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Héloïse D'Ormesson

Héloïse Le Fèvre d'Ormesson, née le 10 octobre 1962, est éditrice et a donné son nom à sa maison d'édition.

Elle est la fille de Jean d'Ormesson.

 


Je mourrai une autre fois, Isabelle Alonso

Ecrit par Zoe Tisset , le Mercredi, 23 Mars 2016. , dans Héloïse D'Ormesson, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman

Je mourrai une autre fois, février 2016, 320 pages, 19 € . Ecrivain(s): Isabelle Alonso Edition: Héloïse D'Ormesson

 

« L’histoire telle qu’elle s’écrit, telle que l’écrivent les vainqueurs, a fait de nous des oubliés, des cocus de première classe ». Le ton est donné, l’auteur, après L’Exil est mon pays, où elle racontait le quotidien d’une enfant immigrée arrivée d’Espagne (sa propre histoire), veut rendre hommage à ses ancêtres, les républicains. Ceux qui se sont battus pour la démocratie et dont les corps « gisent encore sans sépulture dans les fossés où eut lieu leur exécution ». A travers la petite histoire d’une famille espagnole au début du XXème siècle, on traverse la grande histoire, le quotidien de ceux qui vont s’engager pour lutter contre les « Fachas ». Nous sommes d’abord plongés dans l’univers familial de la famille d’Angel Alcalà Llach : « Pouvoir nous donner du lait à tout moment sans qu’il tourne, caille ou aigrisse comble ma mère. Elle se délecte de tout ce qui est moderne. Moderne comme la glacière, un pesant meuble de bois et marbre dont l’intérieur doublé de métal, isole son contenu des hauts et des bas du thermomètre ». Famille avec une conscience politique aigüe au point de déguiser les enfants en journaux, au nom de la liberté de la presse. « Déguisée en journal, tu imagines ? Ni en princesse cucul la praline, ni en sainte nitouche, ni en bergère gnangnan. En journal ! C’est autre chose ! J’étais celle qui apportait les nouvelles du monde !

Schlott, Eléona Uhl

Ecrit par Zoe Tisset , le Mardi, 15 Mars 2016. , dans Héloïse D'Ormesson, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman

Schlott, janvier 2016, 159 pages, 14 € . Ecrivain(s): Eléona Uhl Edition: Héloïse D'Ormesson

 

Etre dans la tête et le corps d’une femme éprise de deux vies. Deux mondes parallèles qui se croisent et s’entremêlent sans que jamais l’une abolisse vraiment l’autre. Deux personnalités d’un même bloc qui s’énoncent et se racontent au supposé médecin et psychiatre. « Moi, je subis vos pressions ainsi que vos ennuyeuses interrogations, celles qui, de toute manière, ne vous mèneront à rien. A rien de bien ». Comprendre, essayer d’atteindre et de sentir comme celle qui a perdu la surface plane et unifiée du monde réel.

Dans ce roman, nous sommes tourmentés par deux consciences et deux âmes qui s’approchent, se flairent et se reniflent, sans parvenir à s’apprivoiser et à se réconcilier. « Comment j’avais vu tout ça ? Depuis l’extérieur, et planquée derrière mon arbre en fleur (…). Je n’avais qu’elle en tête, la belle demoiselle. Vous avez raison, très cher, j’étais obsédée par cette femme qui, contrairement à moi, était dévergondée et lumineuse à la fois ». Peu à peu, de l’observation de l’autre on passe à une véritable obsession, puis à une possession traversée de scarifications, le corps ne s’appartient plus. Qui est qui ? Mélange d’humanité et d’animalité comme ce félin devenu Bernadette ou Mme Schlott. « Ces monstres me plaquèrent au sol sans aucune pitié, blessant mes poignets, ficelant mes chevilles (…) Un miaulement jaillit de je ne sais où et décolla, pareil à un féroce rugissement. Je venais de miauler ».

Fox-trot, Michel Quint

Ecrit par Gilles Brancati , le Mardi, 02 Février 2016. , dans Héloïse D'Ormesson, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman

Fox-trot, Octobre 2015, 328 pages, 20 € . Ecrivain(s): Michel Quint Edition: Héloïse D'Ormesson

C’est du Michel Quint, donc on ne s’ennuie pas. Le style est un peu déroutant au début, en tout cas pour moi, mais on s’y fait très vite.

L’Histoire sert-elle de toile de fond à l’intrigue ou est-ce le contraire ? Je suis partagé. On retrouve des personnages ordinaires projetés dans des histoires qui les dépassent, dans lesquelles ils font ce qu’ils peuvent et qui leur procurent une excitation tant ils se sortent de leur quotidien. Il leur manque parfois des états émotionnels comme s’ils traversaient des évènements extraordinaires avec tranquillité.

Ici, c’est l’affaire Stavisky qui éclabousse la classe politique, la montée des extrémismes nationaux (Croix de feu, ligues…). Charles accepte sans enthousiasme, à la demande de son cousin le commissaire divisionnaire Demeyer et du maire de Lille, Roger Salengro, d’espionner l’une d’elles. Il va rencontrer des personnages, voyous ou notables, assez peu fréquentables et virevolter au milieu de ses amours. Lisa, trapéziste au Sphinx, dont il est amoureux, bien que ne l’ayant vue que deux fois, Nelly, couturière, follement éprise de lui, et Henriette, la femme de son directeur d’école et donc, adultère. Charles résiste mal aux charmes des femmes et le visage de Lisa le hante. Il avait besoin d’une égérie, c’est elle.

Seul contre Osbourne, Joey Goebel

Ecrit par Grégoire Meschia , le Mardi, 08 Septembre 2015. , dans Héloïse D'Ormesson, Les Livres, Critiques, La Une Livres, USA, Roman

Seul contre Osbourne, mai 2015, traduit de l’anglais (USA) par Samuel Sfez, Editions 384 p., 22€. . Ecrivain(s): Joey Goebel Edition: Héloïse D'Ormesson

 

En faisant le récit à la première personne de la journée d’un élève de dernière année du lycée Osbourne, qui se situe dans la ville fictive de Vandalia (1), Kentucky (Etat où a grandi l’auteur), Joey Goebel dresse un portrait au vitriol de la société et de la culture étatsuniennes. Le lecteur vit huit heures, minute par minute, dans la peau de James Weinbach, lycéen exclu et misanthrope. Alors que son père déjà âgé vient de mourir pendant les vacances, le voilà de retour au bagne pour une journée pas comme les autres. Construit sur un scénario bien ficelé, ce roman se lit de longue haleine et lance un cri d’alerte face à la superficialité du monde.

Le personnage du jeune homme mélancolique et passionné de littérature peut rappeler le narrateur de The Perks of Being a Wallflower (2). James ne ressemble pas aux autres lycéens : il s’habille en costume et se fait remarquer pour sa politesse. Cela fait de lui un marginal dans la jungle du lycée : il appartient au groupe des uncool, ceux qui ne sont pas intégrés à la masse dominante.

Courrier des tranchées, Stefan Brijs

Ecrit par Stéphane Bret , le Samedi, 29 Août 2015. , dans Héloïse D'Ormesson, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman, La rentrée littéraire

Courrier des tranchées, août 2015, 591 pages, 24 € . Ecrivain(s): Stefan Brijs Edition: Héloïse D'Ormesson

 

La Première Guerre mondiale, à son déclenchement, constitue l’entrée véritable dans le XXe siècle. C’est ce que nous disent les historiens tandis que les écrivains y ont puisé les éléments de romans ayant marqué leur époque, et la littérature de leur pays d’origine. Dans son roman Courrier des tranchées, Stefan Brijs, écrivain belge néerlandophone, prend le parti de décrire la guerre, vue de l’opinion publique, dans les premiers chapitres du roman.

Nous sommes en 1914, dans un quartier populaire de Londres, dans l’East End. John Patterson, étudiant à l’université, est soumis à la pression patriotique, chauvine, déclenchée par les premiers développements du conflit. On le somme de s’enrôler, de faire son devoir, de servir son pays… Ce garçon, pour sa part, préfère étudier la littérature, se plonger dans les poèmes de Keats, les œuvres de Thackeray, dont il apprécie La Foire aux Vanités, Kipling, Milton. Il est en cela aidé précieusement par un ami du nom de William Dunn. Ce dernier n’a cure de cette fièvre patriotique qu’il assimile à de l’imbécillité, de la propagande, de la manipulation. Il initie John Patterson à la littérature allemande, à Goethe dont il fait découvrir Les souffrances du jeune Werther et Faust.