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Arfuyen

Les Éditions Arfuyen ont été créées par Gérard Pfister en 1975 et ont bénéficié depuis leur origine du soutien et de la participation de Philippe Delarbre, Marie-Hélène et William English et Alain Gouvret.
Elles sont aujourd'hui dirigées par Anne et Gérard Pfister.

 


Ainsi parlait Montaigne, Dits et maximes de vie choisis et présentés par Gérard Pfister (par Marc Wetzel)

Ecrit par Marc Wetzel , le Mercredi, 16 Février 2022. , dans Arfuyen, Les Livres, Critiques, Essais, La Une Livres

Ainsi parlait Montaigne, Dits et maximes de vie, janvier 2022, 192 pages, 14 € . Ecrivain(s): Gérard Pfister Edition: Arfuyen

 

Le titre de l’œuvre de Montaigne (Les Essais) a, on le sait, inauguré le sens du genre littéraire essai (réflexion personnelle et libre sur un ou plusieurs thèmes croisés intéressant la vie des hommes). Et ce qu’essaie Montaigne, ce n’est ni « penser pour penser », ni non plus simplement « penser pour voir » (pour un hasard fécond d’enchaînement d’idées), mais bien : penser pour voir ce que ça changerait à vivre. « Et si l’effort de juger autrement pouvait nous aider à être ? », semble-il se demander toujours, nous conviant à nous en assurer. Et le miracle a lieu : en sollicitant constamment l’expérience de la vie (de la sienne et de celles dont il fut partie prenante, témoin, ou lecteur ), l’intelligence même de la vie se fait soudain transmissible.

Mon prof de Terminale disait carrément que Montaigne avait inventé la prose, Descartes la pensée, et Pascal la langue françaises. La prose, telle qu’il la parle en en parlant, c’est sûr :

« Le parler que j’aime, c’est un parler simple et naïf, pareil sur le papier qu’à la bouche ; un parler succulent et nerveux, court et serré, non pas tant délicat et peigné que véhément et brusque » (86).

Sur les rives de Tibériade, Rachel (par Marc Wetzel)

Ecrit par Marc Wetzel , le Vendredi, 26 Novembre 2021. , dans Arfuyen, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Poésie, Israël

Sur les rives de Tibériade, Rachel, Arfuyen, octobre 2021, trad. hébreu, Bernard Grasset, 192 pages, 17 € Edition: Arfuyen

 

« Une île habitée par d’étranges créatures

En habits d’apparat…

Une île oubliée du cœur de Dieu

À tout jamais. (…)

Et si tu tentes de leur parler

D’une autre vie,

Elles se moqueront avec mépris, en leur cœur se diront :

“Invention de bien-portants !” » (L’hôpital, p.107)

Sur Dieu, Rainer Maria Rilke (par Didier Ayres)

Ecrit par Didier Ayres , le Mercredi, 27 Octobre 2021. , dans Arfuyen, Les Livres, Les Chroniques, La Une CED, Poésie

Sur Dieu, Rainer Maria Rilke, Arfuyen, septembre 2021, trad. allemand, Gérard Pfister, 123 pages, 14 €

 

AH, N’ÊTRE PAS SÉPARÉ

 

Dieu sien

C’est tout à une métaphysique que ces écrits spirituels de Rilke nous mandent. Ils auraient pu s’intituler : Que sais-je en Dieu ? Car pour le poète autrichien, compte surtout le parcours de l’homme vers Dieu. Regarder la mort, prendre en compte l’invisible, étudier sa foi, évoquer la vie, tout cela conduit à la divinité. Mais à une divinité personnelle et nullement grégaire ou moutonnière. Donc un lien à une religiosité profonde et active, et non pas routinière ou sociale. C’est la charnière axiologique qui articule, à mon sens ici, l’édification spirituelle du croyant.

Donc, avec Rilke il est possible d’envisager le mystère ou le chant, l’énigme ou la prière. Dieu se livre par une espèce d’illumination. En tout cas, est une représentation intérieure. C’est là, dans le monde du dedans, que gît la déité.

Sur Dieu, Rainer Maria Rilke (par Marc Wetzel)

Ecrit par Marc Wetzel , le Mardi, 12 Octobre 2021. , dans Arfuyen, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Langue allemande, Poésie, Correspondance

Sur Dieu, septembre 2021, trad. allemand, Gérard Pfister, 123 pages, 14 € . Ecrivain(s): Rainer Maria Rilke Edition: Arfuyen

 

Cinq lettres (datées de 1915 à 1925 – Rilke meurt en 1926) sont ici réunies, écrites à des correspondants divers – auxquels Rilke fait l’honneur de confier quelque chose, et dont il sait mériter déjà la confiance. Pas nécessairement des très proches, mais gens tels qu’ici ses efforts de comprendre leur (et nous) parlent en amis. La tonalité d’ensemble de ces lettres est en effet, familièrement, plutôt ceci : des conseils (spirituels) d’ami.

Car ici, incontestablement, Rilke est moins poète que penseur : il tente de dévoiler (de restituer) la réalité de Dieu derrière ses apparences, alors que chanter Dieu en poète, en artiste, ce serait forger une apparence réussie (stylistiquement, imaginativement, expressivement réelle – et seulement une de plus !) du divin, et il ne le fait pas : une œuvre verbale enrichirait notre expérience de Dieu, mais la compliquerait d’autant. Alors Rilke, sans composer, pense – mais, autre surprise, sans philosopher, sans éclairer conceptuellement notre approche du divin, mais plutôt en purifiant notre accès à lui. Avant même de chercher l’être de Dieu, Rilke veut s’assurer (comme Eckhart, par exemple) que c’est bien Dieu seul que nous y cherchons, et (comme Augustin) pour Lui que nous le tentons.

La Vie d’un poète, Poèmes et écrits sur la poésie, Stefan Zweig (par Patryck Froissart)

Ecrit par Patryck Froissart , le Jeudi, 09 Septembre 2021. , dans Arfuyen, Les Livres, Recensions, La Une Livres, Langue allemande, Poésie

La Vie d’un poète, Poèmes et écrits sur la poésie, juin 2021, trad. allemand, Marie-Thérèse Kieffer, Edition bilingue, Préface Gérard Pfister, 186 pages, 17 € . Ecrivain(s): Stefan Zweig Edition: Arfuyen

 

La renommée de Stefan Zweig s’est bâtie très tôt sur son talent incontesté de nouvelliste. On sait généralement moins qu’il est l’auteur de trois courts recueils de poèmes publiés respectivement en 1901, 1906 et 1924. Face à cette production relativement réduite par rapport à l’ensemble de sa bibliographie, le grand rêve de l’écrivain a pourtant toujours été d’être connu et reconnu comme poète. C’est donc œuvre utile et nécessaire qu’ont faite les éditions Arfuyen en nous offrant, par cette chrestomathie de textes poétiques, encadrés d’écrits sur la poésie, l’opportunité de découvrir une facette moins connue du talent de Stefan Zweig.

 

L’architecture de l’ouvrage est judicieusement bâtie sur :