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Le Cherche-Midi

Le Cherche midi éditeur (ou Le Cherche midi) est une maison d'édition française fondée en 1978 par Philippe Héraclès et Jean Orizet, dans une librairie de la rue du Cherche-Midi, à Paris.

Sa production est axée sur un choix précis de thématiques : documents, littérature française et étrangère, poésie, humour, livres pratiques et beaux livres.

En 2005, la maison d'édition comptait 27 salariés, 10 directeurs de collection, des collaborateurs extérieurs et un rythme de publication de 120 titres par an ; elle fut rachetée en avril par le groupe d'édition Editis puis en 2008 par le groupe Planeta.

En 1991, avec le concours de la société Schering et sous le Haut patronage du Ministère de l'Agriculture, le Cherche midi a créé le prix littéraire sur manuscrits Olivier de Serres. En 2005, et dans le même esprit, est lancé le prix Terra, du nom de la collection créée en 1991, destiné à récompenser les meilleurs ouvrages inédits traitant « de l'agriculture, de l'alimentation et des territoires ».

 


Jours obscurs, Jean-Claude Pirotte

Ecrit par Philippe Leuckx , le Samedi, 04 Février 2017. , dans Le Cherche-Midi, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Poésie

Jours obscurs, janvier 2017, 192 pages, 18 € . Ecrivain(s): Jean-Claude Pirotte Edition: Le Cherche-Midi

 

 

Le dernier volume de poésies de Pirotte est un livre copieux, rassemblant près de cent quatre-vingts poèmes, versifiés, souvent rimés, classiques par certains côtés, très libres d’inspiration. Huitains, dizains, douzains, dans une belle alternance, souvent en hommage ou en écho de poètes aimés (Perros, Follain, Supervielle, Venaille, Lubin…).

Écrits pour la plupart en 2011, à la période des déménagements (La Panne, Beurnevésin), ces poèmes s’immiscent dans les terroirs chers au poète : l’enfance, le village, la mère, les rues de bleds paumés, coupés du monde, les rites du soir, les livres chéris.

Certains, ouvertement, se rattachent à l’école de Follain et aux descriptions insolites de la quotidienneté :

Traverses, Carnets 2010-2011, Jean-Claude Pirotte

Ecrit par Philippe Leuckx , le Jeudi, 26 Janvier 2017. , dans Le Cherche-Midi, Les Livres, Critiques, Essais, La Une Livres, Poésie

Traverses, Carnets 2010-2011, janvier 2017, 96 pages, 14 € . Ecrivain(s): Jean-Claude Pirotte Edition: Le Cherche-Midi

 

Traces d’une « dépressive période », ces Carnets, tenus entre le mois de juin 2010 et celui de 2011, montrent à l’envi l’intérêt de l’écrivain belge, disparu trois ans plus tard, pour tout ce qui touche la France, ses régions, ses gouvernants. À l’ombre de ses lectures favorites du moment, et au plus haut point celle de Déposition de Léon Werth, journal de guerre, Pirotte se met à réfléchir en termes politiques au destin de la France qui l’a accueilli : la critique acerbe et justifiée des comportements d’un Sarkozy le renvoie à celle des pires déviances de la politique française depuis Vichy. Il n’y a pas de mots assez durs pour conspuer un « homme politique » vil, corrompu, prêt à toutes les bassesses, qui massacre la langue française et joue à l’enfant gâté. Ce sont des pages virulentes d’un petit livre qui fait aussi le point sur ses déménagements entre la Suisse et La Panne (sur la côte belge), qui révèle ses périodes de tarissement en écriture, sa fatigue existentielle, ses difficultés déambulatoires. À cette période triste et dépressive répondront quelques années de fertile activité (une dizaine de livres, sans compter les posthumes).

La Vengeance des mères, Jim Fergus

Ecrit par Catherine Dutigny/Elsa , le Samedi, 05 Novembre 2016. , dans Le Cherche-Midi, Les Livres, Critiques, La Une Livres, USA, Roman, La rentrée littéraire

La Vengeance des mères, septembre 2016, trad. anglais (USA) Jean-Luc Piningre, 464 pages, 22 € . Ecrivain(s): Jim Fergus Edition: Le Cherche-Midi

 

Seize ans après la sortie en France de Mille femmes blanches, devenu rapidement un best-seller avec plus de 400.000 exemplaires vendus dans l’hexagone, Jim Fergus offre à ses lecteurs un second volet – il s’agira à terme d’une trilogie – avec La Vengeance des mères, poursuivant ainsi son plaidoyer à trois facettes : rendre justice aux peuples amérindiens exterminés, prôner le respect de la nature, mettre les femmes sur le devant de la scène.

Pour mémoire ou pour ceux et celles qui seraient passés à côté de Mille femmes blanches, rappelons le postulat de départ. Un accord secret aurait été passé entre le chef cheyenne Little Wolf et le président Grant pour échanger mille chevaux contre mille femmes blanches dans le but de favoriser l’intégration et la paix entre la nation américaine et les « Native ». Le second volet reprend le récit en 1875 après le massacre par l’armée américaine de la tribu de Little Wolf et le décès de l’héroïne principale May Dodd. Parmi les rescapés, des sœurs jumelles d’origine irlandaise, Meggie et Susie Kelly qui, dans leur fuite pour trouver refuge dans la tribu lakota de Crazy Horse, perdront leurs bébés victimes du froid glacial des montagnes du Dakota.

Faire Charlemagne, Patrice Delbourg

Ecrit par Stéphane Bret , le Lundi, 29 Août 2016. , dans Le Cherche-Midi, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman, La rentrée littéraire

Faire Charlemagne, août 2016, 252 pages, 17,50 € . Ecrivain(s): Patrice Delbourg Edition: Le Cherche-Midi

 

Les adeptes du « littérairement correct » auront très probablement du mal à finir le roman de Patrice Delbourg, Faire Charlemagne, car ce dernier est inspiré de part en part par l’esprit de provocation, par un souffle polémique quasiment incessant. Le personnage principal, Antonin Chapuisat, est Professeur de lettres au lycée Charlemagne, lycée parisien de renom. L’exercice de ce noble métier, le professorat, devrait donc combler Antonin Chapuisat. Il n’en est rien. Cet homme, à l’héritage familial très négatif, est aigri, passéiste, en recherche d’un enthousiasme et d’une énergie perdue : « Cette hantise d’un monde nouveau aux portes de son fief citoyen ne lui avait jamais faussé compagnie, il entretenait ainsi le flambeau familial, sommaire mélange de xénophobie radicale et de soupçon mercantile ». Eprouve-t-il un commencement de proximité avec ses élèves, croit-il pouvoir les toucher, les initier aux beautés de la littérature française et aux classiques du « Grand Siècle » ? Nullement, et c’est un dégoût, une hostilité évidente qu’il ressent à l’égard de cette nouvelle génération qu’il qualifie ainsi :

« Les élèves le regardaient pantois, effondrés sur leurs pupitres, crêtes iroquoises en médrano, petites queues de ragondin dans la nuque, tignasses entièrement amidonnées à la gélatine halal (…) clous dans les joues, pauvres gaziers qui essayaient de rassembler en feux grégeois les derniers télégrammes de détresse émis par leur mémoire sinistrée ».

Choses Dites, Entretiens et choix de textes, Louis Calaferte

Ecrit par MCDEM (Murielle Compère-Demarcy) , le Samedi, 19 Septembre 2015. , dans Le Cherche-Midi, Les Livres, Critiques, Essais, La Une Livres

Choses Dites, Entretiens et choix de textes, mai 2014, 211 pages, 16 € . Ecrivain(s): Louis Calaferte Edition: Le Cherche-Midi

 

« Je veux bien me livrer, et quand on a la gentillesse de me le demander, je suis très content. Cela dit, ça ne me paraît pas d’un intérêt fou. La vérité, c’est que… l’essentiel est là. Dans les livres. Voilà. Je pense que ce qu’il y a de plus… enfin, de meilleur en moi, si vous voulez, “c’est là”. Le reste… Tout ce qu’on peut dire… Les mots… Le littéraire est une chose merveilleuse. Quand on a une plume à la main… »

Ces lignes de Louis Calaferte, qui clôturent ses Entretiens avec Pierre Drachline, expriment toute la place occupée par la littérature chez cet écrivain à la fois auteur de récits, essais, carnets, poèmes, pièces de théâtre. Des Choses dites – dans des Entretiens enregistrés pour France Culture en 1988 et dans des Choix de textes – par une personnalité dont les colères, l’ironie et le regard lucide égalèrent l’envergure d’une vie guidée par les exigences de la création, entièrement vouée dans sa démarche authentique à la littérature et à son écriture.