Identification

Le Coudrier


Maison d’édition artisanale privilégiant la littérature de création principalement poétique, les éditions LE COUDRIER, actives depuis 2001, publient à compte d’éditeur 10 livres en moyenne par an.

Elles comptent 3 collections :

Coudrier, qui correspond au tirage courant : livres brochés format A5, généralement illustrés sur papier dessin.

Sortilèges, qui est une collection bibliophile et comprend des tirages de tête et des livres uniques ainsi que des recueils cousus, au format italien.

Coudraie, qui regroupe des récits ou des textes divers non spécifiquement poétiques.

Les éditions LE COUDRIER privilégient une écriture personnelle marquée par l’imagination, la sensibilité, la musicalité, et aux antipodes d’une intellectualisation poétique ou d’une recherche stérile de formalisme. L’éditrice est particulièrement sensible au chant des mots et ses choix éditoriaux lui font privilégier des écritures colorées où les images répondent à la musicalité dans une expression construite des sentiments. L’ailleurs est souvent convoqué, qu’il s’agisse d’un retour à l’enfance ou aux origines humaines ou encore d’un voyage onirique dans les mythes et légendes.

 

 

Journal d’un départ – Photographies de Bretagne, Jean-Michel Aubevert (par François Baillon)

Ecrit par François Baillon , le Mardi, 19 Août 2025. , dans Le Coudrier, Les Livres, Recensions, La Une Livres, Arts

Journal d’un départ – Photographies de Bretagne, Jean-Michel Aubevert, Photographies : Joëlle Aubevert, Éditions Le Coudrier – Mai 2024, 114 pages – 22 € Edition: Le Coudrier

 

Jean-Michel Aubevert nous guide dans cet ouvrage à l’aide d’un bref avant-propos où il nous dit entre autres : « Ainsi louvoyons-nous entre le réel et le vrai, entre ce que nous vivons et ce que nous en concevons. » (p. 3) De ce qu’il résume d’une expérience humaine, il tire son propre témoignage des faits et de ce qu’il observe. Et, visiblement, ce témoignage doit tendre pour lui vers une forme qui lui paraît une des plus valables, si ce n’est la seule valable : le poème.

Le fait est que nous sommes bien ici dans une langue hautement poétique, où les sonorités sont travaillées, voire malaxées, de telle façon que le résultat doit en être une sculpture précise, tout en étant généreuse pour les sens. Il se peut, d’ailleurs, que le poète se laisse parfois trop aller à cette volonté musicale, à ce jeu accentué avec les phonèmes.

Crever la nuit, Philippe Colmant (par François Baillon)

Ecrit par François Baillon , le Mardi, 03 Juin 2025. , dans Le Coudrier, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Poésie

Crever la nuit, Philippe Colmant, Editions Le Coudrier – Mars 2025 Illustrations : Philippe Colmant. 68 pages – 18 € Edition: Le Coudrier

 

Le titre de ce recueil, aussitôt lu, nous projette vers un double sens auquel le contenu ne déroge pas. L’insomnie du poète le force à désirer « crever la nuit », à désirer une faille au sein d’une obscurité trop dense, trop longue, à désirer apercevoir, au sein même de sa prison, un trait de lumière. Car la douleur exprimée ici est si aiguë que le poète pourrait bien être près de « mourir » au cours de cette nuit.

L’être aimé n’est plus présent dans ces murs. Le sommeil est introuvable. A l’image de ces feuilles éclairées par un lampadaire, que nous montre la couverture, on a l’illusion de voir et d’entendre des insectes bourdonner autour de l’esprit du poète, assailli par un essaim d’intranquillité. L’environnement, observé, écouté, se dresse devant lui comme un reflet. « Une brise discrète pleure quelque étoile écrasée. (…) au loin, dans les campagnes, la cécité guette, ratisse large. Les labours neufs s’éteignent dans leurs lignes. Les champs en grains cèdent de leur opulence aux rongeurs impénitents. » (p. 8)

Le trou de ver, Patrick Devaux (par François Baillon)

Ecrit par François Baillon , le Mardi, 19 Décembre 2023. , dans Le Coudrier, Les Livres, Recensions, La Une Livres, Poésie

Le trou de ver, Patrick Devaux, Éditions Le Coudrier, février 2023, 76 pages, 16 € Edition: Le Coudrier

 

Comme le souligne le préfacier de ce recueil, le « trou de ver » de Patrick Devaux se fait « puits de vers » – des vers courts dont le dessin d’ensemble, homogène, forme ici une ligne verticale, à l’image d’une chute que nous entamerions en tant que lecteur, avec l’auteur, pour tenter d’arriver « de l’autre côté des choses », de « l’autre côté des phrases ».

Quelle en serait la finalité ? Il s’agirait peut-être d’échapper à cet espace circonscrit, représenté par une simple route, où l’on se laisse surprendre par les deux phares d’une voiture – se confondant étrangement avec les « yeux jaunes » de la louve –, et d’un lac qui reste calme sous la lune. N’est-ce pas ici le lieu des angoisses ? Et une fois de plus, les mots/l’écrit ne sont-ils pas les meilleurs supports pour nous aider dans cet espace-temps où nous nous trouvons ? « un trou de ver / dans la nuit / ta main blanche le traverse / tu me tends / le poème ultime » (p.11) ; « j’ai tant écrit après / avoir si peu su dire » (p.40).

Matière des soirs, Philippe Leuckx (par François Baillon)

Ecrit par François Baillon , le Lundi, 04 Décembre 2023. , dans Le Coudrier, Les Livres, Recensions, La Une Livres, Poésie

Matière des soirs, Philippe Leuckx, Éditions Le Coudrier, mars 2023, 70 pages, 18 € . Ecrivain(s): Philippe Leuckx Edition: Le Coudrier

De quoi est faite la « matière des soirs » ? À l’heure où le jour cède progressivement, mais si rapidement, la place à la nuit, à l’heure où les clartés finissantes, aussi belles que celles aperçues sur les photographies splendides de Philippe Colmant, persistent malgré elles dans ce puits qu’est l’horizon, le poète nous invite au partage de la mélancolie et de la solitude, dont ce moment singulier du crépuscule augmente l’intensité.

Qui suit-on ou que suit-on ? L’errement ou l’égarement du promeneur solitaire dans un milieu urbain, dans des perspectives de rues qui ont l’air tronquées : « les rues ne sont presque plus / des rubans de concorde » (p.19) ; « on a les mains trop grandes / pour ce si peu à cueillir / dans l’ombre » (p.20). Les pensées se dévident au rythme des circonvolutions du poète, qui ne semble entrevoir aucune quête en dernier lieu, si ce n’est celle, sans doute, de récolter un fond d’apaisement : « au loin une grive s’enivre / tout près l’enfant rêve / de vent léger » (p.17). Car il s’agit bien ici de pallier le manque : « Paysage grêlé de tombes et de visages / absents » (p.9) ; « Dans la maison / je cherche la présence / comme l’on monte les marches / pour trouver son rythme » (p.23).

Le Trou de ver, Patrick Devaux (par Parme Ceriset)

Ecrit par Parme Ceriset , le Vendredi, 07 Juillet 2023. , dans Le Coudrier, Les Livres, Recensions, La Une Livres, Poésie

Le Trou de ver, Patrick Devaux, éditions Le Coudrier, février 2023, Ill. Catherine Berael, 60 pages, 16 € Edition: Le Coudrier

 

Se pourrait-il que la poésie soit créatrice d’un lien imperceptible entre les vivants et les morts, un « trou de ver » qui relierait deux régions distinctes de l’espace-temps, comme il en existe en astrophysique ?

Se pourrait-il qu’une « main blanche », celle d’un ange, revienne de l’après-vie et tende au poète un poème ultime, celui qui n’a encore jamais été écrit ?

Tout est possible dans l’univers de l’imaginaire, de l’art, et les métaphores de Patrick Devaux savent ressusciter les absents, immortaliser leurs parfums, la trace de leur passage. Bien sûr, chacun peut y croire ou non, car « les témoins se font rares », et « il reste si peu de nous », parfois un simple geste furtif « dans la mémoire d’un rétroviseur », à l’instant d’un drame irréparable, inoubliable, que personne n’a vu venir :