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Albin Michel

Les éditions Albin Michel sont une maison d'édition française indépendante, fondée en 1900 par Albin Michel et dirigée par Francis Esménard.

Abondamment présentes à chaque rentrée littéraire, les éditions Albin Michel font confiance aussi bien à des auteurs débutants que confirmés. Depuis 1992, Albin Michel publie environ 450 nouveautés par an (pour 100 en 1967). Pas une année ne s'est écoulée sans qu'un auteur figure parmi les meilleures ventes annuelles de l'édition française.

 


La Belle et le Fuseau, Neil Gaiman

Ecrit par Didier Smal , le Vendredi, 12 Février 2016. , dans Albin Michel, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Iles britanniques, Roman

La Belle et le Fuseau, octobre 2015, trad. anglais Valérie Le Plouhinec, ill. Chris Riddell, 68 pages, 19 € . Ecrivain(s): Neil Gaiman Edition: Albin Michel

Dans le recueil Miroirs et Fumée, traduit en français en 2000, se trouve une nouvelle extraordinaire, intitulée Neige, Verre et Pommes, dans laquelle Neil Gaiman (1960) réinvente, perturbe et inverse tout à fait l’histoire de Blanche-Neige ; pour s’attaquer à pareil pilier de l’inconscient collectif et sortir vainqueur par transmutation de la confrontation, il faut un talent littéraire plus que certain – ça tombe bien, c’est celui qu’on attribue à Neil Gaiman depuis qu’on a été confronté à sa plume, c’est-à-dire depuis De Bons Présages (1995 en français). Et on le lui attribue aussi pour ses livres à destination de la jeunesse, dont on sait que bien des adultes les lisent en cachette, voire au grand jour, et en retirent un plaisir sans mélange.

Ainsi donc de La Belle et le Fuseau, bref conte (une soixantaine de pages dont bon nombre contiennent des illustrations signées Chris Riddell) qui s’approprie et réinvente au moins deux histoires : La Belle au Bois Dormant, d’évidente façon (quiconque n’a pas souvenir d’une vague histoire de fuseau peut aller voir du côté des frères Grimm, de Perrault ou de Disney de quoi il retourne avant de revenir à Neil Gaiman), et, à nouveau, Blanche-Neige, puisque l’héroïne du présent récit a passé du temps dans un cercueil de verre, s’entend bien avec des nains et a une connaissance intime d’une « Sombre Majesté ».

Les petites filles, Julie Ewa

Ecrit par Mélanie Talcott , le Jeudi, 28 Janvier 2016. , dans Albin Michel, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman

Les petites filles, janvier 2016, 416 pages, 21,50 € . Ecrivain(s): Julie Ewa Edition: Albin Michel

 

 

Les Petites filles de Julie Ewa. De quoi s’agit-il ? D’une aventure de Bisounours en Chine. L’ingérence civilisatrice a droit de territoire et de certificat de bonne conduite partout, d’autant plus si ses prescripteurs, depuis le fameux French Doctor, sont des humanitaires. Prosélytes d’un manichéisme moraliste de Blanc, avec des idées de Blanc qui n’ont jamais souffert de la pauvreté, de la faim, de la guerre ou d’une quelconque violence étatique, les Occidentaux sont intimement convaincus « d’être les bienfaiteurs de l’humanité ! Vous débarquez avec vos ONG, ironise non sans acuité l’inspecteur Rong Zhou, l’un des personnages du livre, et vous vous immiscez dans la vie des gens, sans leur demander leur avis ». Une arrogance qui parfois prend les couleurs du politique ou des institutions qui les financent.

La nuit de Zelemta, René-Victor Pilhes

Ecrit par Stéphane Bret , le Jeudi, 28 Janvier 2016. , dans Albin Michel, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman

La nuit de Zelemta, janvier 2016, 185 pages, 17,50 € . Ecrivain(s): René-Victor Pilhes  Edition: Albin Michel

 

Trois personnages sont présents dans ce roman : Jean-Michel Leutier, élève au lycée Pierre-de-Fremat à Toulouse durant l’année 1953. Il est pensionnaire, originaire d’Algérie, de Ain-Temouchent en Oranie, localité située entre Sidi Bel Abbès et Béni Saf, d’où sa mère est native. Son père l’a envoyé en France où il retrouve à Albi une de ses sœurs, institutrice. Il tombe amoureux d’une jeune Albigeoise, Rolande Jouli, sœur de Jacques, son meilleur ami de lycée.

Le deuxième est Abane Ramdane, l’un des chefs historiques du FLN, qui a participé au déclenchement de l’insurrection de 1954, et a été emprisonné à plusieurs reprises dans différentes prisons en Algérie et en France, puis transféré à Albi en 1953.

Le troisième personnage est le « petit curé », sobriquet donné par Jean-Michel Leutier à l’aumônier de son régiment où il accomplit son service militaire, comme officier, en 1957 dans la région de Zelemta. Tout le roman est articulé autour des récits respectifs de ces derniers, avec retours en arrière, mises en perspective et en abyme.

La Nuit du Bûcher, Sándor Márai

Ecrit par Didier Smal , le Mercredi, 27 Janvier 2016. , dans Albin Michel, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Pays de l'Est, Roman

La Nuit du Bûcher, octobre 2015, trad. hongrois Catherine Fay, 272 pages, 19 € . Ecrivain(s): Sandor Marai Edition: Albin Michel

 

Depuis quelque temps, sous l’excellente plume traduisante de Catherine Fay, Albin Michel continue son programme de publication de l’œuvre du Hongrois Sándor Márai (1900-1989), entamé en 1992, gratifiant en 2015 l’amateur de l’auteur des Braises et de La Nuit du Bûcher, Erösítö en hongrois : littéralement « confortateur », celui en charge de conforter un hérétique dans sa conversion durant les grandes heures de l’Inquisition italienne, fin du XVIe siècle, début du XVIIe siècle. En effet, contrairement à nombre de romans signés Sándor Márai traduits en français à ce jour, celui-ci n’est pas un récit de la Mittel-Europa déclinante, un de ces récits qui ont permis de dresser des comparaisons aussi élogieuses que méritées entre Márai et Zweig, Roth ou Schnitzler ; La Nuit du Bûcher, sous un titre français un rien malheureux car donnant l’impression qu’un seul moment compte, raconte seize mois dans la vie d’un carmélite castillan originaire d’Avila, la ville de Thérèse, arrivé à Rome en novembre 1598 pour y étudier les méthodes inquisitoriales italiennes et ainsi répondre à une question cruciale, éliminer ce « doute qui […] rongeait au moment de délivrer la sentence et de l’exécuter, [qui] concernait la parole d’un hérétique qui se convertit : pouvait-on y croire et quel était le signe attestant de la sincérité de cette conversion ? »

Les chemins de la fraternité, Jean-François Nahmias

Ecrit par Stéphane Bret , le Jeudi, 21 Janvier 2016. , dans Albin Michel, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman

Les chemins de la fraternité, novembre 2015, 518 pages, 22 € . Ecrivain(s): Jean-François Nahmias Edition: Albin Michel

 

Le personnage central de ce roman est Frédéric Legendre, en rupture avec sa famille et sa condition d’origine : son père dirige avec beaucoup d’autoritarisme et de dureté vis-à-vis de ses salariés une entreprise de confection consacrée à la fabrication de boutons. Le différend familial prend sa source dans un accident de travail dont est victime une ouvrière de l’usine. Frédéric Legendre décide de partir pour Paris. Il s’agit du Paris du Second Empire, en l’année 1865.

Les premiers temps sont difficiles, marqués par une grande précarité matérielle, jusqu’à ce que notre jeune homme en recherche d’une nouvelle orientation à sa vie se mette au service d’un libraire nommé Amédée Silvestri, qui lui attribue comme tâche de ranger ses manuscrits par ordre alphabétique. Il rencontre également des personnages tels que Raoul Rigault, agent très officieux des milieux révolutionnaires de Paris, Augustin Grandier, autre militant, et aussi Eugène Varlin, alors chef du syndicat des relieurs qui jouera un rôle-clé dans la Commune de Paris.