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Editions du Cygne


Les éditions du Cygne :

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Clarté naissante, Francis Gonnet (par Parme Ceriset)

Ecrit par Parme Ceriset , le Mercredi, 12 Mai 2021. , dans Editions du Cygne, Les Livres, Recensions, La Une Livres, Poésie

Clarté naissante, Francis Gonnet, mars 2020, 54 pages, 10 € Edition: Editions du Cygne

 

« Clarté naissante »… Voilà un titre qui interpelle immédiatement le lecteur et l’on comprend que ce recueil va s’inscrire dans une réflexion existentielle. En effet, ces deux mots font écho à notre arrivée au monde, et naître à la clarté, c’est surgir des ténèbres. Chaque jour de notre vie peut être une renaissance. La question qui en découle est la suivante : après la mort, rejoint-on les ténèbres ou renaît-on à la clarté ? La poésie de Francis Gonnet répondra en partie à ces questionnements. D’ailleurs, la fin ne rejoint-elle pas le commencement, comme le suggère cet extrait de l’Apocalypse, cité par l’auteur en introduction, qui symbolise l’éternité ?

« Je suis l’alpha et l’oméga / le commencement et la fin » (Apocalypse 21.6)

Le recueil est scindé en trois parties : « Celui qui était », « Celui qui est », « Celui qui vient ».

L’Alphabet du monde, Amedeo Anelli (par Philippe Leuckx)

Ecrit par Philippe Leuckx , le Vendredi, 15 Janvier 2021. , dans Editions du Cygne, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Poésie, Italie

L’Alphabet du monde, Amedeo Anelli, juin 2020, trad. italien, Irène Duboeuf, 54 pages, 10 € Edition: Editions du Cygne

 

Le poète sismographe (c’est lui qui l’assume dans un de ses poèmes) transfigure la nature, les brumes, l’air, la neige en images métaphysiques du silence, de la patience.

Que de « brumes » pleurantes dans ces poèmes qui suintent la terre boueuse, l’attente grasse, le fleuve qui imprègne, les paysages meurtris par l’hiver. Que de sens de la nature en lente métamorphose, qui prête givres et coulées à notre réflexion.

Anelli n’est pas si éloigné de Pavese, sur des terres un peu différentes, cet éclair de conscience lucide sur le réel ambiant.

Redessiner le monde en « contrepoints », où l’enfant, la mère, les terres familières énoncent leur position, que le regard embrasse, sans presque de nostalgie, mais selon une phénoménologie patiente : il est si difficile de dire le nom du silence, d’épeler les terres qui perdent leur matité, leur contour. Le poète, lui, sait que son univers est là, dans une attention minérale et végétale :

Et plus si affinités, Werner Lambersy (par Murielle Compère-Demarcy)

Ecrit par MCDEM (Murielle Compère-Demarcy) , le Vendredi, 15 Janvier 2021. , dans Editions du Cygne, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Poésie

Et plus si affinités, juillet 2020, 46 pages, 10 € . Ecrivain(s): Werner Lambersy Edition: Editions du Cygne

« Et plus si affinités », dit-on quand l’amour est une possibilité ouverte sur le terrain de la rencontre. Dans la poésie de Werner Lambersy, l’amour est cette possibilité comme dépassement de soi, à l’instar de l’écriture. Le mystère de l’écriture poétique est laissé intact encore dans cet opus du poète, le chant divin sourd de l’inconnu vers l’inconnaissable sur la crête vertigineuse de la connaissance intuitive et créative. « (…) fais des / Meules hautes », écrit le poète, « Et des bottes liées des foins fauchés / de ton poème ». L’acte de création s’accomplit, dans le consentement à l’observation pacifique des êtres et des choses. Consentement, non résignation qui serait renoncement à la beauté du monde malgré nos attentats à son cours.

 

Rien ne sert de lapider le vide rempli

De cailloux

Rien ne sert d’insulter les nuages qui

Menacent

Doigts tachés d’ombre, Philippe Leuckx (par Jean-François Mézil)

Ecrit par Jean-François Mézil , le Mercredi, 26 Août 2020. , dans Editions du Cygne, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Poésie

Doigts tachés d’ombre, mai 2020, 57 pages, 10 € . Ecrivain(s): Philippe Leuckx Edition: Editions du Cygne

 

C’est toujours un pari de chroniquer un livre. Mais quand il s’agit de poèmes, on est tenu à l’impossible.

C’est un homme aux mains nues qui vient à nous au fil des pages. Un homme seul. Mais d’une solitude altière. Il n’a pour seules armes que de courts poèmes. Aériens. Suspendus comme des mobiles. Le vide, autour, les fait remuer. Caresse les mots et fait frémir le blanc qui complète la page.

Poignées de vers après poignées de vers, les images tissent un cocon dans lequel elles déplient leurs ailes. On aimerait lire en fermant les yeux. Prolonger ainsi le vertige des mots et les laisser courir à l’envers des paupières. Pleurer des larmes aquarellées, des larmes bleues, qui disperseraient l’ombre.

Il y a dans ces vers des parfums, des jeux de lumière, une chorégraphie de syllabes. Il y a des attentes, des désirs de rencontre, des pluies qui purifient et la possible surprise au bout.

Le veilleur, Salah Al Hamdani (par France Burghelle Rey)

Ecrit par France Burghelle Rey , le Lundi, 21 Octobre 2019. , dans Editions du Cygne, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Poésie

Le veilleur, Salah Al Hamdani, juillet 2019, 62 pages, 10 € Edition: Editions du Cygne

 

Salah Al Hamdani commence à écrire des poèmes en prison politique en Irak vers l’âge de 20 ans. Ancien opposant à Saddam Hussein et nourri de l’œuvre d’Albert Camus dans les cafés de Bagdad, il choisit la France comme terre d’asile en 1975. Il ne reverra sa famille et sa ville qu’après la chute du dictateur en 2004. Dans ses actes et ses écrits, il s’engagera contre la dictature, les guerres et le terrorisme. Dès les premiers poèmes de son dernier recueil, des oppositions traduisent le malaise de l’exilé. La présence en effet de l’obscurité au milieu du jour et celle du sang dans la lumière de l’aube sont notées en même temps que le terrible thème de la distance exprimé dès les deux vers liminaires qui serviront de refrain au recueil :

Comme la lune est loin derrière le verger !

Comme ton visage est loin sous les bombardements !

Visage sans aucun doute de la mère que le poète n’a pu revoir qu’au bout de trente longues années.