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Unicité

 

Les éditions Unicité ont été créées en juin 2010 par François Mocaër et sont ouvertes aux ouvrages dans lesquels prédomine une vraie qualité d'écriture.

Modernité et classicisme s'y côtoient avec un esprit d'ouverture qui appelle justement à l'unicité.

LIVRES PUBLIES A COMPTE D'EDITEUR


Ouvrages diffusés et distribués en librairie par Soleils.

La poésie est sur la table, Denise Le Dantec (par Marie-Hélène Prouteau)

Ecrit par Marie-Hélène Prouteau , le Mardi, 30 Avril 2024. , dans Unicité, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Poésie

La poésie est sur la table, Denise Le Dantec, éditions Unicité, 2023, 170 pages, 15 € . Ecrivain(s): Denise Le Dantec Edition: Unicité

Depuis plus de cinquante ans la poète Denise Le Dantec a composé une œuvre novatrice, inclassable, publiée chez : Flammarion, Stock, La Part commune, L’Herbe qui tremble, Le Silence qui roule, Tarabuste, les éditions des Instants, Unicité, entre autres. Celle qui fut liée à des poètes, tels Michel Leiris, Salah Stétié, Guillevic, Claude Roy, livre ici un très beau recueil aux éditions Unicité dans la Collection Brumes & Lanternes, dirigée par l’écrivain Éric Poindron.

Tous à la table de la poésie ! Le titre du recueil, les trois épigraphes, l’une de Suzanne Doppelt, « Le monde est une table », celle de Jack Spicer, poète américain de la Beat generation, celle aussi d’un extrait des Vedas, placent au cœur du recueil l’évocation de la nourriture, réelle ou symbolique. La jouissance des mets et des breuvages rejoint ici la symbolique poétique en une sorte de métaphore filée. Les cent cinquante-neuf poèmes du recueil, d’une extrême variété de formes, allant d’illuminations, de souvenirs d’enfance à des poèmes de réflexion poétologique se trouvent unis par la thématique de la nourriture. Défilent de drôles de mets, confiture achetée dans « une laverie automatique », salade fattouche, asperges peintes par Édouard Manet, vareniki d’Ukraine et boissons de même acabit, des quatre coins du monde :

Versants, Proses poétiques, Jacquy Gil (par Marc Wetzel)

Ecrit par Marc Wetzel , le Mercredi, 15 Mars 2023. , dans Unicité, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Poésie

Versants, Proses poétiques, Jacquy Gil, Éditions Unicité, novembre 2022, 96 pages, 13 € Edition: Unicité

 

« Les nuages que reflètent les chemins après la pluie ont beaucoup à dire… Et c’est au ciel qu’ils le disent ; à ce ciel qui jamais ne les voit sous cette face, et qui ne sait rien finalement, ou si peu, de ces drôles de passants qui le traversent et qui à chaque instant inventent un langage dont l’homme parfois sait tirer quelques présages » (p.88).

« Il y a toujours une autre réalité qui ailleurs se décide. Et si nous étions pourvus de plus de clairvoyance nous irions plutôt chercher ce qui demande à être vu dans ce qui ne se montre. Le monde serait autre et nos regards portés sur lui plus lucides » (p.85).

Toute hauteur se paye. D’abord parce qu’il faut que le corps ait l’âge et la volonté d’y grimper ; et ensuite que ce même corps (enrichi, annobli peut-être) résiste à la descente abrupte, à ses appuis fragiles : tout amateur d’élévation ponctuelle doit en organiser, à proportion, sa normale dégringolade – et ses lacets de vertige sur crampes. Et l’esprit (la conscience qui choisit, calcule et invente), qui est monté avec, devra lui aussi, solidairement, redescendre.

Conspiration du réel, Grégory Rateau (par Philippe Chauché)

Ecrit par Philippe Chauché , le Mercredi, 13 Juillet 2022. , dans Unicité, Les Livres, Recensions, La Une Livres, Poésie

Conspiration du réel, Grégory Rateau, mars 2022, Préface, Catherine Dutigny, 82 pages, 13 € Edition: Unicité

« Des vies alignées

Verticalité de bâtons de chaise

Sentir cette petite solitude de groupe

cette fraternité de pourboires

sur le chemin rancunier du retour à soi » (Solitudes groupées).

 

Le réel saute aux yeux de l’auteur dans ce recueil, un réel qui frappe comme un boxeur, des directs de la gauche et de la droite, un réel qui ne s’esquive pas, qui s’agrippe aux phrases et ne les lâche pas. Il s’agit de visages – Les mêmes gueules d’échoués dans le miroir éventré –, un éclat gris de nature – La campagne éteinte / La pluie claque / souffrent les arbres tordus et suppliants –, un cimetière – les gamins courent entre les pierres tombales / indifférents aux inscriptions carbonisées / aux supplications des veuves éplorées – saisis par une plume noire et blanche, granuleuse, comme échappée d’un film muet, où rôdent des fantômes et des ombres.

Animaux, Étienne Ruhaud (par Didier Ayres)

Ecrit par Didier Ayres , le Mercredi, 16 Décembre 2020. , dans Unicité, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Poésie

Animaux, Étienne Ruhaud, octobre 2020, 50 pages, 12 € Edition: Unicité

Étrangeté

Outre le vif sentiment que j’ai ressenti à la lecture des Animaux d’Étienne Ruhaud, je ne cessais d’inventer des titres à cette chronique. Est-ce la profusion des images – entre doute et effroi –, la qualité de la surprise, la liberté d’invention, l’aspect débridé des descriptions d’animaux imaginaires, est-ce cela qui me poussait dans cette science des titres ? Tel a été en tout cas mon chemin dans le livre. Je consigne ici quelques-unes de ces tentatives : Zoomorphie, Pur animal organique, Les bêtes intérieures, L’en-soi des faunes, Matière des bestioles, L’animal plurivoque, Là où meurent la raison des proies, Bêtes soûles, Rien de naturel. Cette liste veut seulement rendre la complexité et ce qui déréalise en même temps ce bestiaire riche et original.

Ce qui ressort de cette écriture, c’est le mélange de didactique feinte, qui permet de voir ce qui se déroule dans l’esprit du rédacteur, et cette impression d’insolite constante, qui me ramenait à Lynch ou Cronenberg, pour me référer au seul cinéma. Cependant, il faut dire aussi que cette collection bizarre d’un belluaire littéraire se rapproche plus facilement de Michaux ou encore du Cthulhu de Lovecraft que d’Apollinaire et des gravures de Dufy.

Aile, la messagère, Michel Cosem (par François Baillon)

Ecrit par François Baillon , le Lundi, 28 Octobre 2019. , dans Unicité, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Poésie

Aile, la messagère, avril 2018, 148 pages, 15 € . Ecrivain(s): Michel Cosem Edition: Unicité

 

Aile, la messagère – qui est-elle ? Sans doute celle qui porte et qui cimente l’esprit de Michel Cosem dans un ouvrage ciselé, où le mot poétique est systématiquement associé à un lieu. D’une certaine façon, l’élément « lieu » est le personnage principal de ce livre, invoquant en nous un déplacement continu et imperceptible. Outre la France et ses régions, l’Espagne et l’Egypte font partie des étapes du voyage. Et nous ne sommes pas autrement conviés qu’à un voyage de l’âme qui, hors de tout cheminement analytique, se laisse envahir ou est envahie malgré elle par les éléments naturels (végétaux, minéraux, animaux) et leurs images surréelles – de celles, bien sûr, qui viennent d’au-delà de nos perceptions ordinaires. Les êtres humains et leurs habitudes ne semblent être présents que dans une toile de fond, tel le passage d’un décor mouvant. C’est finalement quand l’âme se penche vers la nature, sans intention, gratuitement, qu’elle se révèle plus pleinement.