissement : Recension écrite en décembre dernier, depuis tous les livres de l’écrivain ont été rappelés par ses éditeurs. Gabriel Matzneff a quitté la France pour l’Italie et la justice est saisie.


« Deux titres mélancoliques : Séraphin, c’est la fin ! Mais la musique soudain s’est tue ; puis un titre triomphant, dionysiaque : La Jeune Moabite. Entre les deux, Un diable dans le bénitier, et Les Eaux du Léthé.

Ensemble, ces cinq titres expriment ce qu’aura été ma vie » (L’Amante de l’Arsenal).

L’Amante de l’Arsenal est le dernier opus des Journaux intimes de Gabriel Matzneff, des journaux qu’il publie depuis 1976, et qui recouvrent et découvrent sa vie, ses aventures, ses passions, ses joies et ses amours composés et décomposés.

Todo Modo, Leonardo Sciascia (par Léon-Marc Levy)

Ecrit par Léon-Marc Levy , le Mercredi, 04 Mars 2020. , dans Gallimard, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman, Italie

Todo Modo, traduit de l'italien par François-René Daillie, 196 p. 7,50 € . Ecrivain(s): Leonardo Sciascia Edition: Gallimard

 

Quand le grand Leonardo Sciascia écrit un roman noir – un polar – c’est à un véritable phénomène de déplacement et de métamorphose que l’on assiste. Le genre est très vite subverti, oublié, et pourtant, point de doute, ce roman est bien policier. Un meurtre, deux meurtres (trois ?) dans une résidence réservée pour un temps à la méditation et la disputation théologique qui accueille hommes d’église, grands bourgeois, décideurs, et Sciascia nous offre un roman remarquable de réflexion sur le Bien et le Mal. Mais il le fait avec un œil pétillant de malice, une bonne dose d’anticléricalisme, une joie féroce et vengeresse à l’endroit des puissants de ce monde. Quand on entend Don Gaetano, l’hôte des lieux, c’est évidemment Leonardo Sciascia qui parle, lui qui a fait de ses romans une critique permanente de la classe politique, un regard acide et virulent sur les mœurs délabrées des puissants et des possédants dans son pays – qu’il s’agît de la mafia ou des politiques – on se rappelle le magnifique « Cadavres Exquis ».

Kyoto Song, Colette Fellous (par Jean-Paul Gavard-Perret)

Ecrit par Jean-Paul Gavard-Perret , le Mercredi, 04 Mars 2020. , dans Gallimard, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman

Kyoto Song, février 2020, 192 pages, 20 € . Ecrivain(s): Colette Fellous Edition: Gallimard

 

Crépuscule à Kyoto

Le voyage au Japon donne à la vie de Colette Fellous le roulis d’une autre perspective Son livre devient large d’émotions par à la fois changement de décor, de cap, et la présence d’une fillette qui crée dans la psyché de l’auteure une fente ou une traversée.

L’éloignement géographique crée une proximité. Il ne s’agit plus de poser les questions : de qui ? de quoi ? Soudain l’auteur peut aller plus loin avec elle-même d’où ce besoin d’imaginer que ce voyage serait éternel. S’y recreusent des sources, s’incisent les songes qui échappent à la seule tyrannie de la Méditerranée.

Kyoto devient l’écran qui peut se traverser. L’Autrefois rencontre le Maintenant, en une fulguration, pour former une constellation neuve. C’est pourquoi l’auteure réinvente son propre cinéma intime. L’Imaginaire fait regermer le passé en une relation double avec l’image de la ville et le corps de la fillette où se « métaphorise » celui de son accompagnatrice.

Les aigles endormis, Danü Danquigny (par Christelle D'Hérart-Brocard)

, le Lundi, 02 Mars 2020. , dans Gallimard, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman

Les aigles endormis, Danü Danquigny, Gallimard, janvier 2020, 224 pages, 18 € Edition: Gallimard

 

L’histoire se situe en Albanie, à la toute fin du régime communiste, dirigé par Enver Hoxha, puis par son successeur, Ramiz Alia, et s’étend sur les trois décennies qui ont suivi la chute de la dictature et vu s’installer le Parti démocrate. L’auteur prend son temps pour dresser le portrait désastreux d’un pays gangréné par la misère, la peur et la corruption de ceux qui ont su tirer leur épingle du jeu aux lendemains désenchantés du communisme.

Dans la première moitié du roman, les personnages sont campés par des dialogues et des discours dont la teneur semble davantage servir le panorama socio-économique et politique de l’Albanie que révéler leur existence propre, individuelle : ils participent à ou témoignent de certains épisodes historiques majeurs sans qu’aucun d’eux n’acquière une véritable épaisseur romanesque, saillante ou saisissante. La structure temporelle, qui joue sur l’alternance de deux époques éloignées l’une de l’autre d’une vingtaine d’années, permet de porter un regard rétrospectif et critique sur des événements vécus, au préalable, de l’intérieur.

Le tiers temps, Maylis Besserie (par Jean-Paul Gavard-Perret)

Ecrit par Jean-Paul Gavard-Perret , le Mardi, 25 Février 2020. , dans Gallimard, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman

Maylis Besserie, Le tiers temps Edition: Gallimard

 

Dans ce premier roman défile les épisodes qui ont marqué l'existence et sa vie quotidienne au "Tiers-Temps" maison de retraite de XIVème arrondissement où Beckett attend la mort entouré de femme et en regardant la télévision pour laquelle il aura donné des pièces mémorables ("Quad", "Nacht und Traume", "Trio du Fantôme", "...Quoi Où..."entre autres).

Contrairement à ses héros, Beckett ne va plus avoir longtemps à attendre la fin. L'auteur de Godot est au bout du bout dans ce texte émouvant. Existe soudain le verdict auquel personne n'échappe. Il ne s'agit plus de passer sous silence mais de passer au silence en faisant suite au mot ravalé de Mallarmé.

Dans "L'innommable" il était encore question de "dire des mots tant qu'il y en a" mais tout se referme. Beckett a fait la paix avec sa mère comme le héros de Molloy qui disait ; "Je ne lui en veux pas trop à ma mère. Je sais qu'elle fit tout pour ne pas m'avoir, sauf évidemment le principal, et si elle ne réussit jamais à me décrocher, c'est que le destin me réservait une autre fosse que celle de naissance. Mais l'intention était bonne et cela me suffit".