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Albin Michel

Les éditions Albin Michel sont une maison d'édition française indépendante, fondée en 1900 par Albin Michel et dirigée par Francis Esménard.

Abondamment présentes à chaque rentrée littéraire, les éditions Albin Michel font confiance aussi bien à des auteurs débutants que confirmés. Depuis 1992, Albin Michel publie environ 450 nouveautés par an (pour 100 en 1967). Pas une année ne s'est écoulée sans qu'un auteur figure parmi les meilleures ventes annuelles de l'édition française.

 


Maîtres du monde, Victor Cohen-Hadria

Ecrit par Patryck Froissart , le Vendredi, 23 Juin 2017. , dans Albin Michel, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman

Maîtres du monde, janvier 2017, 356 pages, 20,90 € . Ecrivain(s): Victor Cohen-Hadria Edition: Albin Michel

 

Le récit commence comme un roman de Balzac, par une description de Trieste et un abrégé de l’histoire de cette ville où se déroule la majeure partie du roman.

Le début est très précisément daté.

« Nous sommes le 31 décembre 1999, ultime jour du dernier lustre du deuxième millénaire ».

Le titre du premier chapitre, 07h 00min 00s, donne même l’heure à laquelle le narrateur situe le déclenchement de l’intrigue et l’entrée en scène du personnage principal, Elio.

Elio, amnésique, est hébergé, ainsi que Charley, le narrateur, depuis trois ans, un mois et vingt-sept jours au Palazzo Gattopardo, une clinique psychiatrique de luxe à l’allure de pension de famille, tenue par les extravagantes Gabriela et Asunta Salina, deux sœurs « duchesses déchues », et sise à Trieste, où il est soumis à la thérapie fort singulière du professeur Fortunato Zembalone et de son assistante chinoise miss Qian-Qian…

Fin de ronde, Stephen King

Ecrit par Sylvie Ferrando , le Vendredi, 28 Avril 2017. , dans Albin Michel, Les Livres, Critiques, La Une Livres, USA, Roman

Fin de ronde, février 2017, trad. anglais (USA) Océane Bies, Nadine Gassie, 430 pages, 22,50 € . Ecrivain(s): Stephen King Edition: Albin Michel

 

Ce dernier volet de la trilogie de King (après Mr Mercedes et Carnets noirs), qui inocule la tension au goutte à goutte dans les veines du lecteur, est comme un hommage au roman noir américain et à James Cain.

L’intrigue démarre lentement, avec – de façon un peu étonnante – de nombreuses références en notes de bas de page : le nom d’émissions radiophoniques ou télévisuelles, des titres d’ouvrages ou de revues bien connus aux Etats-Unis, des extraits de textes, des paroles de chansons. Ces notes de bas de page apportent un « effet de réel », un ancrage dans l’Amérique de la classe moyenne urbaine, une Amérique qui apprécie une certaine sorte de biens culturels. Ainsi, on se souvient ou on apprend que Mildred Ratched est l’autoritaire infirmière-chef de Vol au-dessus d’un nid de coucou, roman de Ken Kesey paru en 1962 et adapté du cinéma par Milos Forman en 1975, qu’un des romans de science-fiction de Robert A. Heinlein s’intitule en anglais La Lune est une maîtresse sans pitié, que l’Esprit des Noëls à Venir avait dit ses quatre vérités à Ebenezer Scrooge dans Christmas Carols de Charles Dickens, que Bob Dylan chante une chanson à propos du vent et que Snidely Whiplash est le personnage du méchant dans le dessin animé Dudley Do-Right of the Mounties.

La guerre invisible, Drew Chapman

Ecrit par Jean-Jacques Bretou , le Mardi, 25 Avril 2017. , dans Albin Michel, Les Livres, Critiques, La Une Livres, USA, Roman

La guerre invisible, février 2017, trad. Frédéric Grellier, 510 pages, 23,90 € . Ecrivain(s): Drew Chapman Edition: Albin Michel

 

Écrire un roman policier peut s’apparenter à la technique du tressage ou du tissage. Comme on noue ou l’on entrecroise des fils ou des cordelettes pour réaliser un motif, on se sert des différents éléments d’une affaire ou des personnages comme des brins de matière que l’on attache ou que l’on entrelace. Au fur et à mesure de ces opérations, apparaissent, comme un canevas, les différents tableaux de l’histoire. Dans La guerre invisible chaque brin, chaque évènement constitue un chapitre. Ces derniers sont plutôt courts ; ainsi l’ensemble est bâti de telle sorte que, malgré sa complexité, l’histoire se lit bien et vous tient en haleine.

Le héros de Chapman, Garett Reilly, est un trader de vingt-six ans très brillant analyste, mais amoral et antimilitariste, travaillant sur le marché obligataire, chez Jenkins & Altshuler à New-York, sous le regard indulgent et protecteur de son boss Avery Bernstein.

La nuit, je mens, Cathy Galliègue

Ecrit par Gilles Brancati , le Mardi, 11 Avril 2017. , dans Albin Michel, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman

La nuit, je mens, avril 2017, 217 pages, 16 € . Ecrivain(s): Cathy Galliègue Edition: Albin Michel

 

La nuit, je mens, est un titre d’Alain Bashung sorti en 1998, sur son album Fantaisie militaire. Quel rapport avec le livre de Cathy Galliègue ? J’ai écouté la chanson et je ne suis sûr de rien sauf peut-être ce vers : « J’ai fait l’amour, j’ai fait le mort ». Je dis bien peut-être parce que le thème n’est pas le même.

Mathilde a une sœur jumelle, Constance, celle qui a réussi ses études, a un beau métier, tandis que l’autre est dotée d’un tempérament d’artiste, veut jouer au théâtre et écrire. Ah ! Écrire ! On sent bien que le rêve de Mathilde est d’abord celui de Cathy.

Mathilde a aimé. Guillaume, un « paumé » de la vie, un pas à sa place, un qui aurait dû naître ailleurs ou jamais. Ils se sont aimés, ils se sont séparés quand le roman commence et Guillaume se suicide après avoir laissé une lettre pour Mathilde.

C’est une histoire finie… ou pas !

Mektouba, Karima Berger

Ecrit par Nadia Agsous , le Samedi, 07 Janvier 2017. , dans Albin Michel, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman

Mektouba, février 2016, 247 pages, 17,50 € . Ecrivain(s): Karima Berger Edition: Albin Michel

 

Que nous lègueras-tu, Ô père ?

Tout d’abord, il y a la lettre ; elle est là, rangée dans le tiroir. Au verso de l’enveloppe, une phrase sonne comme « une coalition » : « Enfants Ben Amar » ! Cette missive est une « vomissure » ; c’est « une entaille » qui le blesse, le nargue, lui fait mal, défie son pouvoir et fait saigner son cœur. Cette lettre agit comme une Madeleine de Proust car dès sa réception, il se met à écrire ses mémoires : « le fiel de leur lettre a pesé sur ma plume », écrit-il avec beaucoup de colère.

Lui ? C’est Hadj Ben Amar, le père, le narrateur et l’un des personnages principaux du dernier roman de Karima Berger, Mektouba. Tout au long du récit, cet homme « né au siècle dernier », à « la salive imbibée de coran », émerge comme un être hors du commun. C’est un ancien haut fonctionnaire, désabusé par sa fonction, par son pays, par sa vie, par ses enfants, par la providence. Il est propriétaire d’une maison qu’il a surnommée affectueusement Mektouba – l’écrite, la destinée.