Le titre du dernier recueil de Claudine Bertrand fait appel, de manière oxymorique, à la fois à l’imaginaire et à la réalité, annonçant celui de la première partie, Insolite Acadie, ainsi que le font les photographies suggestives en noir et blanc de Joël Leick.
Dès l’incipit, semblent se confondre les deux univers. N’est-ce pas là le propre même de la poésie ? Ce premier texte peut apparaître, d’ailleurs, comme une métaphore de l’écriture dans tout son potentiel :
Le ciel défait ma chevelure
délivre des sons
sur la plage offerte
Cette chevelure, l’artiste nous en offre un cliché où se trouve collé, dans un rectangle blanc et en majuscules, le mot « pluie ». L’eau lustrale évoquée par la photo permettra sans doute à la catharsis d’avoir lieu.